|  Les déclarations de maladies professionnelles liées aux troubles musculosquelettiques (TMS) se multiplient dans votre entreprise. Vos ouvriers se plaignent de tendinites, d'épaule raide ou du syndrome du canal carpien. Ces symptômes sont-ils réellement liés au travail ? Comment s'assurer que les gestes et postures de travail sont confortables ou tout au moins ne font courir aucun risque pour la santé des salariés ? Important : dans le cadre du compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P), l'employeur avait l'obligation de déclarer les temps d'exposition aux postures pénibles dès que le seuil annuel de 900 heures était dépassé. Au 1er octobre 2017, le C3P a été remplacé par le C2P, pour lequel la pénibilité due aux postures pénibles n'est plus prise en compte. Cette suppression concerne également le travail répétitif. Tous les droits acquis par les salariés à ce titre sont conservés. De plus, les salariés exposés à ces facteurs peuvent bénéficier de la retraite anticipée pour pénibilité dès lors qu'ils ont contracté une maladie professionnelle liée, entraînant un taux d'incapacité permanente d'au moins 10 % (sans condition de durée d'exposition). Ils bénéficient également d'un abondement de leur compte personnel de formation (CPF) de 7500 euros, qu'ils peuvent utiliser pour suivre une formation visant à faciliter leur reconversion professionnelle (pour les taux d'IPP notifiés depuis le 1er janvier 2019). Pour établir un état des lieux des gestes et postures de travail de vos salariés, il est nécessaire de procéder à une analyse ergonomique. Cette analyse, qui peut être réalisée par unité de travail, vous permettra de savoir si vos salariés ont des postures adéquates et si vous n'avez pas de risques de maladie professionnelle. Etape
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Prendre en compte les caractéristiques du salarié et de l'entreprise
Le salarié Vous devrez rechercher les éléments spécifiques à chaque salarié : caractéristiques personnelles : âge, sexe, ancienneté, caractéristiques physiques, etc. ; expérience professionnelle, acquis de formation ; accidentologie ou incidents du salarié ; absentéisme (le taux d'absentéisme peut être un indicateur de la santé des salariés et de leur satisfaction au travail) ; plainte ; etc.
À cette collecte de données, s'ajouteront, dans la mesure du possible, un entretien avec chaque salarié pour recueillir son ressenti mais également des informations sur le poste de travail à étudier et l'organisation du travail (si un entretien individuel avec chacun de vos salariés ne peut être mis en place, un questionnaire peut, également être établi). Dans le cadre de son poste de travail, le salarié est amené à être sollicité au niveau de différentes zones articulaires. Pour commencer, identifiez les zones articulaires susceptibles d'être sollicitées par les salariés. Ce travail peut être fait en partenariat avec votre médecin du travail. Cette identification permettra de pointer les postures problématiques : sollicitation du dos, des poignets... et de pouvoir identifier les postes de travail susceptibles de générer des maladies professionnelles. | | Commentaires et action à mettre en place | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
L'entreprise À ce stade de l'étude, penchez-vous sur l'organisation du travail au sein de l'entreprise (horaires, organisation des chantiers, équipes, effectif, turn-over, etc.). Etape
2 -
Étudier les postes de travail et la gestuelle (répétitivité, efforts, postures)
Pour être efficace, ce travail devra être fait avec le salarié concerné. Analysez le travail des salariés et l'organisation (chantier, atelier) ainsi que l'aménagement du poste et son environnement (nuisances sonores, vibrations, éclairage, température, etc.). Décrivez les activités successives que le salarié est amené à effectuer. Il est intéressant de découper l'activité du salarié en tâches ou en opérations élémentaires et de décrire les points suivants : | | | | | | Moyens de prévention associés | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
| | | - chute d'objet - mal de dos - risque électrique - etc. | | | - prise ou dépose d'une charge < 6 kg - poussée ou traction d'un chariot - charge soulevée en position assise | Les efforts seront fonction du poids de la charge, de la durée de maintien de l'effort et de la fréquence de répétition de l'effort | | - tronc : flexion, inclinaison, rotation - tête : extension, rotation - membres supérieurs (bras/main, doigts/mains/poignets) : flexion, extension, etc. - membres inférieurs : position dynamique (assis-debout), debout avec possibilité de déplacements (ligne embarquée), piétinement, montée ou descente de marches, accroupi... | | Moyens de prévention associés | - moyens de manutention mécanique - organisation du travail - formation spécifique | Il s'agit de décrire précisément l'aménagement du poste de travail. | | - température - humidité - niveau de bruit - ... | |
Une fois que tous ces éléments ont été recueillis, il vous faudra encore apprécier si vos salariés font le bon geste et ont la bonne posture. Difficile d'évaluer la bonne ou la mauvaise position sans être spécialiste : n'hésitez pas à demander à votre médecin de travail ou à un ergonome de la CARSAT ou bien encore à demander conseil auprès de l'OPPBTP pour vous aider à définir une échelle afin de coter les différentes positions de vos salariés. Etape
3 -
Mettre en place des actions de suppression ou de réduction des risques ainsi que des actions de prévention
Une fois que votre analyse ergonomique est finalisée, vous devez rechercher des solutions aux gestes et postures inadaptés de vos salariés. Les principales mesures que vous pourrez prendre se découpent en 4 niveaux. Niveau 1 : la formation de vos salariés Vos salariés doivent être formés aux gestes et postures adaptés aux tâches qui leur sont confiées. Cette formation peut être associée à la formation à la sécurité obligatoire pour tous les salariés. Niveau 2 : le suivi médical des salariés Celui-ci doit permettre de détecter les premiers symptômes précoces de TMS. Niveau 3 : l'amélioration des conditions de travail Celle-ci passe par : la limitation du travail répétitif par la rotation des postes ; l'enrichissement et l'élargissement des tâches, les postures et les gestes sont alors plus variés, chacun d'eux étant moins fréquent ; l'acquisition de nouveaux équipements permettant d'améliorer les conditions de travail, (achat d'un lève-chaudière, renouvellement d'un matériel bruyant, etc.). À ce titre, pour des investissements importants permettant d'améliorer les conditions de travail et la sécurité, vous pouvez même obtenir une subvention d'investissement auprès de la CARSAT. Renseignez-vous auprès de votre caisse régionale ou bien encore de l'OPPBTP (reportez-vous à l'onglet « Les fiches à lire ») ; l'augmentation de l'autonomie des salariés entre eux et vis-à-vis du système technique (cadences) ; la transformation des postes de travail (attention de ne pas créer d'autres risques).
