TMS : 8 salariés sur 10 sont concernés !
Temps de lecture : 4 min
Les troubles musculo-squelettiques (TMS) progressent et concerneraient 8 salariés sur 10, selon un sondage de l’IFOP paru le 25 janvier 2023. Le mal de dos est le trouble le plus répandu, notamment parmi les femmes, les travailleurs manuels mais aussi les télétravailleurs.
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Essayer gratuitement pendant 30 joursJe me connecteLes TMS augmentent, avec une prévalence du mal de dos
Alors que les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont de plus en plus répandus au point de constituer le type de maladie professionnelle le plus fréquent, l’IFOP a réalisé une enquête auprès d’un millier de salariés afin d’analyser l’exposition des salariés aux TMS et plus précisément la prévalence du mal de dos et ses impacts sur la vie personnelle et professionnelle des salariés.
Le sondage, réalisé par questionnaire en ligne au mois de décembre 2022, révèle tout d’abord une augmentation importante entre 2010 et 2022 du nombre de salariés souffrant d’au moins un TMS (72 % à 86 %). Les femmes apparaissent davantage concernées que les hommes (90 % contre 86 %). Gautier Jardon, chargé d’études à l’IFOP, l’explique notamment par « la plus forte exposition de la gent féminine au stress et à certaines tâches parentales ».
Touchant plus de deux tiers des salariés, le mal de dos reste le TMS le plus répandu, suivi des douleurs à la nuque, au genou, au poignet puis au coude. Ainsi, parmi les salariés déclarant souffrir d’au moins un TMS, 99 % déclarent avoir ressenti un mal de dos quotidiennement sur les 12 derniers mois. Par ailleurs, 33 % des salariés reconnaissent souffrir de mal de dos au moins une fois par semaine.
Le télétravail, facteur aggravant du mal de dos
En forte augmentation depuis la crise sanitaire, le télétravail apparaît comme un facteur aggravant l’importance des TMS. En effet, l’étude révèle que malgré les idées reçues, le mal de dos est loin d’être réservé aux travailleurs manuels mais concerne également de manière importante les télétravailleurs, notamment ceux pratiquant le télétravail à temps complet (46 % contre 29 % pour ceux en télétravail à temps partiel).
L’enquête révèle également qu’une majorité de salariés attribue les douleurs à leur activité professionnelle, en particulier les ouvriers (91 %) et les télétravailleurs à temps complet (93 %).
Des conséquences lourdes sur la vie professionnelle et personnelle
Bien qu’il soit souvent perçu comme bénin, le mal de dos impacte de manière préoccupante la vie professionnelle des salariés, en particulier les télétravailleurs et les plus pauvres. Ainsi, environ la moitié des salariés souffrant de mal de dos dit avoir déjà rencontré des difficultés à effectuer leurs tâches professionnelles. On voit également que le sujet reste tabou en entreprise, les salariés étant nombreux à ne pas oser demander un arrêt de travail pour cause de mal de dos, notamment parmi les catégories socio-professionnelles pauvres (60 % contre 36 % dans les catégories aisées).
L’enquête révèle pourtant que le mal de dos constitue un facteur important de dégradation de l’état de santé physique et psychologique pour une majorité de salariés. Ainsi, 64 % des salariés souffrant du mal de dos reconnaissent que leur état de santé physique général en est affecté et 59 % constatent aussi une dégradation de leur état moral, particulièrement les employés (62 %) et les ouvriers (63 %).
Chargées de garantir la santé et la sécurité de leurs employés, les entreprises ont un rôle essentiel à jouer en matière de prévention. Pourtant, près de 40% des salariés souffrant du dos estiment qu’il s’agit d’un trouble sous-estimé par les managers. Par ailleurs, une majorité de télétravailleurs juge insuffisante la participation de leur entreprise à l’achat de matériel ergonomique sur le lieu de travail et trois-quarts des salariés souhaitent que les entreprises financent des sièges aux télétravailleurs, surtout ceux télétravaillant à temps partiel.
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Enquête IFOP « les salariés face aux troubles musculosquelettiques et l’impact du mal de dos dans leur vie » décembre 2022
Juriste, rédactrice en droit de l’environnement et santé-sécurité au travail
Titulaire du Master 2 en droit de l’environnement de l’Université Paris-Saclay, j’ai d’abord exercé en bureau d’études en tant que juriste consultante hygiène-sécurité-environnement (HSE). J’exerce …
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