|  Lors du paiement des salaires, vous avez l'obligation de remettre aux salariés un bulletin de paie, qui leur permet de vérifier l'exactitude de la somme versée par le décompte détaillé qui y figure. Pour faciliter ce contrôle, de nombreuses informations doivent figurer sur le bulletin. La présentation du bulletin de paie dit « simplifié » s'applique à toutes les entreprises. Par ailleurs, à effet du 1er juillet 2023, une nouvelle mention « Montant net social » est à afficher sur le bulletin. Connaissez-vous l'ensemble des informations devant figurer sur le bulletin ? Devez-vous respecter une présentation type ? Quels sont les bons réflexes à avoir pour exécuter correctement cette obligation ? Etape
1 -
Identifier l'employeur et le salarié
Le bulletin, rédigé avec un procédé d'écriture indélébile, doit identifier l'employeur et le salarié. L'identification de l'employeur Elle doit comprendre : le nom (ou raison sociale) et l'adresse de l'employeur, et établissement de rattachement du salarié en cas d'entreprise multi-établissements ; le numéro SIREN, les conventions collectives des ouvriers mentionnant le SIRET ; le code APE/NAF.
L'identification du salarié Vous devez indiquer: son nom (et non pas celui de la personne à laquelle pourrait être versé le salaire), sa date d'entrée (les mentions relatives à l'ancienneté, si elles ne sont pas contradictoires, peuvent vous imposer une reprise d'ancienneté, sauf preuve contraire) ; son emploi, sa catégorie professionnelle (ouvrier, ETAM ou cadre), sa position dans la classification (par le niveau ou le coefficient hiérarchique). Il convient d'indiquer pour les ouvriers leur niveau et position ou leur coefficient. Pour les ETAM, il suffit de préciser le niveau. Pour les cadres des Travaux publics, doivent figurer le niveau et la position. Enfin, pour les cadres du Bâtiment, il faut mentionner soit la position, l'échelon et la catégorie, soit le coefficient ; l'intitulé de la convention collective qui lui est applicable, en fonction de l'activité exercée (Bâtiment ou Travaux publics), de sa catégorie professionnelle et éventuellement de votre région. Il est possible d'inscrire le code IDCC correspondant à la convention appliquée au salarié.
ExempleVous pouvez mentionner les conventions de la manière suivante : Convention collective des ouvriers employés dans des entreprises du Bâtiment de moins de 10 salariés - PACA ; Convention collective des employés, techniciens et agents de maîtrise des entreprises de Travaux publics ; Convention collective des ingénieurs, assimilés et cadres du Bâtiment de la région parisienne.
Le bulletin de paie des ouvriers peut préciser l'éventuelle convention collective régionale ou départementale applicable. Ce sont soit les conventions collectives étendues pour toutes les entreprises entrant dans leur champ d'application territoriale, soit celles non étendues, pour les entreprises adhérentes à une organisation patronale signataire de la convention. Même s'ils ne sont pas obligatoires, il est préférable de préciser l'adresse et le numéro de Sécurité sociale du salarié. Etape
2 -
Faire figurer les informations permettant le calcul de la rémunération du salarié
Vous devez également faire figurer sur le bulletin les principales informations concernant le temps de travail et la rémunération, à commencer par la période à laquelle se rapporte la rémunération versée ("Paie du ...au ..."). Temps de travail Vous devez obligatoirement indiquer le nombre d'heures de travail correspondant à la période de travail rémunérée. Vous devez préciser : la période correspondant aux éléments figurant dans le bulletin. Dans la grande majorité des entreprises, cette période va du 1er au dernier jour du mois ; le nombre d'heures totales travaillées et payées au salarié au taux normal ; le nombre d'heures payées à un taux majoré : heures supplémentaires ou complémentaires avec précision des taux de majoration appliqués. Le Code du travail impose, le cas échéant, deux lignes distinctes pour les heures supplémentaires majorées à 25 % et celles majorées à 50 %, majoration pour travail de nuit, pour travail d'un jour férié, etc. ; le nombre d'heures indemnisées au titre de l'activité partielle, le taux appliqué pour le calcul de l'indemnité horaire et les sommes versées au salarié ; la contrepartie obligatoire en repos (sur le bulletin ou un document annexe).
Les conventions collectives du BTP prévoient également de mentionner sur le contenu du bulletin de paie des ouvriers : le nombre d'heures de travail contractuel sur le mois ou la semaine ; le taux horaire du salarié et la rémunération mensuelle ; les heures de récupération, de nuit, du dimanche et autres heures donnant lieu à une rémunération particulière ou à un décompte spécifique ; si le salarié a pris des congés sur la période couverte par le bulletin de paie, indication des dates de congés et de l'indemnité correspondante. Si les indemnités sont réglées par les caisses de congés payés, l'employeur a seulement obligation de mentionner les dates des congés.
