Cas
1 -
Calculer et indemniser les frais de transport ou de trajet domicile-lieu de travail
Le trajet domicile-lieu de travail, peut être effectué via un dispositif de transport en commun. Les frais du salarié sont alors qualifiés de frais de transport. Mais le salarié peut également opter pour l'utilisation de son véhicule personnel, notamment lorsque les transports collectifs ne permettent pas de réaliser le trajet dans un temps raisonnable.
Salariés utilisant leur véhicule personnel pour se rendre au siège social de l'entreprise
Vérifiez les conditions d'exonération
Si le salarié utilise son véhicule personnel pour se rendre au siège de l'entreprise, vous n'avez pas à l'indemniser.
Sachez toutefois que si vous décidez d'indemniser votre salarié, votre participation à ses frais de déplacement pour se rendre au siège social de l'entreprise est exonérée de charges sociales (et d'impôt sur le revenu) dans la limite de 500 euros par an et par salarié (dont 200 euros au maximum pour les frais de carburant), si l'utilisation de son véhicule personnel est une nécessité absolue :
soit en raison d'horaires particuliers de travail ;
soit parce que la résidence est située dans une commune non desservie par un service public de transport collectif régulier, ou service privé mis en place par l'employeur, ou hors périmètre d'un plan de mobilité obligatoire.
Portée du dispositif facultatif
Selon le principe d'égalité de traitement, vous devez appliquer le dispositif de prise en charge de façon identique à tous vos salariés remplissant les conditions définies pour en bénéficier.
À l'inverse, est exclu du dispositif le salarié auquel vous avez mis à disposition permanente un véhicule professionnel.
Les conditions de prise en charge de ces frais doivent être fixées obligatoirement :
par accord conclu avec les organisations syndicales représentatives dans l'entreprise ;
ou, dans les autres cas, par décision unilatérale de l'employeur, après consultation des représentants du personnel.
Sont concernés par la prise en charge les frais de carburant, et les frais d'alimentation des véhicules électriques, des véhicules à hydrogène et des véhicules hybrides rechargeables.
L'employeur peut permettre également la recharge de ces véhicules sur le lieu de travail sans que cela soit considéré comme un avantage en nature.
L'employeur peut, s'il le souhaite, mettre des vélos à disposition de ses salariés pour leurs déplacements domicile-lieu de travail. Il peut alors déduire de l'impôt sur les sociétés (IS) les frais générés pour l'achat ou l'entretien de la flotte de vélos, dans la limite de 25 % des frais engagés.
Calculez le montant à rembourser
Le choix entre le forfait ou le réel vous appartient. La formule du forfait est plus avantageuse pour le salarié parce qu'elle prend en compte l'amortissement du véhicule. Elle est aussi plus simple d'utilisation pour l'entreprise en cas de déplacements importants.
Barème fiscal : il fixe le montant d'indemnités kilométriques, en fonction de la puissance du véhicule et du nombre de kilomètres parcourus sur l'année civile (voir le barème dans « Modèles téléchargeables »). L'indemnité comprend les frais d'essence, de réparation et entretien du véhicule. Ce barème prévoit également le cas des trajets effectués en deux-roues.
En 2021, il n'est pas valorisé. Cependant, pour les salariés ayant un véhicule électrique, vous devez appliquer une majoration de 20 % sur le montant des frais de déplacement calculés en application des barèmes forfaitaires.
Frais réels : si vous remboursez les dépenses réelles, vous devez produire tous les justificatifs des frais engagés par le salarié pour ses trajets. Ces remboursements seront exclus de l'assiette sociale si vous apportez la preuve qu'il est obligé d'engager ces frais supplémentaires et qu'il a produit les justificatifs.
Procédez au paiement
Si vous appliquez le barème fiscal, votre remboursement est exonéré s'il ne dépasse pas les limites du barème. Au-delà, la fraction qui dépasse est également exonérée si vous pouvez justifier :
du transport utilisé par le salarié ;
de la distance séparant le domicile du lieu de travail ;
de la puissance fiscale du véhicule ;
du nombre de trajets effectués chaque mois ;
du fait que le salarié ne transporte aucune personne de l'entreprise ayant les mêmes indemnités (attestation établie par le salarié).
Établissez donc tous les justificatifs et conservez une photocopie de la carte grise du salarié. Elle permet d'attester, en cas de contrôle, de la puissance du véhicule et donc du respect des limites d'exonération.
Vous pouvez rembourser, en plus des indemnités kilométriques, les éventuels frais de parking et de péage, en veillant à en garder les tickets. Ces frais seront exonérés sur la base du tarif le plus bas (abonnement hebdomadaire, mensuel ou annuel) si vous justifiez de l'absence de parking gratuit à proximité du lieu de travail.
