L’origine de la notion de stress : le modèle de Hans Selye et le « syndrome général d’adaptation »
Temps de lecture : 4 min
Contenu ancien
Il se peut que les informations contenues dans cet article et les liens ne soient plus à jour.
La notion de stress a été introduite par l’endocrinologue Hans Selye. Né à Vienne en 1907, Hans Selye fût le fondateur et le directeur de l’Institut de médecine et chirurgie expérimentale de l’Université de Montréal. Il fut un des premiers chercheurs à s’être intéressé au stress dans la première moitié du XXe siècle.
Ses premières recherches ont dévoilé les principales réactions des organismes animaux face aux agressions environnementales de toute nature. Diplômé d’endocrinologie (étude des sécrétions hormonales internes), Hans Selye a montré comment les hormones corticosurrénales sont mises en circulation lors d’agressions violentes de l’organisme.
Premières définitions du « stress »
Le concept de stress et de syndrome général d’adaptation apparait en 1925, alors qu’Hans Selye étudie la médecine à l’Université de Prague. Il définit le stress comme l’ensemble des moyens physiologiques et psychologiques mis en œuvre par une personne pour s’adapter à un événement donné.
Le changement brutal survenant dans les habitudes d’une personne, jusque-là bien équilibrée, est susceptible de déclencher un bouleversement dans sa structure psychique et même somatique.
Pour lui, le stress est une réponse non spécifique du corps à toute demande qui lui est faite. Il existe une réponse spécifique de l’organisme, qui réagit au froid en produisant de la chaleur, à l’effort physique en sécrétant une hormone qui stimulera l’organisme, etc. Mais quelle que soit la nature du stimulus, l’organisme répond aussi d’une façon non spécifique, avec des changements biochimiques identiques, destinés à faire face à toute demande accrue imposée au corps humain. L’organisme répond aux stimuli afin de maintenir ce que les biologistes appellent un état d’équilibre ou homéostasie, c’est-à-dire la constance ou la stabilité des paramètres de l’organisme tels que la température corporelle, le taux de glucoses, etc.
Si l’ampleur de l’événement stressant ne dépasse pas les capacités de réponse normale, l’organisme n’en subira pas les conséquences. À l’inverse, si les ressources de cet organisme sont insuffisantes, s’il ne peut pas faire front à la quantité de stress qu’il doit gérer, des problèmes de tout ordre sont susceptibles de survenir. L’organisme entre alors dans un cercle vicieux, le système d’adaptation du corps s’épuise et les conséquences du stress deviennent de plus en plus néfastes.
Les trois phases de la réaction de stress
Hans Selye publie, en 1956, « The stress of life » (Le Stress de la vie) et y décrit le mécanisme du syndrome d’adaptation, c’est-à-dire « l’ensemble des modifications qui permettent à un organisme de supporter les conséquences d’un traumatisme naturel ou opératoire ».
Il dépeint un syndrome réactionnel endocrinien comportant trois phases consécutives :
- la « phase d’alarme »,
- la « phase de réaction »,
- la « phase d’épuisement ».
C’est ce qu’il appelle le syndrome général d’adaptation ou le stress.
Poursuivant ses recherches, il développe le concept d’ « Eustress ». Ce terme inventé se compose de deux parties : le préfixe « eu », vient du mot grec qui signifie « bien » ou « bon ». Accolé au mot stress, il signifie littéralement « bon stress ».
Hans Selye montre finalement que le phénomène de stress est un dispositif de vigilance salvatrice et que la sur-vigilance est dommageable lorsque la quantité de demandes dépasse la capacité de réponse du sujet.
L’apport d’Hans Selye est majeur : il parle de stress négatif (défavorable) et de stress positif (favorable) et laisse entrevoir que par le développement des compétences individuelles et collectives, il est possible de transformer un stress négatif en stress positif.
Pour vous aider à identifier et combattre le stress au travail, les Editions Tissot vous conseillent leur documentation « Risques psychosociaux ».
Clémence RUELLE
Consultante psychologue du travail – STIMULUS
- Pourquoi le concept de « génération » n’est pas un bon outil de GRH ?Publié le 30/05/2023
- La solitude au travailPublié le 24/05/2023
- Activité partielle durant la crise sanitaire : quels impacts sur la santé ?Publié le 16/05/2023
- Harcèlement moral : précision sur le point de départ du délai de prescriptionPublié le 03/05/2023
- Plan de sauvegarde de l’entreprise : n’oubliez pas les risques psychosociaux !Publié le 03/05/2023