L'attribution de chèques-vacances et/ou de chèques-cadeaux
Droit du travail Hôtels, cafés, restaurantsRéférence : WHC.05.2.040

L'attribution de chèques-vacances et/ou de chèques-cadeaux

Les chèques-vacances et les chèques-cadeaux font partie des avantages sociaux normalement gérés par le comité social et économique (CSE). À défaut, sachez que vous pouvez vous-même attribuer à vos salariés des prestations gratuites ou moyennant une participation modique, telles que chèques-vacances, chèques-culture ou encore des bons d'achats remis à l'occasion d'une fête ou d'un événement.

L'attribution de chèques-vacances ou autres avantages de ce type constitue un avantage en nature qui doit être ajouté à la rémunération des salariés pour le calcul des charges sociales et CSG-CRDS. Toutefois, des exonérations sont possibles, sous certaines conditions.

Comment procéder ? Dans quelles conditions l'attribution de chèques-vacances, de chèque-cadeaux, peut-elle bénéficier d'exonérations de cotisations sociales ?

Dans cette page

La bonne méthode

Etape  1 -  Attribuer des chèques-vacances 

L'attribution de chèques-vacances se fait au moyen de coupons nominatifs financés pour partie par le salarié et pour partie par vous. Ils couvrent des dépenses d'hébergement, de restauration, de déplacements, d'activités culturelles et de loisirs, en France et en Europe. Ils s'utilisent chez les prestataires de services conventionnés par l'Agence nationale pour les chèques-vacances (ANCV).

Ces titres peuvent être sous forme papier (« Chèques-Vacances Classic »), sur support papier utilisables exclusivement sur Internet (« e-Chèques-Vacances »), ou encore dématérialisés (« Chèques-Vacances Connect »).

Respecter les conditions d'attribution

Tous les salariés peuvent bénéficier des chèques-vacances, quel que soit leur revenu fiscal de référence. En contrepartie, votre contribution doit être fonction de la rémunération de chaque salarié bénéficiaire.

Peuvent également en bénéficier :

  • les conjoints, concubins et partenaires de pacs des salariés de votre entreprise ;
  • vous-même si votre entreprise a moins de 50 salariés.

Les chèques-vacances sont valides pendant les 2 années civiles qui suivent leur année d'émission. Non utilisés, ils peuvent être échangés dans les 3 mois qui suivent cette limite de validité.

Connaître les conditions d'exonération

Votre participation est exonérée d'impôt sur le revenu.

Elle n'est pas non plus soumise à cotisations (sauf CSG-CRDS et versement mobilité) si elle remplit les quatre conditions suivantes :

  • être modulée en fonction des rémunérations : prise en charge plus élevée pour les rémunérations les plus faibles ;
  • faire l'objet d'un accord collectif de branche ou d'entreprise ;
  • ne pas se substituer à un élément de rémunération versé dans l'entreprise (un délai d'un an doit s'écouler entre l'attribution de chèques vacances et le dernier versement d'un élément de rémunération supprimé) ;
  • ne pas dépasser les plafonds suivants :
    • par salarié :
      • 80 % de la valeur libératoire des chèques-vacances si la rémunération moyenne des bénéficiaires au cours des 3 derniers mois précédant l'attribution est inférieure au plafond mensuel de la Sécurité sociale (soit 3666 euros pour l'année 2023),
      • 50 % de la valeur libératoire des chèques-vacances si la rémunération moyenne des bénéficiaires au cours des 3 derniers mois précédant l'attribution est supérieure à ce même plafond. 
        Notez-le

        Ces pourcentages sont majorés de 5 % par enfant à charge, et de 10 % par enfant handicapé titulaire de la carte d'invalidité ou de la carte « priorité pour personne handicapée », dans la limite de 15 %.

    • sur l'année : la moitié du SMIC mensuel du 1er janvier de l'année en cours multiplié par le nombre total de salariés (bénéficiant ou non des chèques-vacances). 

Si vous respectez ces limites, l'avantage résultant de votre participation à l'acquisition des chèques-vacances est exonéré des cotisations dans la limite de 30 % du SMIC brut mensuel par an et par salarié.