Si vous avez choisi les frais réels, vous remboursez, sur justificatifs, les frais d'essence et de réparation du véhicule, ainsi que les surcoûts en matière d'assurance et les éventuels frais de parking et de péage.
Salariés prenant les transports en commun
Vous devez obligatoirement participer au coût des abonnements souscrits par vos salariés pour leur trajet résidence-lieu de travail à hauteur de 50 % (sur la base du tarif de seconde classe), que votre entreprise soit située en province ou dans la région parisienne.
Notez-le
Si le lieu de travail et la résidence d'un salarié sont tous deux situés en banlieue parisienne, et s'il est plus rapide de passer par Paris que de banlieue à banlieue, le remboursement se fera sur la base de l'abonnement souscrit, comprenant une zone supplémentaire. Dans le cas où plusieurs abonnements sont nécessaires, la prise en charge doit couvrir les différents titres de transport souscrits.
Toute participation de l'entreprise au-delà de 50 % est facultative (sauf dispositions conventionnelles contraires) mais reste possible. La partie correspondant à la prise en charge obligatoire est exonérée. Au-delà, le montant total de l'avantage est exonéré dans la limite des frais réels du salarié.
L'obligation de prise en charge couvre les abonnements aux moyens de transports publics de personnes ainsi que les frais d'abonnement aux services publics de location de vélos.
Vous pouvez refuser la prise en charge lorsque le salarié perçoit déjà des indemnités relatives à ces déplacements domicile-travail d'un montant supérieur ou égal à la prise en charge obligatoire.
Concernant les salariés à temps partiel :
pour ceux employés sur la base d'une durée de travail supérieure ou égale à la moitié de la durée légale, ou conventionnelle si celle-ci est inférieure, la prise en charge sera équivalente à celle d'un salarié à temps plein ;
pour ceux employés sur la base d'une durée inférieure à la moitié de la durée légale ou conventionnelle du travail, la prise en charge sera faite sur le prorata de ses heures par rapport à la moitié d'un temps plein.
Exemple
Cas d'un salarié qui travaille 15 heures par semaine dans une entreprise ayant une durée de travail hebdomadaire fixée à 35 heures. Si son titre d'abonnement coûte 100 euros, la prise en charge sera égale à : 100 x 50 % x 15/17,5 = 42,86 €.
Concernant la région parisienne, si le salarié prend un mois de vacances et que son pass Navigo couvre ce mois, vous n'êtes pas tenu de le rembourser. En revanche, s'il est en congé juste une semaine pendant ce même mois, vous rembourserez la totalité des 50 % du prix du titre de transport.
Pour les entreprises situées en province, pendant le mois au cours duquel le salarié est amené à prendre des congés, dès lors que le titre souscrit couvre au moins un trajet domicile-travail, il pourra bénéficier de la prise en charge, sans abattement pour les jours non travaillés.
S'il est en arrêt de travail pendant quelques jours et qu'il utilise un titre de transport hebdomadaire ou mensuel, vous devez le rembourser. Si le titre est pluri mensuel, vous êtes tenu d'effectuer le versement correspondant au mois du congé maladie.
Votre participation ne peut pas être proratisée en fonction des jours de présence du salarié dans l'entreprise. En d'autres termes, les jours de maladie ne sont pas pris en compte pour réduire votre participation, à condition bien sûr que le titre de transport ait été acheté par le salarié.
Si votre salarié entre et/ou sort en cours de mois, et n'est donc pas présent tout le mois, il peut également prétendre à la prise en charge de son abonnement, sans application d'un abattement au titre des jours non travaillés.
Les mêmes règles s'appliquent que votre entreprise soit située en province ou dans la région parisienne.
attentionMesures Covid-19
Si le salarié est en télétravail par alternance, par exemple 1 ou 2 jours par semaine, la prise en charge demeure, sans abattement des jours effectués en télétravail. En effet, le montant de l'abonnement du salarié n'est pas modifié.
En revanche, si le télétravail est en continu, l'employeur n'est pas tenu de prendre en charge les frais de transport. Il est toutefois invité à le faire en cas d'abonnement annuel de transport si le salarié n'a pas pu procéder à sa suspension pour les mois concernés.
Lorsque le titre d'abonnement à un service public de location de vélos ne comporte pas les nom et prénom du bénéficiaire, une attestation sur l'honneur en plus de la remise ou à défaut de la présentation du titre à l'employeur suffit pour ouvrir droit à la prise en charge des frais d'abonnement.
Votre entreprise est située dans une autre région que la résidence du salarié
Lorsque le salarié travaille dans une autre région que celle où il réside, votre participation à son abonnement est exonérée de cotisations à condition que l'éloignement résulte de circonstances liées à l'emploi ou à des contraintes familiales. En revanche, lorsqu'il travaille pour convenance personnelle dans une autre région, les frais pris en charge ne sont pas exonérés.
