Machines à nettoyage à sec : comment se protéger des risques d’incendie et d’explosion ?
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Les machines de nettoyage à sec utilisent deux grands procédés de nettoyage : la nébulisation ou le système en bain plein.
Le système par nébulisation
Ce procédé applique un solvant nébulisé qui, dans l’état actuel des connaissances scientifiques, ne permet pas de proposer des mesures de prévention contre le risque d’incendie et d’explosion, car les caractéristiques liées à l’inflammabilité de ce solvant sont méconnues.
Le système en bain plein
Ce deuxième procédé comporte trois étapes : une étape de nettoyage, une étape de séchage et une étape de distillation.
Pendant la phase de nettoyage, les articles textiles sont mélangés avec le solvant utilisé et un renforçateur (tensio-actif) et essorés, pour ensuite passer à l’étape de séchage, où un courant d’air chaud (70°C environ) est soufflé au travers des articles textiles pour envoyer le solvant résiduel sous forme de vapeur à un filtre à air et puis condensé.
Suit l’étape de distillation, qui peut être réalisée en même temps que le nettoyage, en continu ou en différé.
Les précautions à prendre
Pour éviter des accidents dus au risque d’explosion ou d’incendie, l’employeur doit vérifier que la machine à nettoyage à sec respecte les normes de la série NF EN ISO 8230.
Ces normes préconisent une analyse des risques et l’obligation des moyens à mettre en œuvre pour maîtriser ces risques. La série NF EN ISO 8230 assure une présomption de conformité à la directive « Machines ».
Aussi, l’employeur doit mettre en place des dispositifs de prévention afin de prévenir la formation d’une atmosphère explosive (ATEX). Pour le faire, il doit mettre en place une ventilation mécanique permanente dans le local où la machine à nettoyage à sec est installée.
Les vérifications de la machine
Par ailleurs, pour éviter le risque d’asphyxie lié à la présence d’azote lors de l’ouverture du tambour de la machine, en cas de dysfonctionnement ou de fuite, l’asservissement de l’ouverture de ce dernier doit être couplé avec une vérification de la quantité d’oxygène présente à l’intérieur.
L’employeur doit s’assurer également que la machine dispose des dispositifs de sécurité, tels que le contrôle de la concentration en vapeurs et de température, la distillation du solvant à pression réduite, le lavage avec phase d’élévation contrôlée de température et le séchage avec contrôle de température et de pression.
Le local de travail
Le local de travail et les lieux de stockage du solvant doivent être contrôlés, afin d’éviter tout risque d’incendie ou d’explosion. Ce local doit bénéficier d’une ventilation mécanique en permanence, de façon à permettre qu’en tout point du local, la concentration de vapeurs de solvant soit inférieure à 10 % de la LIE (limite inférieur d’explosivité). La LIE est la concentration minimale en volume dans le mélange air / vapeur au-dessus de laquelle il peut être enflammé.
Un local frais, ventilé et à l’abri de toute source d’ignition (flammes, étincelles, etc.) doit être mis à disposition pour le stockage des bidons de solvant. Le stockage doit être au maximum d’un à deux mois.
Ce local doit disposer des extincteurs en nombre suffisants ainsi qu’un produit absorbant en cas de renversement accidentel. Le sol du local de travail et celui dédié au stockage des solvants doivent être incombustibles et imperméables.
La délimitation des zones ATEX
D’autres mesures telles que la délimitation des zones ATEX avec l’adéquation des matériels électriques ou électriques doivent être appliquées par l’employeur à l’issue de l’évaluation des risques, comme par exemple :
- au niveau de la machine : une zone 2² à 0,5 m autour de la machine y compris la cuvette de rétention ;
- au niveau du stockage du solvant : une zone 2 à 0,5 m autour des bidons en fonction de l’importance et du nombre de ceux-ci (à l’intérieur dans un local dédié).
La formation du personnel aux risques d’incendie et d’explosion présentés par les solvants doit être dispensée par l’employeur.
Pour en savoir plus sur les zones ATEX :
Références : ED n° 6102 de l’INRS (activité de nettoyage à sec utilisant des solvants combustibles), Code du travail, art. L. 4121–2 (évaluation des risques), R. 4121–1 (document unique)
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