Je ne peux pas, je procrastine…

Publié le 17/04/2019 à 08:18, modifié le 23/03/2021 à 17:32 dans Risques professionnels.

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« Je ne peux pas, je procrastine… ». Cette phrase n’est jamais entendue, cependant certains collaborateurs appliquent régulièrement la procrastination. Ce comportement apparait sournoisement et il est difficile de le combattre alors que sa mise en œuvre peut avoir des répercussions importantes pour les structures, les services et les relations.

L’avez-vous déjà expérimentée ? La « procrastination » terme pas évident à prononcer mais action tellement facile à réaliser…

La procrastination, c'est le fait de repousser au lendemain ce que l’on peut faire le jour même. De toujours trouver mieux à faire que certains dossiers urgents ou certaines activités pour lesquelles il y a pourtant eu un engagement avec des délais à respecter.

Comment repérer une personne procrastinatrice ou « une retardataire chronique » ? Les signes précurseurs :

  • elle commence à lire un à deux messages dans sa boite mail. Elle est vite lassée et passe rapidement à autre chose, en laissant sa boite mail pleine de messages non lus ;
  • elle débute un nouveau dossier, n’arrive pas à se concentrer, trouve rapidement un manque d’intérêt pour celui-ci. Si par hasard un collègue vient la voir, le dossier va être facilement mis de côté. Elle dira que celui-ci peut encore attendre, elle a le temps ;
  • une décision doit être prise ou une réponse donnée : le niveau d’urgence de la réponse n’est pas forcément sa priorité et le délai d’attente n’ayant pas de conséquence pour elle, alors elle attend les relances avant de répondre ;
  • elle est régulièrement relancée, ne respecte pas les délais, pour elle tout peut attendre.

Qu’est-ce qui pousse un retardataire chronique à avoir ce comportement ? Les raisons sont diverses :

  • commencer plusieurs tâches à la fois et ne terminer qu’en cas d’urgence ;
  • avoir peu d’intérêt pour la mission à réaliser ;
  • ne pas être à l’initiative de l’action ;
  • ne pas se trouver dans l’urgence ;
  • être distrait facilement, être sujet à l’éparpillement, au manque de concentration ;
  • compter sur les autres pour le rappel de date limite ;
  • manquer de prise de recul et ne pas savoir gérer les priorités.

Certains psychologues disent que derrière la procrastination il existe différentes peurs qui peuvent expliquer la tendance à remettre au lendemain :

  • peur de l’échec, peur de mal faire, du jugement des autres ou de son propre jugement (perfectionnisme par exemple) ;
  • peur de l’inconnu : comment réaliser une mission que l’on ne maîtrise pas ou lorsque l’on est en désaccord sur le bien-fondé de celle-ci ;
  • peur de la réussite : si la personne arrive à s’organiser, à mieux gérer ses dossiers, elle ne pourra plus être dans la victimisation et reprocher aux autres son propre comportement ;
  • peur de la solitude ou ne plus être reconnu dans un rôle. Si les dossiers sont terminés en temps et en heure, qui va se soucier d’elle ?

Quels sont les conséquences et les obstacles que cela génère en milieu professionnel ? Le procrastinateur a un sentiment d’être débordé par toutes ses missions en attente, il est en souffrance professionnelle avec un sentiment proche du burn-out. Une personne en retard dans l’élaboration d’une mission engendre un phénomène de répercussion en chaîne sur d’autres personnes : dégradation des conditions de travail, mauvaise ambiance ou ambiance pesante au quotidien, conflits, incompréhension, oublis… Tous les ingrédients pour l’histoire ci-après sont réunis.

« Il était une fois quatre individus qu'on appelait Tout le monde - Quelqu'un - Chacun et Personne. Il y avait un important travail à faire et l’on a demandé à Tout le monde de le faire. Tout le monde était persuadé que Quelqu'un le ferait. Chacun pouvait l'avoir fait, mais en réalité Personne ne le fit. Quelqu'un se fâcha car c'était le travail de Tout le monde ! Tout le monde pensa que Chacun pouvait le faire. Et Personne ne doutait que Quelqu'un le ferait… En fin de compte, Tout le monde fit des reproches à Chacun. Parce que Personne n'avait fait ce que Quelqu'un aurait pu faire. »

Pour stopper la procrastination, il est nécessaire dans un premier temps de le vouloir, d’avoir envie de changer son mode d’organisation. Puis d’apprendre à gérer son temps, son agenda. Rester concentré en appliquant le principe du « Pomodoro » (phase de concentration, phase de pause) et trouver des sources de motivation externes afin de devenir acteur de sa vie.

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Sylvie Thibault-Ferrien

Coach – Consultante – Formatrice www.2cfts.com

Après un parcours de 20 ans dans la gestion des ressources humaines enrichi par diverses techniques comportementales, Sylvie Thibault-Ferrien a créé sa structure en 2008. Coach, consultante, …