La faute inexcusable de l'employeur
Droit du travail Hôtels, cafés, restaurantsRéférence : WHC.03.1.070

La faute inexcusable de l'employeur

Suite à un accident du travail, un de vos salariés veut porter plainte contre vous, en invoquant un manquement à votre obligation de sécurité, afin d'obtenir en justice la reconnaissance de votre faute inexcusable et une indemnisation complémentaire.

Une enquête pour reconnaître la faute inexcusable va être engagée.

En quoi consiste la faute inexcusable de l'employeur ? Quelles peuvent être les conséquences pour vous si la faute inexcusable est retenue ? Comment tenter de vous prémunir contre ce risque ?

Dans cette page

La bonne méthode

Etape  1 -  Savoir ce que recouvre l'obligation de sécurité de l'employeur dont dépend la notion de faute inexcusable

L'employeur peut commettre une faute inexcusable lorsqu'il commet un manquement, vis-à-vis des salariés, à une obligation de résultat en matière de santé et de sécurité au travail.

L'obligation de sécurité de résultat signifie que l'employeur a le devoir de supprimer ou réduire les risques en cause. Le simple fait pour lui de ne pas atteindre ce résultat constituera une faute, sauf bien entendu en cas de force majeure.

Convention collective "Hôtels, cafés, restaurants"(n° de brochure 3292)

Pas de dispositions particulières

Etape  2 -  Connaître ce qui caractérise une faute inexcusable

Le manquement à l'obligation de sécurité de l'employeur a le caractère de faute inexcusable lorsque ce dernier avait, ou aurait dû avoir, conscience du danger auquel était exposé le salarié et qu'il n'a pas pris les mesures nécessaires pour l'en préserver.

Pour que la faute inexcusable soit reconnue, la victime doit prouver :

  • la cause professionnelle de la maladie ou de l'accident ;
  • la conscience du danger ;
  • l'absence de mesures de prévention et de protection.

La preuve de la faute inexcusable incombe donc à la victime ou à ses ayants droit. Ces derniers doivent donc prouver le non-respect de votre obligation de sécurité, c'est-à-dire la réunion de ces trois éléments.

Toutefois, le Code du travail prévoit deux exceptions en édictant une présomption de votre responsabilité :

  • en cas de signalement par le salarié lui-même, ou par l'intermédiaire d'un membre du comité social et économique (CSE), d'une situation de danger grave et immédiat qui s'est matérialisée par la suite par l'accident ;
  • pour les salariés sous contrat à durée déterminée, les salariés mis à la disposition d'une entreprise utilisatrice par une entreprise de travail temporaire, et les stagiaires en entreprise affectés à des postes de travail présentant des risques particuliers pour leur santé ou leur sécurité et qui n'auraient pas bénéficié de la formation à la sécurité.

Le fait que la Sécurité sociale ait admis la prise en charge de l'accident ou de la maladie au titre d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle ne prive pas l'employeur de contester le caractère professionnel de la maladie ou de l'accident dans le cadre de l'action en responsabilité pour faute inexcusable intentée contre lui.

Convention collective "Hôtels, cafés, restaurants"(n° de brochure 3292)

Pas de dispositions particulières

Etape  3 -  Se prémunir contre le risque de faute inexcusable en cas de manquement à son obligation de sécurité

Pour éviter la faute inexcusable (ou limiter les conséquences d'une reconnaissance de la faute inexcusable), la méthode idéale est de pouvoir respecter chaque principe général de prévention en y associant des actions adéquates, mais il est difficile d'être exhaustif.

Principe général de prévention

Actions à mettre en place

1 - Éviter les risques

Réaliser son document unique et les études associées : risque chimique, risque atmosphères explosives (ATEX), risque routier, etc.

2 - Évaluer les risques qui ne peuvent être évités

3 - Combattre les risques à la source

Utiliser des machines et équipements appropriés

4 - Adapter le travail à l'homme

Limiter le travail monotone ou cadencé en s'appuyant sur :

  • la conception des postes de travail ;
  • le choix des équipements ;
  • le choix des méthodes de travail ;
  • le choix des méthodes de production.

5 - Tenir compte de l'état d'évolution de la technique

Mettre en place une veille technique et technologique

6 - Remplacer ce qui est dangereux par ce qui ne l'est pas ou ce qui l'est moins

7 - Planifier la prévention

Mettre en place un plan d'action découlant de l'évaluation des risques et intégrant 5 éléments :

  • la technique ;
  • l'organisation du travail ;
  • les conditions de travail ;
  • les relations sociales ;
  • l'influence des facteurs ambiants.

8 - Prendre des mesures de protection collective et leur donner la priorité sur les mesures de protection individuelle

Savoir choisir les équipements de protection

9 - Donner des instructions appropriées aux salariés

Former les salariés (formation à la sécurité, formation renforcée à la sécurité, etc.), fiches de postes, instructions de travail, etc.

Evitez les erreurs

Le rôle des RP

Les sanctions possibles

Notre conseil

Questions réponses

Vous êtes sur une version de démonstration

Révolutionnez votre quotidien avec l’offre Droit du travail Hôtels, cafés, restaurants.
Découvrez la solution tout-en-un, dédiée aux Hôtels, cafés, restaurants, pour une gestion du personnel efficace.

Je découvre l'offre

Modèles à télécharger

Fiches associées

Textes officiels

  • C. trav., art. L. 4121-1 à L. 4121-5 (principes généraux de prévention), L. 4131-4 et L. 4154-3 (présomptions de faute inexcusable)
  • CSS, art. L. 452-1 à L. 452-5 (faute inexcusable ou intentionnelle de l'employeur)
  • Circulaire CNAM n° 11/2014 du 21 mai 2014 et Lettre min. du 21 mai 2014 (modalités de récupération de la rente en cas de faute inexcusable de l'employeur)
  • CE, 9 novembre 2015, n° 342468 et n° 359548 (l'employeur, auteur d'une faute inexcusable à la suite d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle, peut se retourner contre l'Administration si celle-ci a commis une faute qui a concouru à la réalisation des préjudices)
  • Cass. ass. plén., 5 avril 2019, n° 18-17.442 (le salarié justifiant d'une exposition à l'amiante peut solliciter la réparation de son préjudice d'anxiété, même si l'entreprise ne figure pas sur la liste des établissements à risque)

Convention collective