|  L'indemnité d'activité partielle est versée aux salariés et ouvre droit aux exonérations liées. L'activité partielle concerne les salariés qui, tout en restant liés à leur employeur par un contrat de travail, subissent une perte de salaire imputable soit à la fermeture temporaire de l'établissement ou de l'entreprise qui les emploie, soit à la réduction de l'horaire de travail pratiqué dans l'établissement en deçà de la durée légale du travail. Elle est une solution préférable au licenciement économique, puisque vos salariés perçoivent une compensation sous la forme d'une indemnité. Quelles en sont les conditions ? Et quelles sont vos obligations ? Etape
1 -
Vérifier les conditions de recours à l'activité partielle
Conditions relatives à l'entreprise
Afin de prétendre à une réduction de l'horaire de travail ou de suspension de l'activité au titre de l'activité partielle, vous devez justifier de l'une des circonstances exceptionnelles suivantes :
problème de conjoncture économique ; difficultés d'approvisionnement en matières premières ou en énergie ; sinistre ou intempéries de caractère exceptionnel ; transformation, restructuration ou modernisation de l'entreprise ; toute autre circonstance à caractère exceptionnel, par exemple la guerre en Ukraine, ou un délestage affectant directement l'entreprise qui ne peut pas garantir le temps de travail des salariés, et uniquement pour la durée du délestage (ou, le cas échéant, pendant la durée nécessaire à la remise en marche des unités de production).
Toutes les entreprises y ont accès, y compris : celles en redressement judiciaire, dans la perspective d'une reprise ; les sous-traitants, y compris lorsqu'ils sont victimes d'une diminution de leur carnet de commandes en raison de la conjoncture économique imposée par leur donneur d'ordre ; à compter du 1er janvier 2023, les entreprises étrangères sans établissement en France, au titre de leurs salariés dont elles s'acquittent des cotisations sociales en France.
L'horaire de travail réduit doit être inférieur à la durée légale du travail. Par ailleurs, cette mesure n'est applicable que lorsqu'il s'agit d'une réduction collective d'activité (groupe de personnes). Ainsi, le dispositif ne peut pas se limiter à un seul salarié, sauf dans le cas où l'entreprise ne comptabilise qu'un seul collaborateur. Conditions relatives aux salariés Tous les salariés peuvent prétendre à une indemnisation au titre de l'activité partielle, sans aucune condition d'ancienneté ni de niveau de salaire, dès lors qu'ils subissent une perte de rémunération due à la fermeture temporaire de l'établissement ou à la réduction de l'horaire de travail pratiqué (reportez-vous à l'onglet « À télécharger »). La réduction ou suspension d'activité ne doit pas être provoquée par un différend collectif de travail dans l'établissement. Toutefois, en cas de fermeture de l'entreprise ou d'un service suite à une grève, le versement des allocations et indemnités peut être autorisé par le ministre chargé de l'Emploi si la fermeture se prolonge plus de 3 jours. Etape
2 -
Obtenir une autorisation préalable de la DREETS
Demande Avant la mise en activité partielle de salariés, vous devez adresser une demande d'autorisation préalable, qui doit préciser : les motifs justifiant le recours à l'activité partielle ; la période prévisible de sous-activité ; le nombre de salariés concernés et leur durée du travail habituelle ; l'avis préalable des représentants du personnel, pour les entreprises d'au moins 50 salariés.