En cas de base forfaitaire (hebdomadaire, mensuelle ou annuelle), vous devez indiquer la nature et le volume du forfait, en heures (ou en jours, uniquement pour les forfaits annuels). attentionLorsque figure le nombre d'heures travaillées, la mention du nombre exact de ces heures est une obligation absolue. Les dates de congés sont également à indiquer. Rémunération Indiquez : la base sur laquelle sont appliqués les taux des cotisations et contributions sociales avant déduction des exonérations ; les taux des cotisations et contributions sociales salariales avant déduction des exonérations ; la nature et le montant des autres versements et retenues (prise en charge des frais de transport domicile-travail, etc.) ; le montant reçu par le salarié ; la date de paiement ; dates de congé et montant de l'indemnité de congés payés, lorsqu'une période de congé annuel est comprise dans la période de paie considérée.
attentionSi vous pratiquez la déduction forfaitaire spécifique, reportez-vous à la fin de cette étape à « Cas particulier : déduction forfaitaire spécifique ». les montants et assiettes des cotisations et contributions d'origine légale et conventionnelle à la charge du salarié avant déduction des exonérations et exemptions, ainsi que leur taux ; les montants et assiettes des cotisations à la charge de l'employeur. Le montant est indiqué avant les déductions éventuelles avant déduction des exonérations et exemptions ; la nature et le montant des autres versements et retenues (prise en charge des frais de transport public ou personnels, etc.) ;
Les cotisations sociales sont regroupées selon leur objet : « Autres contributions dues par l'employeur » : solidarité autonomie, FNAL, versement mobilité, financement des organisations syndicales, formation, effort de construction, forfait social et taxe d'apprentissage. Le montant est globalisé sans indiquer le taux et l'assiette ; « Cotisations statutaires ou prévues par la convention collective » : cotisations versées à la caisse de congés payés (cotisations CP, OPPBTP, APNAB, APAS ou chômage-intempéries). Ne peuvent figurer sur une même ligne que les cotisations dont l'assiette est identique ; « CSG déductible de l'impôt sur le revenu » ; « CSG/CRDS non déductible de l'impôt sur le revenu » ; « Exonérations, écrêtement et allégement de cotisations » : total de certains allègements de cotisations patronales (réduction générale des cotisations patronales, déduction sur heures supplémentaires pour les entreprises de moins de 250 salariés, etc.), non compris la réduction de taux d'allocation familiale et cotisation maladie ; « Exonérations de cotisations salariales sur heures supplémentaires/complémentaires » : correspond à l'exonération des cotisations retraite (de base et complémentaire) sur le montant de la rémunération des heures supplémentaires ou complémentaires, le taux étant plafonné à 11,31 % ; « Total des cotisations et contributions », déduction faite des différents allègements ; attention
À compter du 1er juillet 2023, doit apparaitre ici la mention Montant net social, afin d'identifier le revenu de référence pour certaines prestations. Jusqu'à fin 2024, vous pouvez adapter les bulletins existants pour l'intégrer. À partir de 2025, un modèle de bulletin rénové sera obligatoire.
Ce montant est constitué : des rémunérations et revenus de remplacement bruts (salaires, primes, rémunération des heures supplémentaires, avantages en nature, indemnités de rupture, etc.), hors indemnités journalières de Sécurité sociale ; les revenus ne tiennent pas compte des éventuelles saisies sur salaires et créances de pension alimentaire ; duquel il faut déduire les cotisations salariales, dont celles au titre de la complémentaire santé ; les CSG - CRDS à déduire sont calculées après abattement de 1,75 % ; et additionner les cotisations et contributions sociales facultatives patronales, sauf celles au titre de la complémentaire santé.
Notez-le
Les éventuels allègements et exonérations de cotisations salariales sont ajoutés aux cotisations salariales à soustraire si leur montant est positif. Ils en sont déduits si leur montant est négatif.
« Net à payer avant impôt sur le revenu » : cette ligne doit être apposée en utilisant un corps de caractère plus gros que les autres :
impôt sur le revenu : rémunération brute, - sommes payées et avantages en argent ou en nature mentionnés à l'article 83 CGI et CSG déductible, + le cas échéant, part imposable des contributions patronales au financement des prestations de protection sociale complémentaire, impôt sur le revenu prélevé à la source (reportez-vous à l'encadré PAS ci-dessous), montant net des heures compl./suppl. exonérées : rémunération des heures supplémentaires, réduite de la part déductible de la CSG ;
« Net à payer au salarié » (reportez-vous au paragraphe « Autres mentions » ci-dessous, cette ligne doit apparaître d'une manière qui en facilite la lisibilité par rapport aux autres lignes ; « Total versé par l'employeur » totalisant la rémunération brute et le montant des charges patronales, déduction faite des allègements afin d'informer le salarié sur le coût du travail ;
Réductions de charges En cas de base forfaitaire, doivent être mentionnés l'assiette forfaitaire et le montant des cotisations calculées par celles-ci. Autres mentions Vous indiquerez en bas du bulletin de salaire : le détail des heures de récupération, nuit, dimanche ; la nature et le montant des indemnités ou remboursements de frais professionnels (transport, repas, etc.) non soumis à cotisations dans les limites légales, payés en même temps que la rémunération ; la nature et le montant de retenues (acompte versé, saisie au titre d'une pension alimentaire, etc.) ; la date de paiement de la rémunération et éventuellement le mode de paiement (virement, chèque ou espèces) ; les dates des congés éventuels dans la période considérée et le montant de l'indemnité correspondante.
