Rapport annuel 2023 de la Cour de cassation : les suggestions en santé et sécurité au travail

Publié le 23/07/2024 à 15:48 dans Sécurité et santé au travail.

Temps de lecture : 5 min

Contenu réservé aux abonnés à l'Actualité Premium

Ouvrage de référence, le rapport annuel de la Cour de cassation comporte, cette année, trois grandes suggestions de réforme en matière de santé et sécurité au travail.

Allaitement d’un enfant sur le lieu de travail

La première suggestion de réforme de la Cour de cassation concerne le cadre législatif et réglementaire de l’allaitement d’un enfant sur le lieu de travail dont elle considère les dispositions « [in]adaptées et susceptibles de poser des difficultés d’application ».

D’une part, la chambre sociale relève que les dispositions du Code du travail laissent entière la question des modalités de l’allaitement en direct d’un enfant sur le lieu de travail dans les entreprises employant 100 salariées ou moins. En effet, l’obligation de mettre en place un local dédié à l’allaitement ne concerne, à ce jour, que les entreprises employant plus de 100 salariées.

D’autre part, elle considère que l’article R. 4152-15 du Code du travail, qui prévoit que les enfants ne peuvent séjourner dans le local que pendant le temps de l’allaitement, est en contradiction avec la possibilité de concilier allaitement et travail « qui s’inscrit aujourd’hui dans l’objectif recherché d’une égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».

Elle propose, par conséquent, le remplacement de ces dispositions par des dispositions permettant aux femmes qui le souhaitent de pouvoir allaiter leur enfant dans un local ou de tirer leur lait. Par ailleurs, elle préconise la mise en conformité du droit français avec la Charte sociale européenne en prévoyant la rémunération de la pause d’allaitement.

La Direction générale du travail (DGT) a indiqué prendre bonne note de ces propositions qui ne pourraient cependant être envisagées sans une concertation préalable avec les partenaires sociaux « en raison de leurs impacts organisationnels et financiers conséquents pour les entreprises ». Elle rappelle, néanmoins, que le temps associé à l’allaitement ne constitue pas du temps de travail effectif, bien que des conventions collectives ou, en leur absence le contrat de travail, puissent prévoir des dispositions contraires.

La suite du contenu est réservée aux abonnés à l'Actualité Premium

Essayez l'Actualité Premium

À partir de 9,90€ / mois
  • Déblocage de tous les articles premium
  • Accès illimité à tous les téléchargements
Déjà abonné ?Je me connecte