Perte de sens au travail : la faute aux problèmes qui reviennent en boucle

Publié le 23/10/2024 à 07:42 dans Risques psychosociaux.

Temps de lecture : 4 min

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Il est souvent dit que les meilleurs psychologues sont ceux qui savent poser les bonnes questions. Ils ne sont pas les seuls professionnels dans ce cas. Les juges ou encore les policiers développent des techniques d’interrogation, non pas pour créer une vérité, mais bien pour que la convergence d’informations crédibles obtenues permette d’élucider une situation. En ce sens, nous pourrions penser que savoir poser des questions pourrait presque s’avérer être un art. 

Dans les organisations, tout processus décisionnel devrait favoriser l’application de telles techniques, à moins d’avoir une idée précise en tête des réponses que l’on veut obtenir ; sachant que ces réponses sont rarement issues d’une intention rationnelle. 

60% de toutes les réorganisations ne réussissent pas, 75% des temps de réunions n’aboutissent à aucune décision stratégique et au moins 1 décision sur 4 ne résout pas les problèmes. Ces chiffres devraient nous inciter à revisiter nos pratiques en matière d’intentionnalité et de pertinence. Mais pour que les bonnes questions soient posées, il doit y avoir évidemment un terrain propice au désir d’honnêteté et de franchise. C’est peut-être sur ce point précis que le bât blesse.

Christian Morel, dans son livre Les décisions absurdes, soulève d’innombrables exemples, dans le cadre du travail, d'enchaînements et de répétitions d’erreurs ainsi que de la persévérance à les maintenir malgré toute une logique qui forcerait un changement de direction. 

Même si les biais cognitifs sont devenus les joujoux favoris des prédicateurs de « solutions neuneuronales », nous n’avons pas vraiment la motivation de mieux faire…Enfin si, mais en évitant le plus possible les questions qui nous imposent la confrontation à une  réalité considérée souvent comme douloureuse. Pourtant, même si la réalité est difficile, elle est plus saine que tout ce que l’on fait pour l’éviter

Au nom de l’empressement et du manque de temps, il est pratique courante de biaiser un processus décisionnel, ou de le corrompre en faisant usage de toutes les formes de contournement. Ce qui confirme bien que l’évitement reste toujours la première raison des dysfonctionnements organisationnels. Mais au-delà de ce constat, cette manière de faire invalide les processus de réflexion et représente un exemple parfait de ce qui discrédite le management dans son intentionnalité et sa pertinence.  

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