Si l'entreprise a 50 salariés ou plus, elle doit être accompagnée de l'avis préalable des représentants du personnel (reportez-vous à la rubrique « Le rôle des RP »). La demande doit être effectuée par voie dématérialisée, sur le site activitepartielle.emploi.gouv.fr. attentionÀ titre dérogatoire, pour les demandes déposées dans le cadre de circonstances exceptionnelles (notamment un délestage ou la guerre en Ukraine, la procédure est la suivante : après avoir créé votre compte sur le site précité, déposez votre demande d'autorisation en précisant le motif « Autres circonstances exceptionnelles ». Votre demande motivée doit indiquer précisément les effets du délestage ou de la guerre sur l'activité de l'entreprise. Elle doit être transmise dans les 30 jours à compter du placement des salariés en activité partielle. À défaut, le versement des allocations peut être suspendu jusqu'à ce que la situation soit régularisée. Pluralité d'établissements et demande unique Depuis le 1er novembre 2020, lorsque la demande d'autorisation préalable ou de renouvellement d'autorisation porte, pour le même motif et la même période, sur au moins 50 établissements implantés dans plusieurs départements, vous pouvez adresser une demande unique au préfet du département où est situé l'un des établissements. Dans ce cas, le contrôle des conditions de placement en activité partielle est confié au représentant de l'État du département de chaque établissement concerné. Réponse L'Administration apprécie les éléments produits à l'appui de votre demande et contrôle la régularité des conditions de placement en activité partielle. Elle dispose d'un délai de 15 jours calendaires pour vous répondre, par voie dématérialisée, son silence au terme de ce délai valant acceptation. L'autorisation est accordée, hors sinistre ou intempéries exceptionnels, pour une durée maximale de 3 mois. Elle peut être renouvelée dans la limite de 6 mois, consécutifs ou non, sur une période de référence de 12 mois consécutifs, à condition d'en faire la demande dans ce délai. Par dérogation, dans le cadre d'un sinistre ou d'intempéries de caractère exceptionnel, l'autorisation peut être accordée pour une durée maximale de 6 mois renouvelable. En cas d'autorisation, vous pouvez réduire ou suspendre l'activité, afficher dans vos locaux les nouveaux horaires de travail et informer le CSE. Engagements en cas de renouvellement L'autorisation peut vous imposer certains engagements spécifiques lorsque vous avez déjà recouru à l'activité partielle au cours des 36 mois précédents. Ils peuvent concerner le maintien dans l'emploi, des actions de formation ou de gestion des emplois et des parcours professionnels, ou encore des mesures de redressement de la situation économique de l'entreprise. Etape
3 -
Effectuer une demande de remboursement à l'ASP
En cas de décision d'acceptation expresse ou tacite, vous pouvez adresser à l'Agence de services et de paiement (ASP) une demande d'indemnisation au titre de l'allocation d'activité partielle, précisant : Attention, vous disposez au maximum de 6 mois pour effectuer la demande de remboursement, à compter de la fin de la période couverte par l'autorisation. Comme la demande d'autorisation, la demande doit être effectuée par voie dématérialisée sur le site activitepartielle.emploi.gouv.fr. attentionLes entreprises peuvent ne pas demander à bénéficier de l'allocation d'activité partielle. Dans ce cas, elles doivent informer l'administration et le CSE de ce choix. Etape
4 -
Connaître le montant de l'indemnisation des salariés
Heures indemnisables En principe, les salariés perçoivent une rémunération pour chaque heure chômée en dessous de la durée légale du travail ou de celle en vigueur dans l'entreprise si elle est inférieure, et faisant partie du temps de travail effectif. Exemple
Un salarié a une durée de travail de 39 h/semaine (durée applicable dans l'entreprise). En chômage partiel, il effectue 25 h/semaine. Il bénéficiera d'une allocation hebdomadaire calculée sur 10 h chômées (35 h – 25 h), et non pas 14 h (39 h – 25 h). Montant de l'indemnité Vous versez aux salariés concernés, à la date normale de la paie, une indemnité horaire au moins égale à un pourcentage de leur rémunération brute, plafonnée à 4,5 SMIC horaire. Ce pourcentage est égal à 60 %. Cas particuliers Concernant le salarié à temps partiel ou temporaire, le taux horaire de l'indemnité ne peut être inférieur au taux horaire du SMIC. Si sa rémunération horaire est inférieure au taux horaire du SMIC, le taux horaire de l'indemnité d'activité partielle versée est égal à son taux horaire de rémunération. Concernant le salarié sous convention de forfait, il est désormais possible de prendre en compte les jours de réduction de l'horaire pratiqué dans l'entreprise afin de lui permettre de bénéficier de l'activité partielle, même si l'entreprise n'est pas fermée. La détermination du nombre d'heures prises en compte pour l'indemnité et l'allocation d'activité partielle est effectuée en convertissant en heures un nombre de journées ou demi-journées, selon les modalités suivantes : une demi-journée non travaillée correspond à 3 h 30 non travaillées ; un jour non travaillé correspond à 7 heures non travaillées ; une semaine non travaillée correspond à 35 heures non travaillées.
Concernant le cadre dirigeant : la rémunération mensuelle de référence servant au calcul correspond à la moyenne des rémunérations brutes perçues au cours des 12 derniers mois civils (ou, à défaut, de la totalité des mois civils travaillés) précédant le premier jour de placement en activité partielle ; le montant horaire servant au calcul est déterminé en rapportant le 1/30 de la rémunération mensuelle de référence à 7 heures.
Les règles de conversion ci-dessus lui sont applicables. Concernant le salarié sous CDI en portage salarial, il est désormais exclu du dispositif d'activité partielle. Actions de formation Pendant les heures chômées, le salarié peut suivre les formations prévues dans le cadre du plan de développement des compétences ou au titre du compte personnel de formation. Dans ce cas, son indemnité est majorée. Etape
5 -
Montant horaire de l'allocation d'activité partielle versée à l'employeur
Le montant horaire des allocations que vous recevez mensuellement de l'ASP, pour le compte de l'État, dépend de la période pour laquelle vous avez sollicité cette aide. | | Du 1er janvier au 28 février 2023 | 36 % du salaire brut de base, plafonné à 4,5 fois le SMIC horaire ; minimum 8,03 €.
