Etape
1 -
Mettre en place le télétravail dans l'entreprise
Dans le cadre d'un accord d'entreprise ou d'une charte
Le télétravail peut être mis en place dans l'entreprise par un accord collectif (de branche ou d'entreprise) ou, à défaut, dans le cadre d'une charte élaborée par l'employeur, après avis du comité social et économique (reportez-vous à la rubrique « Fiches associées »).
Sur simple accord entre l'employeur et le salarié
Il peut également être mis en place d'un commun accord entre l'employeur et le salarié, formalisé par tout moyen. Ainsi, vous ne pouvez pas l'imposer à un salarié et vous n'êtes pas non plus tenu d'accepter une demande de télétravail même si les tâches le permettent.
Une période d'adaptation est mise en place pendant laquelle chacune des parties peut mettre fin à cette organisation après un délai de prévenance défini au préalable.
Salarié en cours de contrat
Dans ce cas, nous vous conseillons de le formaliser la mise en télétravail par la signature d'un avenant au contrat de travail, dans lequel seront précisées :
- les plages horaires durant lesquelles vous pouvez contacter le salarié ;
- les modalités de décompte et de contrôle du temps de travail ;
- les modalités de prise en charge des frais professionnels ;
- les règles d'utilisation des outils numériques ;
- les modalités du retour dans l'entreprise.
Si vous n'êtes pas d'accord avec le souhait de télétravail du salarié, vous devez :
- en l'absence d'accord collectif ou de charte : seulement préciser les raisons du refus ;
- en présence d'un accord collectif ou d'une charte, si le poste est télétravaillable ou si le salarié est en situation de handicap ou aidant un proche : motiver votre refus.
Salarié embauché
Lorsque vous embauchez un salarié dans le cadre du télétravail, vous devez lui fournir par écrit (dans le contrat de travail par exemple) l'ensemble des informations relatives aux conditions d'exécution du travail (responsable hiérarchique, modalités d'évaluation et de compte rendu du travail, équipement mis à disposition, modalités de contrôle, conditions de cessation du télétravail, jours de télétravail, prise en charge des frais professionnels, existence ou non d'un accord collectif ou d'une charte, etc.).
Ce document doit également faire apparaître l'établissement auquel il est rattaché pour l'exécution de ses droits collectifs.
Sous la contrainte de circonstances exceptionnelles
Enfin, en cas de circonstances exceptionnelles, par exemple l'épidémie de Covid-19, ou de force majeure, la mise en oeuvre du télétravail peut être imposée au salarié sans formalisme particulier. En effet, elle est alors considérée comme un aménagement du poste de travail rendu nécessaire pour permettre la continuité de l'activité de l'entreprise et garantir la protection des salariés.
Ainsi, jusqu'au 8 juin 2021, le recours au télétravail était obligatoire pour toutes les tâches le permettant, les salariés pouvant toutefois travailler en présentiel une journée par semaine, avec votre accord. À compter du 9 juin 2021, il a été assoupli. Depuis le 3 février 2022, les jours de télétravail ne sont plus obligatoires, mais recommandés dans le cadre du dialogue social interne.
Par ailleurs, le recours au télétravail peut être prévu pour une situation d'urgence, par exemple en cas de tension importante sur les réseaux électriques.
Convention collective "Transports routiers"(n° de brochure 3085)Pas de dispositions particulières
Etape
3 -
Prendre en charge les frais professionnels liés au télétravail
L'article 3.1.5 de l'ANI du 26 novembre 2020 étendu prévoit qu'il appartient à « l'entreprise de prendre en charge les dépenses engagées par le salarié pour les besoins de son activité et dans l'intérêt de l'entreprise, après validation de l'employeur ».
Cet article est étendu sous réserve que la validation de l'employeur soit interprétée comme étant préalable, et non postérieure, à l'engagement des dépenses par le salarié.
L'ANI a repris la position de la Cour de cassation, qui avait indiqué que « les frais qu'un salarié justifie avoir exposés pour les besoins de son activité et dans l'intérêt de l'employeur doivent lui être remboursés sans qu'ils puissent être imputés sur la rémunération qui lui est due, à moins qu'il n'ait été contractuellement prévu qu'il en conserverait la charge moyennant le versement d'une somme forfaitaire ».
Ainsi, même si le choix est laissé au salarié de télétravailler ou non, les frais liés doivent être pris en charge, et toute clause du contrat de travail ou de l'accord collectif (ou charte) sur le télétravail exonérant l'employeur du remboursement des frais liés au télétravail serait nulle.
Les modalités de prise en charge peuvent être un sujet de dialogue social dans l'entreprise.
Le remboursement des frais est exclu de l'assiette sociale :
- sur justificatifs des frais réels, dans des conditions fixées par l'URSSAF ;
- sans justificatif, sous la forme d'une allocation forfaitaire, dans la limite de :
- 10,40 euros par mois pour un salarié effectuant 1 jour de télétravail par semaine ;
- 20,80 euros par mois pour 2 jours par semaine ;
- 31,20 euros par mois pour 3 jours par semaine ;
- etc.
Au niveau de la paie, le remboursement sur facture ou le versement d'une indemnité forfaitaire doit être mentionné sur le bulletin de paie du salarié.
Cette somme forfaitaire est prévue pour couvrir les frais courants générés par le télétravail et non pour des dépenses ponctuelles qui dépasseraient largement son montant, par exemple l'achat d'un siège ergonomique.
Pour les périodes d'emploi effectuées depuis le 1er janvier 2023, concernant les frais du salarié liés à la mise à disposition d'un local privé pour un usage professionnel ou à l'adaptation d'un local spécifique, et ceux de matériel informatique, de connexion et de fournitures diverses, ils sont remboursés au réel, ou (sauf pour l'adaptation d'un local), sous la forme d'indemnités forfaitaires. Ces dernières sont déduites de l'assiette sociale dans la limite de :
- 10,40 euros par journée de télétravail hebdomadaire ;
- ou de 2,60 euros par jour de télétravail, dans la limite de 57,20 euros par mois.
Concernant enfin la facture énergétique, votre prise en charge risque d'augmenter avec la flambée des prix de l'énergie.
Convention collective "Transports routiers"(n° de brochure 3085)Pas de dispositions particulières