Enfin, vous êtes tenu d'inclure une mention en caractères apparents incitant le salarié à conserver le bulletin de salaire sans limitation de durée et une mention indiquant qu'il existe une rubrique dédiée au bulletin de paie sur le site service-public.fr. Par ailleurs, un renvoi vers le site mesdroitssociaux.gouv.fr, ou une mention précisant les fonctionnalités du portail, est recommandé. Notez-leLe dispositif du prélèvement à la source (PAS) de l'impôt sur le revenu prévoit que le bulletin mentionne : en caractères gras et au moins 1,5 fois plus gros que les autres, le salaire net avant prélèvement à la source (PAS) ; le taux, l'assiette et le montant de la retenue à la source ; la nature du taux (taux personnalisé ou non personnalisé).
L'employeur peut n'émettre qu'un seul bulletin de paie pour les CDD saisonniers d'une durée inférieure à un mois qui chevauchent deux périodes de paie. Faites figurer les retenues réalisées au titre des heures de grève avec la mention « absence non rémunérée » sans autre détail. Cas particulier : déduction forfaitaire spécifique Si, suite à l'accord de chacun de vos salariés travaillant sur chantier, vous pratiquez la déduction forfaitaire spécifique (reportez-vous à la rubrique « Pour aller plus loin »), vous devez intégrer dans la rémunération brute, en haut du bulletin, l'ensemble des indemnités et remboursements de frais, normalement non soumis à cotisations (prime de trajet, montant total du panier, etc.). Ensuite, vous devez réduire la base de votre rémunération brute, en pratiquant un abattement de 10 %. Etape
3 -
Intégrer les éventuelles annexes
Vous devez annexer au bulletin : une fiche relative aux droits acquis en matière de contrepartie obligatoire en repos du fait des heures supplémentaires ; un document récapitulant le nombre d'heures d'astreinte accomplies au cours du mois et la compensation correspondante ; un document indiquant le total des heures de travail effectif en cas de modulation des horaires ; un document pour les droits obtenus par le salarié à la suite de la répartition de l'intéressement ou de la participation ; une fiche sur le montant de l'activité de représentation pour les représentants du personnel. Sur ce point, leurs heures de représentation ne doivent pas être distinguées des heures travaillées, et leur montant n'a pas à être précisé si elles sont prises sur l'horaire de travail. La mention « maintien du salaire » est suffisante.
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| N'établissez pas un bulletin de paie lorsque vous utilisez un titre emploi service entreprise (TESE)
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| Aucun rôle spécifique n'est dévolu aux représentants du personnel sur les mentions du bulletin de paie. Ils peuvent cependant être saisis par un salarié en litige avec son employeur sur le contenu d'un document. Dans ce cas, ils interrogeront l'employeur par écrit et saisiront éventuellement l'inspection du travail.
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| La remise d'un bulletin ne mentionnant qu'une partie des heures effectuées peut constituer, si le manquement est intentionnel, un délit de travail dissimulé, puni de 45 000 euros d'amende et /ou de 3 ans d'emprisonnement (75 000 euros et/ou 5 ans d'emprisonnement si l'infraction est commise à l'égard de plusieurs personnes ou d'une personne vulnérable).
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| Optez pour une solution informatique dès qu'il y a plusieurs salariés et des statuts différents
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| Dois-je faire apparaître tous les frais professionnels remboursés sur la période ?
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C. trav., art. L. 1242-2, 3 (un seul bulletin de salaire pour un saisonnier à cheval sur deux périodes de paie), L. 3243-1 et L. 3243-2 (remise et bénéficiaires), L. 3243-3 (acceptation et action en paiement), L. 3243-4 et L. 3243-5 (conservation des bulletins), R. 3243-1 (mentions obligatoires), R. 3243-2 (bulletin simplifié), R. 3243-4 (mentions interdites), R. 3243-5 (mention incitant le salarié à conserver son bulletin) 
CCN ouvriers du Bâtiment du 7 mars 2018 applicables au 1er juillet 2018 pour les adhérents à un syndicat signataire, et après extension pour les autres (art.IV-4 : bulletin de paie) 
Cass. soc., 15 juin 2022, n° 20-22.276 (si le bulletin de paie comporte des mentions contradictoires sur l'ancienneté, pas de reprise d'ancienneté en l'absence de volonté établie des parties) 
Arrêté du 31 janvier 2023 (mention « montant net imposable » au 1er juillet 2023) |
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