Lombalgies au travail : enjeu de prévention des accidents de travail

Publié le 28/06/2017 à 07:48, modifié le 13/07/2017 à 22:33 dans Risques psychosociaux.

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Le mal de dos au travail fait a priori penser à une maladie professionnelle. Or, cette lésion survient aussi après un accident de travail, comme le met en lumière une étude de l’Assurance Maladie – Risques professionnels de janvier 2017 qui se focalise sur ce risque et permet de faire le point sur sa prévention.

Lombalgies au travail : de quoi s’agit-il ?

Lumbago, tour de rein, mal de dos, lombalgie. Tous ces termes désignent un même type de lésions : des douleurs dans la région basse du dos, d’étendue variable et pouvant aller d’une gêne au mouvement à une douleur franche.

Lorsqu’elles surviennent lors d’un accident de travail ou de trajet, elles génèrent des arrêts d’une durée moyenne de deux mois et, la plupart du temps, ne laissent aucune séquelle. 5 % des accidents de travail se traduisant par une lombalgie occasionnent une incapacité permanente partielle justifiant une indemnité.

Lombalgies au travail : principaux chiffres

Les lombalgies représentent en 2015 près de 167 000 accidents de travail, soit 20 % du nombre total. Cette proportion d’un accident sur cinq s’explique par une baisse générale de la sinistralité et une augmentation régulière des lombalgies.

L’étude de l’Assurance Maladie – Risques professionnels révèle que certains secteurs d’activité présentent un sur-risque en matière de lombalgie, comme les métiers d’aide et de soins à la personne et les activités logistiques.

Les principaux facteurs causaux identifiés sont la manutention manuelle, dans plus de la moitié des cas, et les chutes de hauteur et de plain-pied.

Prévention des lombalgies au travail : ce que dit la loi

Comme pour tous les risques professionnels, les entreprises doivent prendre « les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé » de leurs salariés. (Code du travail, art. L 4121–1)

La méthode pour les prévenir est contenue dans les principes généraux de prévention (Code du travail, art. L 4121–2).

Ces principes peuvent être appliqués pour les chutes de plain-pied, souvent perçues comme inévitables.

Le saviez-vous ?
Le Code du travail comporte des dispositions spécifiques sur la manutention manuelle, principal facteur de risque identifié dans la survenue des lombalgies en accident de travail. Parmi ces dispositions figurent :

  • des mesures d’organisation appropriées ou l’utilisation d’équipements mécaniques (Code du travail, art. R 4541–3) ;
  • si la manutention manuelle ne peut pas être évitée, l’évaluation des risques et l’organisation des postes de travail pour réduire les risques dorso-lombaires (Code du travail, art. R 4541–5) ;
  • une formation à la sécurité et des consignes pour limiter les risques (Code du travail, art. R 4541–8) ;
  • en l’absence d’aide mécanique, la limitation des charges portées et la nécessaire aptitude des salariés portant des charges de plus de 55 kilogrammes (Code du travail, art. R 4541–9).

Lombalgies au travail : prévenir les risques liés à l’activité physique

En application de ces principes, plusieurs pistes de prévention peuvent être explorées :

  • revoir l’organisation du travail pour réduire les cadences, permettre aux salariés de procéder à des pauses musculaires et veiller à ce qu’ils disposent du temps d’utiliser le matériel de manutention mis à disposition. Par exemple, dans les métiers d’aide à la personne, il arrive que les employé.e.s ne puissent pas se servir du lève-malades par manque de temps ;
  • mettre à disposition de matériel de manutention et réduire les charges à porter, par exemple en diminuant la taille des contenants ;
  • former les salariés aux risques liés à l’activité physique et les informer sur les gestes et postures à privilégier pour limiter le risque de blessure.

Enfin, pour réduire la probabilité de passage de lombalgies aiguës à une lombalgie chronique, il faut inviter les salariés à bouger et adapter leur activité à la reprise.

Michaël Bouvard