L’affirmation de soi : un outil puissant et protecteur de l’individu dans le cadre professionnel
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Historique
Joseph Wolpe et Arnold Lazarus furent les premiers, au cours des années soixante, à établir une distinction claire entre les comportements affirmatifs, soumis, agressifs et manipulateurs ainsi qu’à enseigner des moyens concrets pour mieux s’affirmer dans la vie quotidienne et notamment professionnelle.
Par la suite, l’apprentissage de l’affirmation de soi fut abondamment utilisé par les thérapeutes d’orientation cognitivo-comportementale, qui contribuèrent à préciser et à élaborer sa dimension théorique tout en améliorant ses modes d’application pratiques. Cette popularité ne s’est jamais démentie, de telle sorte qu’à l’heure actuelle, on utilise l’apprentissage de l’affirmation de soi dans le cadre de l’approche cognitivo-comportementale dans des contextes professionnels autant pour les collaborateurs que pour les managers.
Définition
L’affirmation de soi revient à savoir exprimer son opinion, ses sentiments et ses besoins. Elle représente une attitude intérieure qui consiste à croire que nous avons une valeur, c’est la capacité que l’individu à d’exprimer ses émotions, ses pensées et ses opinions de même que de défendre ses droits tout en respectant ceux des autres, ceci de façon directe, honnête et appropriée.
Cette habileté résulte d’un apprentissage. Elle est à l’origine de comportements appelés comportements affirmatifs.
L’affirmation de soi remplit trois fonctions essentielles :
- l’expression des émotions ;
- l’amélioration des relations interpersonnelles dans tous les domaines de la vie ;
- la capacité à obtenir plus facilement ce qui correspond à ses souhaits et à ses désirs.
Développer l’affirmation de soi peut passer notamment par plusieurs axes de travail :
- apprendre à bien identifier ses émotions, ses pensées et ses opinions ;
- apprendre à reconnaitre ses droits de même que ceux des autres ;
- s’entrainer à utiliser les moyens appropriés pour améliorer la qualité des échanges interpersonnels, c’est-à-dire faire savoir clairement ses émotions, ses pensées et ses opinions ;
- faire respecter ses droits tout en respectant ceux des autres ;
- s’affirmer conformément à ses ressentis, pour soi et non pas contre ceux des autres.
Le comportement affirmé
Lorsqu’un individu s’affirme, c’est qu’il croit en sa valeur, en ses idées. Lorsque nous nous affirmons, notre langage doit être précis, simple et en harmonie avec nos sentiments (ce que nous ressentons). L’utilisation du « je » et une attitude non verbale d’assurance (le ton de la voix, l’expression du corps et du visage) favorisent l’affirmation de soi.
Un comportement affirmé se distingue de trois autres types de comportements que nous nommerons ici comportements non affirmatifs :
- le comportement soumis ou passif, qui se caractérise par l’incapacité à exprimer ses émotions, ses désirs et ses opinions ou de le faire de façon indirecte, inappropriée et au détriment de ses propres droits ;
- le comportement agressif, qui se manifeste par l’expression de ses émotions, de ses désirs et de ses opinions ainsi que par la défense de ses droits mais parfois au détriment des droits des autres et ceci de façon le plus souvent directe mais presque toujours inappropriée ;
- le comportement manipulateur, qui se caractérise à son tour par l’expression de ses émotions, de ses désirs et de ses opinions dans le but de défendre ses droits et de satisfaire ses besoins, mais de façon toujours indirecte et ceci au détriment fréquent des droits de autres.
Distinction avec la confiance en soi et l’estime de soi
On distingue :
- l’affirmation de soi, qui concerne les compétences relationnelles de chacun (« suis-je capable de me sentir bien avec les autres ?) ;
- la confiance en soi, qui concerne les compétences personnelles (« suis-je capable de faire correctement mon travail ou de conduire correctement ma voiture ?) ;
- l’estime de soi, qui concerne la vision globale de soi-même (« qu’est-ce que je pense de ma valeur personnelle ? »).
Ces trois dimensions sont, en partie, liées. L’affirmation de soi et la confiance en soi concernent plutôt les comportements, l’estime de soi plutôt la personnalité. La perception que nous avons de nous-même est un facteur important face à notre capacité d’affirmation de soi. Avoir une estime de soi qui est positive, une attitude positive face à soi, est un outil important de l’affirmation de soi.
Le travail sur le développement des comportements affirmés au travail favorisera le bien être de l’individu, il se sentira et agira davantage en accord avec ses opinions et ses valeurs.
Clémence RUELLE
Consultante psychologue du travail – STIMULUS
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