|  Vos salariés se plaignent de la chaleur en été, d'autres se plaignent du froid en hiver, d'autres se plaignent toute l'année en vous expliquant que vous chauffez trop ou pas assez, que vous pourriez installer la climatisation ou qu'au contraire la climatisation leur provoque des angines, etc. Comment faire pour contenter tout le monde ? Y a-t-il réellement des températures minimales et maximales à respecter ? Quels sont les dangers pour l'organisme de températures trop basses ou au contraire trop élevées ? Avez-vous des mesures spécifiques à prendre pour le personnel de chantier ? Etape
1 -
Identifier les situations « thermiques » et les salariés exposés
Il est intéressant de faire un point sur la situation de votre entreprise en matière d'ambiance thermique. Pour cela, il est utile d'identifier, d'une part, les situations « thermiques » et, d'autre part, les salariés qui sont soumis à ces situations « thermiques ». Afin d'évaluer la situation de votre entreprise, vous pouvez compléter le tableau figurant dans les outils sur la base de votre perception des situations. Cette analyse de vos activités vous permettra d'avoir une vision de vos activités et du type d'ambiance thermique susceptible d'être présente dans votre entreprise. N'oubliez pas d'établir au moins deux analyses : une analyse pour la période hivernale et une pour la période estivale. Vous pouvez si vous le souhaitez affiner cette analyse en tenant compte des différentes saisons et des différentes variations de température. Vous pouvez en parallèle demander à vos salariés d'apprécier l'ambiance thermique de leur lieu de travail en utilisant un questionnaire ou une échelle de perception. Questionnaire à destination des salariés : Comment trouvez-vous la température ? Extrêmement chaud | | Très chaud | | Chaud | | Légèrement chaud | | Ni chaud, ni froid | | Légèrement froid | | Froid | | Très froid | | Extrêmement froid | |
Etape
2 -
Établir un bilan thermique
À ce stade, l'objectif n'est pas de se lancer dans des évaluations thermiques compliquées mais de tenter d'avoir quelques repères chiffrés pour votre analyse de risque et pour justifier vos choix en matière d'ambiance thermique. Le bilan thermique dépend de 3 éléments : l'activité. Il est intéressant de caractériser votre activité afin d'évaluer si le salarié risque de générer peu ou beaucoup d'énergie, donc de dégager de la chaleur ; les vêtements : est-ce que les vêtements sont amples, ajustés, perméables, etc. ; le milieu ambiant. Pour caractériser le milieu ambiant, vous pouvez tenter de collecter les informations suivantes : température ambiante qui se mesure à l'aide d'un thermomètre, l'humidité qui se mesure à l'aide d'un hygromètre, la température de rayonnement (surface, four, etc.) qui se mesure à l'aide d'un globe noir absorbant les rayonnements thermiques, la vitesse de l'air mesurable à l'aide d'un anémomètre.
Vous aurez alors une vue d'ensemble de l'ambiance thermique de votre entreprise. Afin de visualiser les différents secteurs, vous pouvez reporter les données chiffrées sur un plan de masse. Vous disposez maintenant des valeurs de températures par secteur. Quelles températures limites se fixer alors ? Des normes donnent des recommandations. Vous pouvez vous en inspirer : la norme NF EN X35-203 « Ambiances thermiques modérées. Détermination des indices PMV et PPD et spécifications des conditions de confort thermique » précise les « conditions de confort » suivantes : pour un travail intellectuel : 18 à 24 °C ; pour un travail debout à moyenne sollicitation physique : 17 à 22 °C ; pour un travail dur à forte sollicitation physique : 15 à 18 °C ; pour un travail à très forte sollicitation physique : 12 à 18 °C.
Etape
3 -
Mesurer l'exposition thermique des chantiers
Vous devez vous préoccuper des prévisions météorologiques et déterminer l'exposition thermique de vos chantiers. Les principales situations qui engendrent des températures extrêmes proviennent : de chantiers en extérieur ; de travaux réalisés en chambre froide, dans certaines industries générant de la chaleur (verrerie, fours, etc.), en espace restreint peu ventilé dans des environnements froids ou surchauffés, à l'aide de matériels ou procédés générant de la chaleur.
Il existe des facteurs aggravants : l'exposition à d'autres intempéries (vent, humidité, pluie, neige) ; la réalisation de tâches exigeant des efforts soutenus ; des équipements inadaptés ou absents ; le manque d'acclimatation au poste de travail, qui est de 8 à 12 jours.