Mais que la situation résulte de convenances personnelles ou de contraintes, la prise en charge de l'employeur ne peut pas être refusée, ni limitée à la seule région du lieu de travail. Elle doit s'étendre aux deux régions concernées, même si la région de travail est l'Ile-de-France.
Procédez au paiement
Le versement de la prise en charge des titres se fera au plus tard à la fin du mois suivant celui pour lequel ils ont été validés et sera répercuté sur la feuille de paie. Les titres annuels font l'objet d'une prise en charge répartie mensuellement pendant la période d'utilisation.
Vous devez conserver comme justificatifs :
la copie du titre de transport ;
l'attestation annuelle sur l'honneur du salarié, pour les 12 mois à venir, précisant son domicile et l'abonnement utilisé.
Notez que le tarif du Pass "Navigo" en région parisienne augmente une fois par an. Votre prise en charge augmentera donc à la même date.
Salariés utilisant un service de mobilité partagée
L'employeur peut de manière facultative prendre en charge les frais de transport domicile-lieu de travail pour les déplacements effectués à l'aide de « services de mobilité partagée », qui sont :
la location ou la mise à disposition en libre-service de cyclomoteur, de motocyclette, de cycle et de cycle à pédalage assisté, et d'engins motorisés ou non accessibles sur la voie publique, à condition qu'ils soient équipés d'un moteur ou d'une assistance non thermique ;
l'autopartage de véhicule à moteur à faibles émissions (électrique, hybride rechargeable ou hydrogène).
Ce forfait a remplacé l'indemnité kilométrique vélo de 0,25 euro par kilomètre. Si vous versiez l'indemnité kilométrique vélo avant le 11 mai 2020, vous pouvez en poursuivre le paiement dans le respect des conditions posées pour le forfait « mobilités durables ».
Ce forfait doit être ouvert à tous les salariés selon les mêmes modalités dès lors qu'ils remplissent les conditions requises.
L'allocation forfaitaire, plafonnée à 500 euros par an et par salarié (dont, sans changement, 200 euros maximum pour les frais de carburant) est exonérée d'impôt sur le revenu et de cotisations sociales.
Cette mesure s'applique à compter de l'imposition des revenus 2020.
Le montant et les modalités de prise en charge sont en principe déterminés par accord d'entreprise, à défaut, de branche et, à défaut, par décision unilatérale de l'employeur, après consultation du CSE.
Salarié à temps partiel
Les salariés à temps partiel, employés pour un nombre d'heures égal ou supérieur à la moitié de la durée légale hebdomadaire (ou conventionnelle, si inférieure), bénéficient d'une prise en charge équivalente à celle des salariés à temps complet.
Ceux ayant un nombre d'heures inférieur à la moitié de la durée du travail à temps complet bénéficient d'une prise en charge à due proportion du nombre d'heures travaillées par rapport à la moitié de la durée du travail à temps complet.
Paiement
Le versement du forfait mobilité peut être effectué une fois par an, ou de manière lissée sur l'année. Il peut prendre la forme d'un « titre-mobilité » dématérialisé et prépayé.
Afin de bénéficier des exonérations, vous devez demander aux salariés concernés, chaque année :
Convention collective "Transports routiers"
(n° de brochure 3085) |  |
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Pas de dispositions particulières |
Cas
2 -
Calculer et indemniser les frais de trajet d'un lieu de travail à un autre
Frais de trajet entre deux lieux de travail
Rappelons que les trajets effectués par le salarié pendant ses horaires de travail entre deux lieux de travail (de chantier à chantier, de client à client, etc.) représentent toujours, contrairement au temps de trajet domicile-travail, des temps de travail effectif.
À ce titre, quel que soit son mode de déplacement, les frais du salarié sont à la charge de l'entreprise :
Frais de trajet entreprise-1er chantier ou entreprise-1er client
Ce trajet constitue un temps de travail effectif seulement dans le cas où le salarié est obligé de passer par l'entreprise avant de se rendre sur le chantier ou chez son client, pour transporter du matériel, emmener des collègues, prendre des consignes, etc.
En revanche, s'il choisit de passer à l'entreprise avant d'aller sur le chantier sans y être obligé, son trajet entreprise/chantier n'est pas considéré comme du temps de travail et les frais sont indemnisés dans les mêmes conditions que ceux des trajets domicile-lieu de travail.
Frais de trajet site d'entrepôt des véhicules professionnels-entreprise ou 1er client ou 1er chantier
Les indemnités kilométriques allouées à des salariés se rendant sur un site distinct du siège social de l'entreprise pour prendre possession de leur véhicule professionnel, sont soumises aux cotisations sociales. En effet, les frais liés à ces déplacements sont assimilés à ceux des trajets domicile-travail.