Quels sont les principaux secteurs à risque selon l’inspection du travail ?

Publié le 10/10/2023 à 14:57 dans Risques professionnels.

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Une enquête réalisée en 2021 par l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-Osha) et le Comité des hauts responsables de l’inspection du travail (CHRIT), dont les résultats ont été publiés le 25 juillet 2023, révèle le point de vue des inspecteurs du travail en Europe sur les métiers et secteurs « à haut risque ».

Le secteur de la construction, principal secteur à risque selon les inspecteurs du travail

Le point de vue des inspecteurs du travail constitue une source d’information appréciée en santé-sécurité au travail (SST). Dans le cadre de leurs visites sur le terrain, ils disposent notamment d’une vision globale des secteurs à risque et des actions à mettre en place pour favoriser une culture de la santé-sécurité sur le lieu de travail. À ce titre, l’EU-Osha et le CHRIT ont codéveloppé en 2021 une enquête auprès d’inspecteurs du travail issus des 28 États membres de l’Union Européenne. Ses résultats ont été dévoilés le 25 juillet 2023.

À partir de 2096 réponses recueillies, l’enquête révèle que les inspecteurs du travail considèrent comme principaux secteurs à risque le secteur de la construction (62 %), suivi du secteur de l’industrie manufacturière (13,94 %) puis de l’agriculture, de la foresterie et de la pêche (8,46 %). D’un point de vue métier, sont identifiés comme particulièrement à risque :

  • les ouvriers en charpente et métiers connexes ;
  • les opérateurs d’installations fixes et de machines ;
  • les ouvriers des mines, de la construction, de l’industrie manufacturière et des transports ;
  • les travailleurs qualifiés de l’agriculture, de la foresterie et de la pêche.

Les résultats de cette enquête sont globalement en cohérence avec les secteurs à haut risque identifiés dans le cadre de recherches antérieures. En effet, en 2018, les secteurs de la construction, du transport, de l’industrie manufacturière, de l’agriculture, de la foresterie et de la pêche ont représenté ensemble environ deux tiers (65,6 %) de tous les accidents du travail mortels et plus de ⅖ (44,3 %) de tous les accidents du travail non mortels.

Mise en avant des risques traditionnels par rapport aux risques émergents

Concernant les catégories de travailleurs, les intérimaires sont considérés comme exposés aux risques les plus élevés dans le secteur de la construction, suivis des travailleurs permanents et des indépendants dans ce secteur. Les travailleurs mobiles contraints de changer régulièrement de lieu de travail sont également considérés comme une catégorie à haut risque (37,88 % des répondants).

De manière générale, l’enquête montre que les risques « traditionnels », tels que les risques liés à la sécurité, sont considérés comme ayant le plus d’impact sur les travailleurs, au moins dans les secteurs à haut risque identifiés tels que la construction. Au contraire, les risques psychosociaux et les risques biologiques, qui font l’objet d’une attention accrue ces dernières années, ne sont pas jugés particulièrement élevés par les inspecteurs du travail.

Pour l’EU-Osha, les données collectées dans le cadre de cette enquête constituent une source d’information précieuse qui doit être utilisée pour accroître la sensibilisation, cibler efficacement les actions prioritaires à mettre en place et définir les formations. Elles permettent aussi d’identifier les domaines nécessitant une attention particulière et de déterminer les actions efficaces pour atténuer les risques.

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Source :
Labour inspectors' insights into perceived high-risk occupations and sectors in Europe: an EU-OSHA-SLIC survey

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Clara Godin

Juriste, rédactrice en droit de l’environnement et santé-sécurité au travail

Titulaire du Master 2 en droit de l’environnement de l’Université Paris-Saclay, j’ai d’abord exercé en bureau d’études en tant que juriste consultante hygiène-sécurité-environnement (HSE). J’exerce …