Etape
4 -
Mettre en place des mesures de prévention
Les risques climatiques et les mesures correctives à mettre en place doivent être intégrés dans votre document unique d'évaluation des risques ainsi que dans votre plan d'action. Pour le froid Vous pouvez agir sur : les sources de risques, qu'il est conseillé de supprimer dans la mesure du possible (changer les procédés, aménager les locaux, modifier l'organisation du travail en déplaçant les salariés par exemple, etc.) ; la mise en place de moyens destinés à lutter contre le froid : adaptation du chauffage, accès à des boissons chaudes, moyens de séchage et de rechange des vêtements ; l'organisation générale du travail : meilleure planification des tâches en extérieur, adaptation des pauses et des temps de travail au froid, etc. ; l'organisation des chantiers froids : isolation thermique des surfaces métalliques de contact, bâches, écrans, portes à ouverture rapide, rideaux d'air, etc. ; le comportement des salariés en les formant et en adaptant les règles (vêtements adaptés, boissons chaudes non alcoolisées, période d'acclimatation, etc.) ; les ateliers où l'exposition au froid peut être réduite en jouant sur :
l'activité des opérateurs (aide à la manutention, fractionner l'exposition, etc.), l'aménagement des locaux (chauffage adapté, etc.).
Enfin, veillez à être vigilant en ce qui concerne les machines et appareils qui génèrent du monoxyde de carbone dans les locaux. Pour le chaud Vous pouvez agir sur : les protections individuelles en adaptant les tenues vestimentaires (ex : vêtements anti-thermiques, ventilateurs d'appoints, brumisateurs d'eau, etc. ) ; le comportement des salariés, en les formant et en adaptant les règles (boissons, etc.) ; les contraintes liées au climat (orientation des locaux, stores, surface extérieure peinte en blanc, isolement thermique des parois, etc.) ; l'organisation du travail (décaler les horaires de travail, fractionner l'exposition, accorder des pauses supplémentaires, automatisation, aide à la manutention, couvrir les zones exposées, augmenter la vitesse de l'air, etc.) ; la formation des salariés au port des EPI contraignants ; l'information, en sollicitant le médecin du travail afin d'obtenir un document à afficher, rappelant les risques liés à la chaleur, les moyens de prévention et les gestes à accomplir si un salarié se sent mal. Des affiches et dépliants sur le sujet peuvent être téléchargés sur le site de l'INRS (www.inrs.fr) ou demandés à la CARSAT.
Pour en savoir plus, reportez-vous au Guide de préconisations de l'OPPBTP sur les mesures à mettre en place pour faire face aux fortes chaleurs sur les chantiers. Etape
5 -
Déclarer les expositions aux températures extrêmes
L'exposition aux températures extrêmes constitue en effet l'un des facteurs de risques professionnels que l'employeur doit évaluer et pour lesquels l'exposition du salarié déclenche des obligations spécifiques telles que : la mise en place d'un accord ou plan d'action de la prévention aux risques professionnels ; l'obligation de déclarer les temps d'exposition, le suivi des salariés.
Les salariés exposés au-delà d'un certain seuil à ces facteurs sont titulaires d'un compte professionnel de prévention (C2P), alimenté en fonction des déclarations de l'exposition effectuées par l'employeur par le biais de la DSN. Pour le facteur d'exposition aux températures extrêmes, le seuil est franchi dès lors que le salarié est exposé pour au moins 900 heures par an à une température : Toutefois, dans le cadre du C2P, les températures s'entendent de celles liées à l'exercice de l'activité elle-même, comme par exemple des travaux en chambres froides, dans des chaufferies ou à proximité de fours, ou qui nécessitent des techniques spécifiques de mise en oeuvre de certains matériaux. Les températures extérieures liées aux conditions météorologiques ne sont pas prises en considération. | | |
| Ne vous basez pas uniquement sur la température pour analyser les risques
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| Les dispositions prises pour assurer la protection des salariés contre le froid et les intempéries nécessitent l'avis du médecin du travail et du comité social et économique (CSE).
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| La non-observation de ses obligations est sanctionnée par une amende appliquée autant de fois qu'il y a de salariés concernés.
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| Tenez compte des spécificités individuelles
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| En quoi consiste le dispositif ORSEC ?
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C. trav., art. R. 4213-7 (aménagement des bâtiments), R. 4216-17, R. 4216-18 et R. 4227-15 (chauffage des locaux), R. 4223-13 (ambiances thermiques), R. 4223-15 (avis des représentants du personnel), R. 4225-1 (postes extérieurs), R. 4225-3 et R. 4225-4 (postes de distribution de boissons - mise à disposition d'eau potable et fraîche) 
Rapport de l'ANSES – avril 2018 (risques induits par le changement climatique sur la santé des travailleurs) 
Instr. intermin. n° 2021/99, du 7 mai 2021 et instr. DGT n° 2022/159, du 31 mai 2022 (gestion sanitaire des vagues de chaleur en métropole) 
Instr. intermin. n° 2021/224, du 4 novembre 2021 (guide relatif à la prévention et à la gestion des impacts sanitaires et sociaux liés aux vagues de froid) 
Guide de préconisations de l'OPPBTP, juin 2023 (fortes chaleurs sur les chantiers) |
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