60 % uniquement pour les employeurs de personnes vulnérables ; minimum 8,92 €. | Au 1er mars 2023 | 36 % du salaire brut de base, plafonné à 4,5 fois le SMIC horaire ; minimum 8,03 €.
| Au 1er mai 2023 | 36 % du salaire brut de base, plafonné à 4,5 fois le SMIC horaire ; minimum 8,21 €. |
Dispositions spécifiques à Mayotte L'allocation au taux de 36 % ne peut pas être inférieure à 6,94 euros pour les demandes d'indemnisation au titre des heures chômées au 1er janvier 2023, et à 7,09 euros au 1er mai 2023. Celle au taux de 70 % ne peut pas être inférieure à 7,71 euros au 1er janvier 2023, et à 7,88 euros au 1er mai 2023. | | |
| N'oubliez pas de prendre en compte les périodes d'activité partielle pour le calcul de la durée des congés payés
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| La mise en place de l'activité partielle suppose la consultation préalable du CSE, sur les motifs économiques du recours à ce dispositif, sur les catégories professionnelles et activités concernées, ainsi que sur les modalités de mise en oeuvre des réductions d'horaires. Pour les entreprises d'au moins 50 salariés, son avis est joint à la demande d'autorisation préalable.
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| Si l'employeur ne respecte pas, sans motif légitime, les engagements souscrits, ou en cas de trop-perçu, notamment lorsque les conditions d'octroi n'ont pas été respectées, ou en cas de licenciement d'un salarié placé en activité partielle de longue durée, il devra rembourser à l'ASP les allocations d'activité partielle perçues, sauf si la situation financière et économique de l'entreprise ne le permet pas. L'autorité administrative lui demande d'effectuer ce remboursement dans un délai d'au moins 30 jours.
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| Cherchez une alternative à l'activité partielle
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| L'APLD et l'activité partielle classique se cumulent-elles ?
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C. trav., art. L. 5122-1 (allocation spécifique), L. 5122-3 à L. 5122-6 et D. 5122-15 (calcul de l'indemnisation pour les salariés ayant des durées de travail spécifiques), R. 5122-1 (motifs de mise en activité partielle), R. 5122-2 et R. 5122-3 (demande d'autorisation préalable), R. 5122 (demande unique si 50 établissements), R. 5122-4 (délais de réponse de la DDETS), R. 5122-5 (demande d'indemnisation), R. 5122-6 et R. 5122-7 (plafond des heures indemnisables), R . 5122-9 (durée), R. 5122-11 (prise en compte pour les congés payés), R. 5122-12 à R. 5122-14 (montant et versement de l'allocation), R. 5122-17 et R. 5122-18 (montant et versement de l'indemnité), R. 5122-20 à R. 5122-26 (demande dématérialisée), R. 5522-86 et D. 5522-87 (Mayotte), L. 5124-1 et L. 8211-1 (sanctions) 
Cass. soc., 18 décembre 2012, n° 11-13.813 (le salarié protégé ne peut être mis en chômage partiel qu'avec son accord) 
Arrêtés du 31 mars 2020 et du 10 mai 2021 (contingent annuel d'heures indemnisables au titre de l'activité partielle pour 2020 et 2021) 
Instruc. minist. n° 2021/127 du 17 juin 2021 (maintien des garanties de prévoyance en cas d'activité partielle) 
Min. du Travail, questions-réponses du 26 août 2021 (modalités de remboursement des allocations d'activité partielle) 
Décret n° 2021-1918, du 30 décembre 2021 (modalités de calcul de l'indemnité et de l'allocation pour les salariés dont la durée du travail est décomptée en jours ou ayant des durées de travail spécifiques) 
Plan de résilience économique et social, mars 2022 (extension aux entreprises impactées par la guerre en Ukraine) 
Décret n° 2022-1632 du 22 décembre 2022 (montant minimum de l'allocation au 1er janvier 2023) 
Décret n° 2023-322 du 28 avril 2023 (montant minimum de l'allocation au 1er mai 2023) 
Décret n° 2022-1665 du 27 décembre 2022 (plancher d'indemnité pour le salarié à temps partiel ou temporaire) 
Décret n° 2023-34, du 26 janvier 2023 (allocation minimale à Mayotte au 1er janvier 2023) 
Décret n° 2023-438 du 5 juin 2023 (allocation minimale à Mayotte au 1er mai 2023) |
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