Votre participation peut aussi être exonérée de cotisations si l'entreprise a moins de 50 salariés, n'a pas de CSE (ou un CSE sans attributions sociales et culturelles), et ne relève pas d'un organisme paritaire de gestion.

Notez-le

La participation éventuelle du CSE est soumise à cotisations sociales. En revanche, s'il s'agit de chèques-vacances distribués exclusivement par le CSE, sa participation est exonérée.

Convention collective "Hôtels, cafés, restaurants" (n° de brochure 3292)

Etape  2 -  Attribuer des bons d'achat et chèques-cadeaux

Connaître les conditions d'exonération

Le fait d'offrir des bons d'achat ne doit pas être rendu obligatoire par une convention ou un accord collectif, une disposition du contrat de travail ou un usage. En clair, rien ne doit vous obliger à les donner.

L'attribution ne doit pas être discriminatoire. Les chèques doivent être attribués à tous les salariés, à une catégorie spécifique de salariés, ou encore à un salarié en particulier si vous prenez en compte des raisons objectives (mariage, naissance, exploit sportif, etc.).

En revanche, il y a discrimination :

  • si un salarié en est privé pour des raisons subjectives : âge, race, sexe, appartenance syndicale, participation à une grève, etc. ;
  • si c'est un moyen de sanctionner d'un point de vue financier un salarié trop souvent en maladie ou en retard, ou qui a de mauvais résultats.

Est également discriminatoire l'attribution de bons cadeaux soumise :

  • à une condition d'ancienneté ;
  • à une condition de présence (exclusion des salariés absents pour maladie, congé parental à taux plein, etc.).

Le montant annuel par salarié ne doit pas dépasser un plafond, égal à 5 % du plafond mensuel Sécurité sociale, soit à 183,30 euros pour 2023.

Notez-le

Dans le cadre de la Coupe du monde de rugby de 2023 et des JO de 2024, le CSE, ou dans certains cas l'employeur, peut attribuer des bons d'achat et cadeaux en nature en exonération sociale, dans la limite de 25 % du plafond mensuel de la Sécurité sociale par salarié et par année civile (917 euros en 2023).

En cas de dépassement, seule la fraction supérieure sera assujettie à cotisations et contributions sociales.

Pour être exonérés de cotisations sociales, les bons d'achat ne doivent être utilisables que dans les boutiques officielles, et les cadeaux en nature ne doivent provenir que de ces boutiques.

En cas de dépassement du plafond d'exonération

L'attribution de bons d'achat peut malgré tout être exonérée si vous respectez simultanément les trois conditions suivantes :

  • les attribuer dans le cadre d'un événement précis : mariage, pacs, naissance, adoption, départ ou mise en retraite, fête des Mères ou des Pères, Sainte-Catherine, Saint-Nicolas, Noël des enfants (moins de 16 ans) et des salariés, rentrée scolaire ou poursuite d'études supérieures, sous réserve du justificatif du suivi de scolarité, jusqu'à 25 ans inclus ;
  • prédéterminer leur utilisation : doivent figurer sur le bon la nature des biens concernés ou le nom d'un grand magasin ou d'une boutique spécialisée (par exemple, un bon d'achat pour la fête des mères indiquera les rayons parfumerie, prêt-à-porter ou décoration, etc.). les bons d'achat alimentaires ne sont pas admis sauf pour les produits de luxe à caractère festif (champagne, caviar, etc.). Si le bon est négociable dans n'importe quel rayon d'un grand magasin, il sera soumis à charges sociales ;
  • ne pas dépasser le plafond, mais cette fois pour chaque événement séparément.
Attention

Cette tolérance d'exonération sociale des bons d'achat a notamment pour origine une instruction ministérielle du 17 avril 1985 et la circulaire ACOSS n° 96-94, du 3 décembre 1996. Ni les juges ni l'URSSAF n'étant liés par ces textes, des redressements sont donc possibles sur les bons cadeaux non intégrés à l'assiette des cotisations sociales.

