Le « technostress » : l’impact des nouvelles technologies de l’information et de la communication sur nos habitudes et notre qualité de vie au travail

Publié le 14/12/2016 à 07:40, modifié le 11/07/2017 à 18:28 dans Risques psychosociaux.

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L’évolution des nouvelles formes de travail revêt sur de nombreux aspects des avantages indiscutables : vitesse de la communication et réactivité, partage de l’information, création de communauté diverses en dehors et dans l’entreprise par exemple. Cependant, l’essor du travail nomade, permis grâce au développement des nouvelles technologies, a également de nombreux impacts qui peuvent s’avérer plutôt négatifs sur les habitudes de travail et sa qualité.

L’essor du travail nomade et ses bienfaits

Le déploiement du travail nomade a notamment été favorisé par l’arrivée sur le marché de toutes sortes de technologies et moyens de communication mobiles, en particulier les smartphones et tablettes. De nombreuses tâches ne requièrent plus nécessairement un lieu de travail spécifique : grâce au développement technologique, il est désormais possible de travailler sans contrainte de lieu et donc, bien souvent, sans contrainte de temps.

Le concept de travail nomade peut se définir comme une manière de travailler s’affranchissant de toute contrainte de lieu et de temps ; l’aspect lié à l’absence de contrainte de lieu étant peut-être le plus flagrant. Grâce à cet affranchissement, les travailleurs bénéficient d’une plus grande autonomie dans la gestion de leurs tâches et de leur temps de travail. Les formes les plus fréquentes du travail nomade sont le travail à domicile, les pools d’entreprises ou encore les bureaux flex. Les technologies de l’information et de la communication mobiles constituent ainsi la base de ce que l’on appelle le travail nomade.

Selon les indicateurs actuels, près de la moitié des Européens ont ainsi le monde à portée de main partout et à tout moment (ou presque). Cette nouvelle forme de travail a connu une croissance explosive au cours des dernières années. En 2005, 7 % de l’ensemble des travailleurs de l’Union européenne prestaient au moins un quart de leur temps de travail depuis un autre endroit que leur bureau habituel (ou tout autre lieu de travail permanent), leur travail s’étant vu qualifié de télétravail sur PC. Cinq ans plus tard, le nombre d’e-nomades était passé à 25 %.

En marge de cette poussée technologique, ou dans le prolongement de celle-ci, on note également une augmentation de la demande, tant du côté des employeurs que des travailleurs. Pour les employeurs, le télétravail peut être synonyme de forte réduction des coûts : autoriser leurs travailleurs à travailler un jour ou plus à domicile leur permet de réduire considérablement le nombre de mètres carrés nécessaires dans les bureaux. De plus, les travailleurs devant moins se déplacer, les frais de transport s’en trouvent également diminués. Les travailleurs ont, eux aussi, de bonnes raisons de vouloir travailler de chez eux de temps en temps : le travail à domicile leur permet en effet de ne plus perdre autant de temps dans les transports. Un travailleur européen sur cinq environ se plaint d’un manque d’équilibre entre travail et vie privée.

Les TIC modernes permettent également de recueillir plus facilement et plus rapidement les informations nécessaires à l’exécution du travail. De plus, de par cette accessibilité renforcée de l’information, disponible partout et tout le temps, il est désormais possible de répondre plus rapidement aux questions des clients, des collègues ou des supérieurs. Enfin, le travail à domicile permet également une réduction du temps de trajet, des embouteillages et des émissions de CO2.

Les risques liés au développement du travail nomade

Ces évolutions n’ont toutefois pas que des avantages. La distinction entre sphère privée et sphère professionnelle devient plus floue lorsque l’on travaille de chez soi et nuit généralement à la vie privée. Et si le travailleur connecté a désormais le monde à portée de main, il lui est également plus difficile de laisser ce monde à sa porte. Certains travailleurs mobiles résistent ainsi difficilement à l’appel permanent du monde numérique. De même, si les smartphones offrent au travailleur la possibilité de joindre n’importe qui à n’importe quel moment, ils peuvent également imposer à ce même travailleur l’obligation d’être joignable à tout moment ou du moins le plus rapidement possible. Ces belles innovations peuvent dès lors se transformer en une source non négligeable de charge psychosociale liée au travail.

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Le « technostress » : l’impact des nouvelles technologies (article complet) (pdf | 3 p. | 71 Ko)


Clémence Ruelle

Consultante psychologue du travail – Stimulus