Que fait le chômage à la santé mentale des demandeurs d’emploi ?
Temps de lecture : 3 min
Une étude de l’Institut de recherche en Psychodynamique du Travail (IPDT), dévoilée à l’été 2024, s’est intéressée à l’évolution de la santé mentale des individus placés dans une situation de chômage. Elle rappelle, à cette occasion, le rôle fondamental du travail en tant que médiateur entre l’individu et l’organisation sociale.
Les effets négatifs du chômage sur la santé mentale des individus
Réalisé dans le cadre de l’appel à projet de recherches sur le thème « Santé mentale, expériences du travail, du chômage et de la précarité » lancé en 2019 par la DARES, ce rapport d’étude s’appuie sur les résultats d’une enquête menée auprès de personnels de France Travail (psychologues, conseillers et agents de contrôle) et de demandeurs d’emploi.
L’objectif : étudier « l’évolution dynamique de la santé mentale face au chômage en analysant le vécu subjectif des individus ».
Il ressort de cette étude de l’IPDT, en premier lieu, que les questions de santé mentale et du chômage sont intrinsèquement liées aux expériences professionnelles antérieures des demandeurs d’emploi. Par conséquent, selon les auteurs, l’expérience du chômage ne peut être étudiée que si elle est liée au rapport subjectif qu’entretient l’individu au travail.
Concernant les impacts du chômage sur la santé mentale des individus, l’étude révèle qu’il est généralement possible, dans un premier temps, de constater une amélioration momentanée. Surtout lorsque la période de chômage intervient à l’issue d’une expérience professionnelle difficile.
Néanmoins, dès lors que la situation de chômage perdure, des difficultés émergent. Celles-ci peuvent alors se traduire par « la réapparition de troubles qui avaient été compensés par le travail ».
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Les effets négatifs du chômage sur la santé mentale des individus
Réalisé dans le cadre de l’appel à projet de recherches sur le thème « Santé mentale, expériences du travail, du chômage et de la précarité » lancé en 2019 par la DARES, ce rapport d’étude s’appuie sur les résultats d’une enquête menée auprès de personnels de France Travail (psychologues, conseillers et agents de contrôle) et de demandeurs d’emploi.
L’objectif : étudier « l’évolution dynamique de la santé mentale face au chômage en analysant le vécu subjectif des individus ».
Il ressort de cette étude de l’IPDT, en premier lieu, que les questions de santé mentale et du chômage sont intrinsèquement liées aux expériences professionnelles antérieures des demandeurs d’emploi. Par conséquent, selon les auteurs, l’expérience du chômage ne peut être étudiée que si elle est liée au rapport subjectif qu’entretient l’individu au travail.
Concernant les impacts du chômage sur la santé mentale des individus, l’étude révèle qu’il est généralement possible, dans un premier temps, de constater une amélioration momentanée. Surtout lorsque la période de chômage intervient à l’issue d’une expérience professionnelle difficile.
Néanmoins, dès lors que la situation de chômage perdure, des difficultés émergent. Celles-ci peuvent alors se traduire par « la réapparition de troubles qui avaient été compensés par le travail ».
Le travail : médiateur entre l’individu et l’organisation sociale
La psychodynamique du travail établit que le travail ne peut être réduit à un seul rapport social ou juridique. Il constitue, plutôt, un médiateur entre l’individu et l’organisation sociale, et s’avère donc central dans la construction de la santé mentale des individus.
Selon les auteurs, la pratique d’une activité extra-professionnelle durant la période de chômage (associative, artistique, etc.), bien que bénéfique, ne peut jamais remplacer le travail car elle « n’induit pas les mêmes dimensions de reconnaissance que l’activité professionnelle ». Sur le long terme, elle ne peut donc suffire à faire face à la souffrance engendrée par une perte d’emploi.
L’étude met également en avant le rôle important d’accompagnement des conseillers de France Travail (ex Pôle Emploi) durant ces périodes de chômage. Ces derniers interviennent notamment à deux niveaux.
Le premier consiste à « activer les chômeurs », c’est-à-dire à les encourager à rechercher activement un emploi et à construire un projet professionnel. Selon les auteurs, ce registre peut néanmoins conduire à détériorer voire détruire la santé mentale de ces derniers.
Le deuxième levier met l’accent sur l’écoute des chômeurs, une approche qui génère des conséquences positives sur les demandeurs d’emploi car elle « préserve leur dignité ».
Les conseillers et psychologues interrogés dans le cadre de l’enquête déclarent majoritairement favoriser ce registre d’écoute, bien qu’il puisse entrer en conflit avec les règles de France Travail, plus favorables à « la mise en activité » des chômeurs.
Dares, Valorisation de la Recherche n° 6, Santé mentale et expérience subjective du chômage : une approche par la psychodynamique du travail, août 2024
Juriste, rédactrice en droit de l’environnement et santé-sécurité au travail
Titulaire du Master 2 en droit de l’environnement de l’Université Paris-Saclay, j’ai d’abord exercé en bureau d’études en tant que juriste consultante hygiène-sécurité-environnement (HSE). J’exerce …
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