Convention collective "Hôtels, cafés, restaurants"(n° de brochure 3292)

Pas de dispositions particulières

Etape  3 -  Accorder le bénéfice de chèques-culturels, chèques-lire et chèques-disques

Attribués en dehors de tout événement particulier, ces chèques ne sont pas considérés comme des bons d'achat mais comme la prise en charge d'activités sociales ou culturelles et, à ce titre, ils ont un régime de faveur et sont exonérés de charges sociales quel que soit leur montant, si deux conditions sont remplies :

  • ils font partie d'une liste limitative :
    • places de cinéma,
    • places de spectacles (théâtre, représentation lyrique ou chorégraphique, concert, cirque),
    • billets d'accès aux musées et monuments historiques,
    • livres et bandes dessinées,
    • supports musicaux ou vidéo (CD, DVD) ;
  • ils sont échangeables seulement contre des biens ou prestations culturels. 

Type d'enseigne

Exonération

Commercialise uniquement des biens et prestations de type culturels

OUI

Commercialise des biens et prestations de type culturel mais pas seulement (ex. : grande distribution ou commerces de librairie qui vendent aussi des jeux, des jouets, de la papeterie, etc.)

OUI

si le bon comporte de manière apparente une restriction d'utilisation aux seuls biens culturels

Ne commercialise pas des biens et prestations de type culturel

NON

Convention collective "Hôtels, cafés, restaurants"(n° de brochure 3292)

Pas de dispositions particulières

Evitez les erreurs

Le rôle des RP

Les sanctions possibles

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Textes officiels

  • CSS, art. L. 243-6-2 (opposabilité à l'URSSAF des circulaires publiées au bulletin officiel)
  • CGI, art. 1417, IV (plafond d'exonération des chèques-vacances)
  • C. pén., art. 131-13 (chèques-vacances et sanctions pénales)
  • C. tourisme, art. L. 411-1, L. 411-11 et L. 411-19 (conditions d'octroi des chèques-vacances), R. 411-1 à R. 411-8 (conditions d'octroi des chèques-vacances)
  • Instruction ministérielle du 17 avril 1985, circulaire ACOSS n° 86-17 du 14 février 1986, et n° 96-94 du 3 décembre 1996 (conditions d'exonération des bons d'achat)
  • Lettre ministérielle du 12 décembre 1988 (seuil de 5 % du plafond de la Sécurité sociale pour l'exonération des bons d'achat)
  • Circulaire ACOSS n° 2003-068 du 27 mars 2003 (chèques vacances)
  • Circulaire ACOSS n° 2004-144 du 27 octobre 2004 et n° 2006-124 du 14 décembre 2006 (chèques culture)
  • Cass. 2e civ., 9 février 2006, n° 04-30.549 (participation au départ en vacances des enfants du personnel)
  • Communiqué URSSAF 26 avril 2012 (exonération des bons d'achat de rentrée scolaire ou de poursuite d'études pour les enfants de moins de 26 ans)
  • Rép. min. travail, n° 43 931, 6 mai 2014 (les critères d'ancienneté ou de présence effective pour attribuer des bons cadeaux sont discriminants)
  • Cass. civ., 12 février 2015, n° 13-27.267 (la personne chargée de la gestion des activités sociales et culturelles du CE doit justifier d'une délégation expresse du CE)
  • Cass. soc., 30 mars 2017, n° 15-25.453 (la tolérance ACOSS et la lettre ministérielle du 12 décembre 1988 sur l'exonération sociale des cadeaux et bons d'achat offerts aux salariés sont dépourvues de force juridique), et 14 février 2019, n° 17-28.047 (la circulaire du 3 décembre 1996 sur l'exonération des bons d'achat est sans portée normative)
  • Cass. soc., 30 mars 2017, n° 16-12.132 (un séminaire ne comportant qu'une demi-journée de travail et auquel les conjoints participent doit être considéré comme un avantage en nature)
  • Cass. 2e civ., 14 février 2019, n° 17-28.047 (la circulaire sur l'exonération des bons d'achat du 17 avril 1985 est sans portée normative)
  • Arrêté du 2 octobre 2019 (mentions portées sur les chèques-vacances)
  • Cass. 2e civ., 6 janvier 2022, n° 20-16.240 (cadeaux à des salariés tiers à l'entreprise)
  • Communiqué du ministère de l'Économie du 11 janvier 2023 (limite des bons d'achat ou cadeaux pour la Coupe du monde de rugby 2023 et les JO 2024)

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