Intensification et autonomisation du travail : quels impacts sur la santé mentale des salariés ?

Publié le 24/09/2024 à 14:16 dans Risques psychosociaux.

Temps de lecture : 3 min

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Au cours de ces dernières années, plusieurs innovations technologiques, organisationnelles et managériales se sont diffusées au sein des entreprises françaises. Provoquant, envers les salariés, un phénomène d’intensification et d’autonomisation de leurs conditions de travail. Comme le révèle un rapport publié par la DARES, ces tendances n’ont pas été sans effet sur la santé mentale des travailleurs.

L’intensification du travail affecte négativement la santé mentale des salariés

Réalisé dans le cadre de l’appel à projet de recherches « Santé mentale, expériences du travail, du chômage et de la précarité » lancé en 2019 par la DARES, ce rapport d’études analyse les interactions entre santé mentale et organisation du travail chez les salariés. Plus précisément, il s’intéresse aux liens entre la santé mentale et les évolutions technologiques, organisationnelles et managériales récentes pouvant se traduire par une intensification du travail et plus d’autonomie pour les salariés.

Les auteurs constatent qu’une forte intensité de travail entraîne des effets néfastes sur la santé mentale des salariés. Plus généralement, le rapport met en évidence que les travailleurs exposés à la fois à une forte intensité de travail et à une faible latitude décisionnelle ont une santé mentale plus dégradée que les autres. A titre d’illustration, les taux de dépression ou d’anxiété généralisée atteignent 18,6 % pour ces catégories de travailleurs (ex : ouvriers non qualifiés du textile et du cuir, ouvriers des industries graphiques, ouvriers non qualifiés des industries de process, etc.). A contrario, les salariés dont le travail est peu intense et qui disposent d’une grande latitude décisionnelle sont ceux dont l’état de santé est le plus élevé.

Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à constater une dégradation de leur santé mentale. Selon les auteurs, ces écarts s’expliquent en partie par « les différences d’exposition à l’intensité du travail et dans une moindre mesure à l’autonomie du travail ». 

Par ailleurs, des différences en fonction du statut social sont également constatées. Ainsi, le risque de dépression concerne davantage les personnes n’ayant pas fait d’études supérieures au bac. L’âge ne semble pas avoir d’impact concernant la survenue d’un épisode dépressif.

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