Tirer parti de ses drivers pour conserver le sens du travail

Publié le 18/09/2024 à 08:28, modifié le 07/01/2025 à 09:16 dans Risques psychosociaux.

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Le sens que l’on trouve dans son travail varie d’une personne à l’autre. Il dépend de nos valeurs, de nos ambitions ou encore de la phase de vie que nous traversons. Le travail peut perdre de son sens si les conditions de travail se dégradent ou tout simplement si, pris dans le quotidien, nous perdons de vue le pourquoi de notre présence et nous nous sentons moins stimulés. Il sera alors nécessaire de prendre le temps de faire le point.

Apprendre à connaître ses drivers

Dans un premier temps, vous allez dresser votre portrait selon deux axes :

  1. Ce qui guide mes efforts au quotidien : l’œuvre ou la performance ;
  2. Ce que je recherche pour me sentir bien : la cohésion avec les collègues ou la considération professionnelle.

Les descriptions des encarts ci-dessous vous sembleront peut-être caricaturales. Il s’agit simplement d’un continuum sur lequel vous positionner, plutôt aux extrêmes ou plus au centre. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, ni de profil meilleur qu’un autre.

1 ) Au quotidien, je concentre plutôt mes efforts sur…

La performance

L’œuvre

J’ai tendance à être boulimique en termes de quantité de dossiers/de tâches

Il m’arrive de refuser certaines tâches pour me concentrer sur un dossier important

Il m’arrive de ne pas réussir à tout faire

Je mets un point d’honneur à aller jusqu’au bout

Je préfère avoir un feed-back après plutôt que pendant

Je recherche du feed-back en cours de travail et j’aime expliquer comment je m’y suis pris

Je suis assez peu sensible à la critique

Je suis sensible à la critique à posteriori

Plus c’est impossible, plus ça me stimule

Je stress si je manque de temps

Je suis multitâche

Je suis monotâche

2) Au quotidien, j’ai plutôt tendance, pour me sentir bien, à rechercher…

La cohésion avec les collègues

La considération professionnelle

Je cherche à mieux connaitre les autres au-delà du travail

Je cherche à comprendre la logique des autres

Les désaccords me mettent mal à l’aise

Je considère que le désaccord est inévitable à 100 %

Je suis sensible aux tensions relationnelles

Je ne suis pas trop perturbé par les tensions

Je souhaite que l’on m’apprécie pour mes qualités personnelles

Je souhaite que l’on m’apprécie pour mes compétences

Selon votre appréciation, vous pourrez vous positionner librement sur la matrice ci-après :

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S’appuyer sur ses forces

Vous pouvez prolonger votre réflexion en vous posant les questions suivantes :

  • qu’est-ce qui, dans mon poste, me permet d’aller dans le sens de cette tendance ? Ou au contraire, la contraint ?
  • y a-t-il des habitudes que j’ai prises, malgré moi, et qui me mettent en tension ? Ou des choses que j’évite de faire ? Que je dis ou que j’évite de dire ?
  • dans les mois ou les années qui se sont écoulés, est-ce que je trouvais davantage de sens ou moins qu’aujourd’hui ? Si oui, à quand cela remonte ? Qu’est-ce qui a changé ?
  • qu’ai-je mis en place pour satisfaire mes besoins ?
  • comment m’appuyer davantage sur mes forces ?

Si vous ne trouvez pas de sens dans votre travail actuellement, vous remarquerez des paradoxes entre les composantes de votre poste, vos besoins, et ce que vous êtes amené à faire pour compenser. Par exemple, une personne qui chercherait avant tout de la considération sera peu à l’aise dans un environnement où la convivialité prend beaucoup de place. Elle pourrait se forcer à y participer, mais épuiserait ses ressources plus rapidement.

Dans l’idéal, couchez vos réponses sur le papier, cela vous aidera à consolider votre pensée et à établir une feuille de route si vous le souhaitez.

Trouver l’équilibre avec ses collègues

On peut utiliser cet outil pour mieux déchiffrer le comportement de ses collègues et faciliter la compréhension mutuelle au quotidien. Voici un guide pour un usage collectif, dans le cadre d’un séminaire par exemple :

  • en amont, chacun se positionne. L’animateur centralise les résultats ;
  • en collectif, on se prête au jeu du « qui est-ce » pour deviner qui s’est placé où ;
  • puis on négocie la position de chacun afin de finaliser le portrait collectif ;
  • on peut l’utiliser ultérieurement pour répartir la charge de travail par exemple.

Il peut aussi être utile pour apaiser un conflit naissant de se demander :

  • quel est le point de départ des tensions ? Peut-on l’expliquer par une différence de fonctionnement ou au contraire par une grande similarité ? ;
  • comment les choses ont évolué par la suite ? De quelle manière les tendances de chacun ont joué ? ;
  • aujourd’hui, quels sont les points de désaccords ? Dans quelle mesure cela implique ces portraits ?.

Mobilisé selon un prisme collectif, cet outil permettra de consolider la cohésion des équipes, si essentielle au sens du travail. Lorsque les membres d'une équipe travaillent en harmonie, ils sont plus susceptibles d'atteindre leurs objectifs communs, ce qui renforce le sentiment d'accomplissement de chacun.

Bon à savoir

Cet article ne se réfère pas à un modèle scientifique. Il propose une matrice simplifiée pour mieux se comprendre afin de maintenir le sens de son travail dans la durée.

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Emma Pitzalis

Psychologue clinicienne - Consultante

Née en 1992 à Enghien-les-Bains, Emma Pitzalis est psychologue clinicienne (Paris X), diplômée en thérapies brèves et stratégiques de l'Institut Gregory Bateson. Emma a débuté sa carrière au sein de …