Manque de reconnaissance au travail et de perspectives : des facteurs de désengagement
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La reconnaissance au travail : un levier de motivation
La reconnaissance au travail peut se manifester de trois manières :
- symbolique, avec des éloges et distinctions ;
- pratique, dans la définition des objectifs ou l’attribution de moyens ;
- et économique.
De nombreuses études mettent en évidence qu’un déséquilibre entre les efforts consentis et les récompenses reçues, dont la reconnaissance, a un impact sur les maladies cardio-vasculaires, sur la dégradation de la santé mentale, et sur l’apparition de troubles musculo-squelettiques.
En outre, la perception d’un faible salaire compte tenu des efforts peut démotiver les salariés.
Sur ce point, la synthèse de la DARES à partir de l’enquête conditions de travail de 2016 met en évidence que :
- 31,4 % des hommes et 42,2 % des femmes estiment être mal ou très mal payés compte tenu du travail qu’ils réalisent ;
- 44 % des salariés du secteur hébergement et restauration perçoivent un déséquilibre négatif.
Sur les autres aspects de la reconnaissance :
- 74 % des salariés pensent recevoir le respect et l’estime que mérite leur travail ;
- pour 67,6 % des salariés, leur position professionnelle correspond bien à leur formation. Cette proportion baisse de 82 % pour les cadres à 59 % pour les ouvriers ;
- près d’un tiers des salariés pensent que les critères utilisés pour évaluer leur travail ne sont pas pertinents.
Le saviez-vous ?
Avec l’avancée en âge, plusieurs critères de reconnaissance sont perçus plus faiblement :
- le sentiment d’être mal payé compte tenu du travail réalisé passe de 23,9 % pour les 20-24 ans à un tiers des salariés de plus de 55 ans ;
- les 50-54 ans sont seulement 54,7 % à considérer que les critères utilisés pour évaluer leur travail sont pertinents, contre 79,9 % des 20-24 ans.
L’insécurité de la situation de travail, facteur d’anxiété
Plusieurs études mettent en lumière un lien entre insécurité socio-économique, notamment la précarité du contrat de travail, et anxiété.
Selon la synthèse de la DARES :
- 12,5 % des salariés sont en CDD ou en intérim, dont 22,9 % par choix ;
- 48,1 % des 20-24 ans sont en CDI, contre 92,7 % pour les plus de 55 ans ;
- plus d’un salarié sur quatre a des craintes pour son emploi dans l’année.
Le risque de changement non maîtrisé de la tâche et des conditions de travail comporte aussi d’importants effets sur la santé.
D’après la synthèse de la DARES :
- plus de 2 salariés sur 5 ont vécu au moins un changement de tâche ou d’organisation lors des 12 derniers mois, et plus de 31 % d’entre eux les considèrent comme plutôt négatifs pour leur travail ;
- 18 % des salariés vivent souvent ou toujours des changements imprévisibles ou mal préparés et plus de 43 % reçoivent à cette occasion une information insuffisante ou inadaptée ;
- 11,7 % disent se sentir dépassés souvent ou toujours par des changements trop rapides, proportion stable avec l’âge.
Améliorer la reconnaissance et réduire l’insécurité
Pour déterminer les actions les plus pertinentes pour mieux reconnaître ses salariés, il est recommandé de recueillir leurs attentes, par exemple avec un baromètre social ou des focus groupes.
Différentes pistes existent : augmentations, politique d’égalité salariale, critères équitables et transparents de promotion, attribution de projets et de responsabilités, acquisition de matériel neuf et propre, renforcement des règles de politesse, augmentation de la régularité des retours managériaux, etc.
L’insécurité socio-économique peut se réduire par une vigilance particulière en période de changement : mieux informer les salariés sur les changements, les consulter, voire les associer.
Synthèse de la DARES, reconnaissance, insécurité et changements dans le travail, avril 2019
Chargé de mission qualité de vie au travail
Chargé de mission qualité de vie au travail, j'oeuvre sur différents sujets relevant de ce domaine : prévention et évaluation des risques psychosociaux, prise en compte de la qualité de vie au …
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