QUESTION, RÉPONSE

La charge de travail, on ne peut rien y faire

Publié le 04/09/2024 à 08:09 dans Risques psychosociaux.

Temps de lecture : 2 min

Faux.

Entre les aléas du flux de commandes, les pannes, les absences, les pressions externes et le manque de budget pour recruter des ressources, la réduction de la charge de travail semble être une équation insoluble.

Pourtant, la charge de travail fait partie des éléments à réguler pour prévenir les risques psychosociaux au travail et la réglementation impose, entre autres, de s’assurer régulièrement que la charge de travail des salariés au forfait jours soit raisonnable (Code du travail, art. L. 3121-60). Mais comment agir ?

L’ANACT identifie 3 composantes de la charge de travail :

  • prescrite : c’est-à-dire ce qui est formellement et informellement attendu des salariés, les objectifs et les consignes ;
  • réelle : à savoir ce qui est vraiment réalisé en tenant compte des aléas tels que les interruptions, les ajustements ou les pannes ;
  • perçue : appréciée, notamment, au regard de la reconnaissance ou du sentiment d’utilité ressenti par les salariés.

L’ANACT distingue 3 niveaux d’action pour agir sur la charge de travail :

  1. suivre et évaluer : une évaluation fine implique des échanges réguliers entre manager et collaborateur et en équipe afin de rendre visible l’activité réelle ;
  2. anticiper et planifier : tenir compte de la charge réelle et de la charge perçue pour fixer les objectifs ;
  3. réguler : il s’agit, au fil de l’activité, de prioriser, d’arbitrer, d’adapter les objectifs et les moyens en trouvant le compromis le plus satisfaisant pour chacun.

Plusieurs pistes de régulation peuvent ressortir des échanges, parmi lesquelles :

  • revoir les procédures pour limiter les doublons et laisser plus de place à l’autonomie ;
  • sensibiliser les salariés à la priorisation, par exemple avec la matrice d’Eisenhower ;
  • estimer quelles tâches peuvent être simplifiées ;
  • revoir la répartition de la charge au sein du collectif.

Notez le

La réglementation propose deux outils qui relèvent de cet aspect :

  • la négociation ou l’établissement d’une charte sur le droit à la déconnexion (art. L. 2242-17) ;
  • la mise en œuvre du droit d’expression collective sur le travail, qui permet d’aborder le sujet de la charge de travail (art. L. 2281-1 et L. 2281-2).

Pour aider vos salariés à mettre des mots sur leurs préoccupations en termes de charge de travail, nous vous suggérons de mettre à leur disposition notre fascicule : Bien vivre son travail : Préserver sa santé psychologique.

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Michaël Bouvard

Chargé de mission qualité de vie au travail

Chargé de mission qualité de vie au travail, j'oeuvre sur différents sujets relevant de ce domaine : prévention et évaluation des risques psychosociaux, prise en compte de la qualité de vie au …