La santé mentale liée au travail, préoccupation grandissante avec la pandémie
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Avec la pandémie de Covid-19, les troubles de santé mentale ont augmenté et entraîné une hausse de l’absentéisme dans les entreprises. L’OMS propose un cadre pour améliorer la santé mentale au travail. A Barcelone, un protocole avec le patronat et les syndicats pour améliorer la prévention dans les lieux de travail a été paraphé par la mairie dans le cadre de son nouveau plan santé mentale.
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Rappelant les estimations de 12 milliards de journées de travail perdues chaque année dans le monde pour cause de dépression ou anxiété, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation internationale du travail (OIT) ont appelé fin septembre dernier à des mesures concrètes pour répondre aux problèmes de santé mentale dans la population active.
La prévalence mondiale de l’anxiété et de la dépression a augmenté de 25 % au cours de la première année de la pandémie de Covid.
En France, les troubles psychologiques sont en juin 2022 la deuxième cause d’arrêt maladie hors Covid, selon les résultats de l’observatoire des situations de travail du groupe de protection sociale Malakoff Humanis. Ces arrêts dépassent aujourd’hui les arrêts maladies pour TMS.
Promouvoir la santé mentale au travail auprès des employeurs
Premier constat de l’OMS : le travail peut protéger la santé mentale des personnes. Plusieurs conditions sont néanmoins rappelées. Le travail doit permettre de fournir un moyen de subsistance, de donner un sentiment de confiance en soi et d’accomplissement, d’avoir des relations positives au sein d’une communauté ou encore de poser un cadre structurant.
Mais le travail est aussi susceptible de dégrader la santé mentale. L’OMS, qui entend sensibiliser les employeurs, pouvoirs publics et partenaires sociaux, liste plusieurs risques psychosociaux :
- sous-utilisation des compétences ou sous-qualification pour le poste ;
- charge de travail ou rythme de travail excessif ;
- horaires prolongés, rigides et incompatibles avec la vie sociale ;
- manque de marge de manœuvre sur la définition des tâches ou la charge de travail ;
- conditions de travail dangereuses ou pénibles ;
- soutien limité des collègues ou encadrement autoritaire ;
- violence, harcèlement ;
- discrimination et exclusion ;
- fonctions mal définies ;
- sous-promotion ou sur-promotion ;
- insécurité de l’emploi, salaire insuffisant ;
- incompatibilité entre les contraintes professionnelles et les exigences familiales.
Former les cadres aux questions de santé mentale
Pour protéger la santé mentale au travail, l’OMS estime qu’il faudrait renforcer l’aptitude, en particulier celle du personnel d’encadrement, à déceler les problèmes de santé mentale de leurs équipes afin qu’ils puissent prendre les mesures adaptées. L’Organisation préconise par ailleurs de sensibiliser les travailleurs à la santé mentale au travail et de mettre en place des interventions de gestion du stress.
S’agissant des travailleurs présentant des handicaps psychiques, le rapport déplore leur exclusion fréquente du monde du travail. Plusieurs actions sont recommandées, de l’aménagement des postes (horaires de travail plus souples, adaptation des tâches, etc.) à des programmes ciblés de retour au travail.
Arrêt maladie et santé mentale, les jeunes actifs les plus touchés
L’observatoire de Malakoff Humanis met en lumière une hausse des arrêts maladie au premier semestre 2022 par rapport à la même période en 2021. Pour le seul mois de mars, 18 % des salariés ont été arrêtés au moins une fois contre 11 % en mars 2021. Ce taux est particulièrement élevé chez :
- les salariés aidants (40 % versus 25 % en mars 2021) ;
- les salariés de moins de 30 ans (36 % vs 21 % en mars 2021) ;
- les managers (23 % vs 17 % en mars 2021).
La santé mentale des plus jeunes semble plus fragile : 23 % des salariés de moins de 30 ans jugent négativement leur santé mentale (16 % pour l’ensemble des salariés). Par ailleurs 48 % des salariés de moins 30 ans déclarent mal dormir, 42 % se disent stressés et 34 % sont émotionnellement épuisés.
Près de la moitié des jeunes qui jugent négativement leur santé mentale l’imputent au seul contexte professionnel, surtout intensité et temps de travail mais aussi rapports sociaux au travail dégradés.
Le plan santé mentale de Barcelone, présenté lors du colloque international « Villes et santé mentale » organisé par la ville de Nantes début décembre, comporte un volet destiné à améliorer la prévention sur les lieux de travail pour l’ensemble des salariés.
Organisation internationale du travail, Communiqué de presse du 28 septembre 2022, L'OMS et l'OIT appellent à de nouvelles mesures pour s'attaquer aux problèmes de santé mentale au travail
Organisation mondiale de la santé, 28 septembre 2022, La santé mentale au travail
Malakoff Mederic,Observatoire mensuel des situations de travail, Arrêt maladie et santé mentale, les jeunes actifs les plus touchés
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