Etape
1 -
Identifier les zones ATEX
Vous devez subdiviser en zones les emplacements où des atmosphères explosives peuvent se présenter.
Il existe 2 types de zones atmosphères explosives ou ATEX : les zones gaz/vapeurs et les zones poussières. Pour chaque type de zones, 3 niveaux sont définis :
pour les zones gaz/vapeur :
zone 0 : emplacement où une atmosphère explosive consistant en un mélange avec l'air de substances inflammables sous forme de gaz, de vapeur ou de brouillard est présente en permanence, pendant de longues périodes ou fréquemment (exemple : ciel gazeux de cuve de liquide inflammable à bas point éclair),
zone 1 : emplacement où une atmosphère explosive consistant en un mélange avec l'air de substances inflammables sous forme de gaz, de vapeur ou de brouillard est susceptible de se présenter occasionnellement en fonctionnement normal (exemple : évent d'une cuve contenant un liquide à bas point éclair),
zone 2 : emplacement où une atmosphère explosive consistant en un mélange avec l'air de substances inflammables sous forme de gaz, de vapeur ou de brouillard n'est pas susceptible de se présenter en fonctionnement normal ou, si elle se présente néanmoins, elle n'est que de courte durée (exemple : cuvette de rétention d'une cuve aérienne de liquide inflammable à bas point éclair : présence d'une atmosphère explosive en cas de fuite dans la cuvette) ;
pour les zones poussières :
zone 20 : emplacement où une atmosphère explosive sous forme de nuage de poussières combustibles est présente dans l'air en permanence, pendant de longues périodes ou fréquemment (exemple : intérieur d'un transport pneumatique convoyant de la poudre combustible),
zone 22 : emplacement où une atmosphère explosive sous forme de nuage de poussières combustibles n'est pas susceptible de se présenter en fonctionnement normal, ou, si elle se présente néanmoins, n'est que de courte durée (exemple : sortie d'un filtre à manche séparateur d'un transport pneumatique, risque de passage de poussière en cas de perçage de manches).
La réglementation ne définit pas explicitement le sens des termes : fréquemment, occasionnellement et fonctionnement normal. Certains organismes professionnels en France (Union des industries chimiques, Groupe d'étude de sécurité des industries pétrolières, etc.) ont adopté les définitions suivantes :
| Durée d'apparition de l'atmosphère explosive |
| |
| Entre 10 et 1000 heures par an |
| Inférieur à 10 heures par an |
Pour la zone 2, l'apparition doit résulter d'un fonctionnement anormal de l'installation. On retrouve les mêmes valeurs dans d'autres pays d'Europe.
Etape
2 -
Évaluer les zones à risque d'explosion (ZRE)
Plusieurs approches sont possibles pour déterminer les zones.
La détermination par la mesure (à l'explosimètre)
Une des méthodes les plus simples pour déterminer l'étendue d'une zone est d'utiliser un explosimètre et de faire des mesures pendant les phases d'exploitation :
| |
Mesure réelle de l'explosivité | - S'applique sur une installation existante. Ne peut pas s'appliquer à un projet - Représentativité de la mesure (conditions météo, campagne de produit) ? - Pas de possibilité de mesure d'une situation accidentelle - Calibrage de l'appareil sur le produit concerné |
La détermination « à l'oeil » pour les poussières
Pour les poussières, il est possible de délimiter les zones 1 en observant l'installation. En effet, un nuage explosif de poussière (plusieurs dizaines de grammes par m3) est fortement opaque. Il est impossible de voir à travers un nuage de 1 m. En observant le fonctionnement de l'installation, notamment les phases de vidange ou de chargement de sacs, il est possible d'avoir une bonne idée de la dimension des zones générées.
Une zone 22 est définie si des dépôts de poussière sont constatés au sol sur les structures (dépôts de plus de 1 mm ou suffisants pour masquer des motifs au sol). Cette poussière peut se soulever en cas de choc dans l'installation (ou de première explosion dans l'appareil).
La détermination par le calcul
On utilise un calcul de dispersion atmosphérique afin de déterminer la distance à laquelle la dispersion fait passer le flux de gaz ou vapeur sous la limite inférieure d'inflammabilité selon la méthode de la norme européenne EN60079 :
Etape
3 -
Représenter l'évaluation
La forme est libre, mais il est conseillé de présenter l'évaluation sous la forme d'un tableau. L'analyse se présente atelier par atelier, chantier par chantier, etc., sous forme d'un tableau avec un récapitulatif des équipements qui sont sources de fuites de produits dangereux (voir Outils à télécharger).
Vous donnerez tout renseignement utile, notamment la présence d'une détection, les asservissements installés, l'utilisation de l'inertage ou la présence de dispositifs limitant les conséquences d'une explosion. Seules les zones classées sont normalement mentionnées. Une zone non spécifiquement mentionnée doit être considérée comme hors zone (bureaux, locaux sociaux, routes, espaces verts).
Etape
4 -
Reporter les zones explosives sur un plan
Il peut être utile de reporter les zones sur un plan de masse de l'usine ou de l'atelier, afin d'avoir une visualisation plus simple et plus rapide. Le plan de zone permet notamment de visualiser les espaces hors zone. On utilisera un code couleur ou un code de hachures pour différentier les zones.
Le standard habituel est :
hachures simples pour zone 2 ;
hachures croisées pour zone 1 ;
ronds (ou croisillons) pour la zone 0.
Afin de distinguer les zones poussières des zones gaz, certaines normes utilisent le code suivant : hachures droites pour les zones poussières.
Les zones 0 ne sont pas toujours représentées (intérieur des appareils). On peut également, pour se référer plus rapidement au tableau, donner un numéro d'ordre à chaque zone.
Un plan de zone a toutefois ses limites. Une zone est un espace tridimensionnel (surface / hauteur), voire quadridimensionnel si l'on intègre la période ou les conditions d'apparition. Ces renseignements sont difficilement traduisibles sur un plan, qui est le plus souvent en deux dimensions. C'est pour cette raison qu'un tableau est nécessaire. Le plan de zone ne sera qu'un outil indicatif.
Etape
5 -
Faire le lien avec le document unique
Toutes les informations de l'évaluation du risque doivent être compilées dans le document relatif à la protection contre les explosions (DRPCE). Ce document est intégré au document unique.
Il doit indiquer :
les risques d'explosion identifiés, évalués et mis à jour ;
les mesures adéquates pour atteindre les objectifs réglementaires et leur programme de mise en oeuvre ;
la validation et le suivi de ces mesures ;
les emplacements classés en zones (avec leurs volumes) ;
les emplacements auxquels s'appliquent les prescriptions réglementaires ;
l'assurance que les lieux et équipements de travail sont conçus, utilisés et entretenus en tenant compte de la sécurité ;
les procédures à appliquer et instructions à établir avant l'exécution des travaux dans les zones concernées ;
le contenu des formations des salariés concernés.