Produits chimiques cancérogènes : quelles sont les situations les plus exposantes ?
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Les ouvriers qualifiés de la réparation automobile, du formage du métal, de la maintenance et du gros œuvre du Bâtiment représentent la famille professionnelle la plus exposée aux cancérogènes chimiques. Globalement, les expositions sont plus fréquentes chez les hommes, les jeunes et les salariés des très petites entreprises.
D’après l’enquête Sumer (Surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels), près de 2,8 millions de salariés ont été exposés en 2017 à au moins l’un des 28 produits chimiques cancérogènes en milieu de travail. Une étude publiée dans la dernière édition de la revue Références en santé au travail de l’INRS permet d’identifier les situations de travail les plus exposantes.
Signée de deux spécialistes qui travaillent notamment pour l’enquête nationale Sumer, Elodie Rosankis de la DARES et Martine Léonard médecin inspecteur régional du travail dans le Grand Est, l’étude souligne que les ouvriers représentent plus des 2/3 des salariés exposés à au moins un cancérogène chimique. Ainsi, 35 % de l’ensemble des ouvriers qualifiés sont exposés aux produits CMR.
Maintenance et construction en tête des secteurs concernés
Les ouvriers travaillant dans des activités de maintenance ou dans le secteur de la construction sont les plus concernés, y compris par la multi-exposition aux agents chimiques. Les ouvriers qualifiés de la réparation automobile, du formage du métal, de la maintenance et du gros œuvre du Bâtiment représentent la plus grande proportion de salariés exposés.
Les cinq cancérogènes chimiques les plus souvent présents sont par ordre :
- les gaz d’échappement diesel avec près d’un million de salariés concernés ;
- les fumées de soudage, plus de 520 000 salariés ;
- les huiles minérales entières, près de 500 000 salariés ;
- les poussières de bois (bois bruts, stratifiés, contreplaqués, etc.), près de 450 000 salariés ;
- la silice cristalline, un peu plus de 350 000 salariés.
S’agissant des gaz d’échappement diesel, le produit cancérogène le plus fréquent au travail, 20 % des salariés exposés le sont sur des durées de 20 heures ou plus par semaine. Les mesures de protection collective comme des systèmes d’aspiration à la source sont absentes pour plus d’un tiers des salariés exposés. Les protections individuelles respiratoires concernent quant à elles 12 % seulement des salariés.
Près de 20 % des salariés hommes sont exposés
Au total, 11 % de l’ensemble des salariés hommes et femmes ont été exposés à un CMR au cours de la dernière semaine travaillée. Neuf salariés sur 10 exposés à un cancérogène chimique sont des hommes. Les auteures de l’étude précisent que 19 % des hommes salariés sont concernés par cette exposition professionnelle contre 3 % des femmes salariées.
Les jeunes sont plus exposés que les plus âgés. D’une part, les apprentis et intérimaires sont essentiellement de jeunes ouvriers travaillant dans les secteurs les plus exposants. D’autre part, les activités qui leur sont confiées sont souvent à risque comme le nettoyage des zones empoussiérées dans l’industrie du bois ou les vidanges dans la réparation automobile.
Les salariés des TPE sont aussi plus fréquemment exposés à un cancérogène chimique. Par ailleurs, il n’existe aucune protection collective pour 56 % des situations d’exposition dans les entreprises de moins de 10 salariés.
Les effets cocktail des multi-expositions
Parmi les 8 millions de salariés exposés à un produit chimique (tous produits confondus), 45 % des salariés sont exposés à au moins 3 produits chimiques. Cette multi-exposition, plus risquée pour la santé des personnes en raison des possibles effets « cocktails », concerne 72 % des salariés exposés à au moins un produit chimique cancérogène. L’exposition à au moins 3 produits cancérogènes affecte quant à elle 400 000 salariés.
Pour en savoir plus sur les obligations liées aux produits chimiques les Editions Tissot vous conseillent leur documentation « Obligations et bonnes pratiques en santé sécurité au travail ».
Les expositions aux produits chimiques cancérogènes en 2017, enquête SUMER, décembre 2022
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