RPS et prévention de la désinsertion professionnelle

Publié le 20/01/2021 à 08:18, modifié le 19/05/2021 à 17:19 dans Risques psychosociaux.

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Le contexte sanitaire actuel menace de nombreux emplois et met à rude épreuve la santé psychique des salariés. Deux raisons supplémentaires de renforcer les dispositifs de maintien dans l’emploi mais aussi de mettre en œuvre une véritable politique de prévention de la désinsertion professionnelle.

L’exposition grandissante aux risques psychosociaux, notamment en cette période de crise (surcharge ou sous-charge de travail, distension des liens du fait du télétravail, insécurité ou encore perte de sens, etc.), risque d’amener de plus en plus de salariés à devoir s’éloigner de leur contexte professionnel pour préserver leur santé et les conduire, dans certains cas, à des situations de fragilité, voire d’inaptitude et de désinsertion.

Sortir d’une approche purement corrective

Si les actions de maintien dans l’emploi ont historiquement été bâties autour de mesures individuelles, en adaptant au cas par cas des postes de travail ou en trouvant des solutions de reclassement, la Haute Autorité de Santé rappelle dans sa recommandation de bonne pratique de 2019 que le maintien dans l’emploi doit également inclure des mesures concernant l’environnement de travail.

En effet, la désinsertion professionnelle peut naître aussi bien de problématiques de santé (liées ou non au travail) que des conditions de réalisation du travail telles que des changements organisationnels ou l’exposition prolongée à des situations de tension et/ou de stress (défini comme l’inadéquation entre les contraintes de l’environnement et les ressources dont disposent les salariés).

Il s’agit alors de sortir d’une approche purement corrective du phénomène de désinsertion et de parvenir à une vision plus globale des enjeux en faisant état des causes organisationnelles et des impacts sur les collectifs de travail.

Concerter les acteurs et mettre en œuvre une démarche de prévention collective

En ce sens, les actions autour du maintien dans l’emploi ne devraient plus se limiter aux salariés en arrêt de travail mais concerner l’ensemble des collaborateurs et s’envisager tout au long de leurs parcours professionnels.
Le nouvel accord national interprofessionnel sur la santé au travail souligne l’importance du repérage précoce des risques de désinsertion professionnelle, notamment par le biais d’un renforcement des liens entre le médecin traitant, le médecin du travail et, le cas échéant, le médecin conseil de la CPAM.

ANI du 9 décembre 2020 sur la santé au travail

L’articulation entre les différents acteurs de la prévention de la désinsertion professionnelle est en effet indispensable et devrait également intégrer, plus en amont, tous les acteurs de la santé au travail au sein de l’entreprise.

En effet, c’est à leur niveau que peuvent réellement s’anticiper les atteintes à la santé des salariés et les situations d’inaptitude et d’exclusion. En procédant notamment à un repérage d’indicateurs, à un diagnostic des déterminants de la désinsertion professionnelle, mais aussi en sensibilisant et en impliquant le management.

Autant d’éléments faisant partie intégrante de la prévention des risques psychosociaux au sens large et prônant le développement d’une plus grande culture de prévention en entreprise.

Allier les processus de réparation et de prévention est une des clés pour qu’entreprises et salariés ne subissent pas passivement la dégradation des situations et conditions de travail.

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Chloé Remmer

Psychologue du travail – Consultante / formatrice

Diplômée d’un Master professionnel de psychologie du travail, Chloé est également formée à l’ergonomie et intervient depuis 12 ans dans le domaine de la santé et la sécurité au travail.

Elle …