Ramadan : prévenir les risques liés au jeûne sur les chantiers
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Anticiper les demandes
Bien que fonction du calendrier lunaire, la date de début du Ramadan est fixée depuis 2013 par le Conseil français du culte musulman. Ce qui permet aux employeurs d’anticiper les demandes de leurs salariés. En 2014, le Ramadan devrait débuter ainsi le samedi 28 juin, pour se terminer le 27 juillet suivant. Il est donc conseillé de mettre à profit les quelques semaines qui précèdent cet évènement pour réfléchir déjà à des aménagements propres à garantir la santé et la sécurité des personnels de chantier qui vont observer un jeune strict pendant toute cette période.
Une bonne solution, pour ceux qui prévoient d’être abstinents consiste à prendre des congés payés, des jours de RTT ou de repos de remplacement pendant tout ou partie du Ramadan. Attention, il est fortement conseillé d’obtenir l’accord du salarié si vous souhaitez inclure des congés payés dans la période du Ramadan. Si l’employeur peut en effet fixer librement les dates de vacances de ses salariés, il lui est interdit de discriminer ceux-ci en fonction de leur croyance. Dans tous les cas, gérez les situations au cas par cas.
Communiquer sur les risques
Il est aujourd’hui fréquent que les ouvriers de confession musulmane optent pour une abstinence totale pendant la période du Ramadan : aucune ingestion solide ou liquide du lever au coucher du soleil. Une telle pratique peut bien sûr entrainer des risques pour la santé et la sécurité des intéressés. La situation est d’autant plus délicate lorsque le Ramadan tombe en été, comme c’est le cas encore cette année. Le risque principal, pour les ouvriers de chantiers étant la déshydratation due à la chaleur et aux efforts fournis.
S’ajoute à cela la fatigue liée à la privation de nourriture pendant toute la journée et les horaires décalés (du fait de la prise des repas la nuit) qui induisent une dette de sommeil. Avec à la clé, une résistance physique fortement amoindrie et une baisse importante de la vigilance qui peut exposer le salarié à un risque de blessures ou de malaise et, mettre en danger son environnement immédiat sur le chantier.
Il est donc important de communiquer sur le sujet afin que les ouvriers concernés adoptent les règles propres à assurer leur propre santé et sécurité :
- pour les postes les plus exposés, réfléchir à un aménagement de la période de jeûne ;
- respecter une hygiène de vie adaptée aux exigences du poste de travail, par exemple les heures de sommeil pour assurer la concentration des conducteurs d’engins ;
- boire beaucoup d’eau juste avant le levé du soleil et consommer des sucres lents ;
- se reposer pendant les pauses dans un lieu calme et frais, afin de favoriser la récupération.
Réfléchir à des aménagements d’horaires
Avec l’accord du salarié, il peut être judicieux de prévoir des aménagements d’horaires. Très simples à mettre en place, ils peuvent notamment consister à arriver plus tôt le matin pour limiter les effets de la chaleur ou à réduire le temps de la pause déjeuner afin de permettre un départ anticipé en fin de journée. En veillant toutefois à respecter un temps de pause de 20 minutes à partir de 6 heures de travail quotidien. Le cas échéant, si l’organisation du travail le permet, il est aussi possible d’intégrer le salarié à une équipe de soirée ou de nuit.
Sachez que ces aménagements aux horaires habituels des salariés relèvent du pouvoir de direction de l’employeur. En cas de demande d’un salarié, ils peuvent donc être autorisés ou refusés en fonction de l’organisation et des impératifs de fonctionnement de l’entreprise. Soyez là encore vigilant, afin de ne pas créer d’inégalité de traitement entre les salariés.
Adapter les conditions de travail
Le jeûne lié à la pratique du Ramadan peut entraîner une pénibilité accrue pour les salariés observant un jeune strict. L’obligation de sécurité de résultat à laquelle vous êtres tenu vous impose donc de prendre les mesures de prévention qui s’imposent pour prévenir les risques liés à l’abstinence de certains personnels. Soyez particulièrement attentif aux salariés occupant un poste à risque. En cas d’accident, votre responsabilité serait engagée.
En priorité, n’hésitez pas à réaffecter les ouvriers observant un jeûne sur des postes moins exposés et à prévoir un roulement entre les salariés permettant de limiter leur exposition aux facteurs principaux de pénibilité. Adaptez également si possible leur rythme de travail, afin de réduire les efforts physiques intenses qu’ils doivent produire.
Il est enfin essentiel de veiller à ne pas laisser isolé sur le chantier un salarié qui observe le Ramadan. En cas de malaise dû à la privation de nourriture et à la chaleur, la présence d’un ou plusieurs salariés permettra de prévenir tout risque d’accident.
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