Les risques psychosociaux augmentent les risques de maladies cardio-vasculaires

Les maladies cardio-vasculaires (MCV) regroupent différents troubles du cœur et des vaisseaux sanguins comprenant notamment les maladies coronariennes, les maladies cérébro-vasculaires ou les cardiopathies rhumatismales et autres affections. Ces maladies représentent des coûts importants à la fois directs (soins de santé) mais aussi indirects en raison notamment de la perte de productivité due aux décès prématurés ou aux AVC.

Bien qu’en général, la population active soit en meilleure santé que les personnes exclues du marché du travail, l’Agence constate que de nombreux facteurs psychologiques sur le lieu de travail peuvent, en générant du stress, affecter négativement le système cardio-vasculaire. Rappelons que le stress est caractérisé dès lors qu’une personne ressent un déséquilibre entre ce qu’on lui demande de faire et les ressources dont elle dispose pour y répondre.

Au-delà des symptômes physiques (maux de tête, palpitations, etc.), le stress peut avoir un impact direct ou indirect sur la santé physique des personnes. Il peut notamment provoquer des changements dans la fréquence cardiaque, la circulation sanguine et les niveaux d’hormones. L’EU-Osha met en exergue que des liens biologiques sont démontrés entre l’exposition aux facteurs de stress psychosociaux et le déclenchement d’un événement cardio-vasculaire, en particulier chez les personnes présentant une accumulation de « plaque » préexistante (dans les vaisseaux sanguins).

Le stress peut aussi favoriser la survenance de tels événements de manière indirecte, en raison d’un mode de vie moins sain (consommation d’alcool, tabagisme, absence d’exercice physique, etc.) chez les personnes stressées.

L’EU-Osha distingue cinq facteurs de risques psychosociaux au travail susceptibles de favoriser les maladies cardio-vasculaires :

• la tension professionnelle, résultante d’un faible contrôle sur son travail et son organisation, combiné à des exigences professionnelles élevées ;
• le déséquilibre entre les efforts fournis et la reconnaissance reçue ;
• les longues heures de travail : des estimations groupées à partir de plusieurs études de cohorte indiquent que les salariés travaillant de longues heures (> 55 heures/semaine) auraient un risque 1,1 fois plus élevé de maladie coronarienne et un risque 1,3 fois plus élevé d’AVC par rapport à ceux ayant un temps de travail normal ;
• la précarité de l’emploi ;
• le harcèlement au travail.

À noter que certains facteurs de risques physiques peuvent aussi favoriser les maladies cardio-vasculaires : la station debout prolongée, un travail physiquement exigeant, un travail posté, le travail en environnement bruyant ou exposé à des températures élevées, etc.

Selon l’Agence, les maladies cardio-vasculaires, déjà fréquentes, devraient continuer à augmenter dans un contexte de vieillissement de la population. Il est donc essentiel de sensibiliser les employeurs aux avantages pour la santé (et économiques) d’un environnement de travail favorable d’un point de vue psychosocial, notamment en accordant une importance particulière au respect des différentes législations en santé et sécurité au travail.

Sensibilisez les salariés au risque d’AVC et informez-les de la conduite à tenir s’ils en sont victimes ou témoins grâce aux « Dépliants L’accident vasculaire et cérébral ».

Rapport EU-OSHA, Liens entre exposition aux facteurs de risques psychosociaux liés au travail et maladies cardio-vasculaires, mars 2023