Mortalité par cancer : le tabac et l’alcool principaux facteurs de risques

Publié le 19/10/2022 à 07:34, modifié le 25/10/2022 à 15:15 dans Risques professionnels.

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Alors que les cancers constituent la deuxième cause de décès dans le monde, près de la moitié d’entre eux serait attribuable à des facteurs de risques connus et évitables, en particulier le tabac et l’alcool, d’après une étude à l’ampleur inédite publiée le 20 août dans la revue médicale The Lancet.

Mortalité par cancer : le tabac et l’alcool arrivent en tête

Les auteurs de l’étude ont analysé les données récoltées dans le cadre du Global Burden of Diseases, Injuries and Risk factors Study (GBD) 2019, un vaste programme de recherche mondial visant à évaluer la mortalité due aux maladies et blessures les plus fréquentes. L’objectif ? Estimer la part de décès par cancer attribuable à des facteurs de risques évitables, et ainsi éclairer les efforts de planification de la lutte contre le cancer à l’échelle mondiale.

Les auteurs ont ainsi pu étudier comment 34 facteurs de risques comportementaux, métaboliques, environnementaux et professionnels ont contribué aux décès et problèmes de santé dus à 23 types de cancers en 2019. C’est la première fois que la charge mondiale du cancer attribuable à une liste complète de facteurs de risque a été analysée au niveau national et mondial, dans tous les groupes d’âge et pour les deux sexes.

Ainsi, en 2019, le nombre total dans le monde de décès par cancer attribuable aux facteurs de risques mesurés et évitables (tabac, alcool, obésité, pollution, etc.) était de 4,45 millions, soit 44,4 % des cas pour les deux sexes réunis.

Chez les hommes comme chez les femmes, le tabac arrive en tête, responsable de respectivement 33,8 % et 10,7 % des cas. Chez les hommes, il est suivi de la consommation d’alcool (7,4 %), de l’alimentation (5,9 %) et de la pollution atmosphérique (4,4 %). Chez les femmes, les rapports sexuels non protégés constituent le deuxième facteur de risque (8,2 %), suivi de l’alimentation (5,1 %), de l’IMC élevé (4,7 %) et du diabète (3,6 %).

La prévention nécessaire mais insuffisante

Cette étude montre qu’une proportion importante de cancers pourrait être évitée grâce à des changements de comportements. Les auteurs insistent ainsi sur l’importance des stratégies de lutte contre le cancer, qui incluent notamment les politiques de prévention mais aussi le dépistage précoce et la mise au point de traitements efficaces. En effet, la prévention ne peut à elle seule permettre de réduire cette mortalité, plus de la moitié des décès n’étant pas attribuable à un facteur de risque évitable selon les estimations de l’étude.

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The global burden of cancer attributable to risk factors, 2010–19: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study 2019, The Lancet, 20 août 2022.
The Lancet: Almost half of global cancer deaths are due to risk factors, with smoking, alcohol use, and high BMI the greatest contributors, Health Data, 18 août 2022.

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Clara Godin

Juriste, rédactrice en droit de l’environnement et santé-sécurité au travail

Titulaire du Master 2 en droit de l’environnement de l’Université Paris-Saclay, j’ai d’abord exercé en bureau d’études en tant que juriste consultante hygiène-sécurité-environnement (HSE). J’exerce …