Niveau 4 : une évaluation de vos risques professionnels Cette évaluation doit être mise à jour régulièrement en tenant compte du suivi des accidents et incidents pour examiner en quoi l'organisation du travail ou les équipements utilisés en sont responsables. Etape
4 -
Mesurez les temps d'exposition aux postures pénibles
Les postures pénibles ne sont plus reconnues comme un facteur de pénibilité au travail depuis le 1er octobre 2017. Cependant, cette suppression ne vous dispense pas d'évaluer le risque en mesurant les temps d'exposition, afin notamment de prendre les dispositions nécessaires pour lutter contre ses effets. À ce titre, les anciens seuils d'exposition constituent un indicateur utile. Ils impliquaient la tenue des postures suivantes pendant un temps de 900h/an : position accroupie ; position à genoux ; bras au-dessus des épaules ; torsion du torse (plus de 30°) et torse fléchi (plus de 45°) ; maintien des bras en l'air à une hauteur située au-dessus des épaules.
Afin de réaliser une première analyse pour chaque salarié, que vous affinerez par la suite, répondez aux questions suivantes : le salarié est-il placé dans des situations de travail qui le contraignent à adopter des postures telles que, par exemple :
des appuis sur les coudes ou sur les genoux ? avoir les bras en l'air, maintenir des pièces ou des éléments en cours de réglage, etc. ? des appuis en déséquilibre, des torsions, des flexions de la colonne vertébrale (tronc) ?
Si vous répondez oui à l'une de ces questions, cela signifie que votre salarié est en situation de « postures pénibles » ;
ces situations ont-elles globalement une durée supérieure à 2 heures par jour, ou à 10 heures par semaine ?
Si vous avez répondu oui à ces deux questions, il est possible que les postures représentent plus de 900 heures annuelles ; ces situations sont-elles répétitives ?
Etape
5 -
Mesurez les temps d'exposition au travail répétitif
Tout comme les postures pénibles, le travail répétitif ne constitue plus un facteur de pénibilité pour le compte pénibilité. Cependant les anciens seuils vous permettent de mesurer les temps d'exposition. Le travail répétitif est caractérisé dès lors qu'il y a réalisation de travaux impliquant l'exécution de mouvements répétés, sollicitant tout ou partie du membre supérieur, à une fréquence élevée et sous cadence contrainte. Le seuil de pénibilité pour le facteur « travail répétitif » était lié à l'accomplissement d'un travail ou d'une action impliquant : pour un temps de cycle inférieur à 30 secondes : 15 actions techniques ou plus ; un temps de cycle supérieur à 30 secondes, temps de cycle variable ou absence de temps de cycle : 30 actions techniques ou plus par minute, avec un temps de cycle supérieur à 1 minute (travail rapide), pendant au moins 900 heures par an.
Afin de procéder à une première analyse pour chaque salarié, que vous affinerez par la suite, répondez aux questions suivantes : ou Si vous répondez oui à l'une ou plusieurs de ces questions, cela signifie que votre salarié est en situation de « travail répétitif » : ces situations ont-elles globalement une durée supérieure à 2 heures par jour ? dans certains cas, représentent-elles plus de 10 heures par semaine ?
Si vous avez répondu oui à ces 2 questions, il est possible que le salarié dépasse les anciens seuils de pénibilité et vous devez prendre des mesures correctives.
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| Ne vous lancez pas dans une analyse ergonomique sans tenir compte de l'état de santé des salariés
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| Le comité social et économique (CSE) est consulté par l'employeur pour tout aménagement modifiant les conditions de travail.
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| Une mauvaise organisation des postes ou des méthodes de travail ne respectant pas les possibilités anatomiques des salariés sera à terme préjudiciable pour la santé de ces derniers, mais aussi pour la productivité de l'entreprise.
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| Utilisez les modes opératoires dont vous disposez dans votre entreprise
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| Quand parle-t-on de TMS (troubles musculosquelettiques) ?
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C. trav., art. L. 2141-1 à L. 2141-5 (principes généraux de prévention), R. 4225-1 (dispositions générales relatives à l'aménagement des lieux de travail) |
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