Cas
1 -
Calculer la paie d'un mois incomplet de salariés mensualisés selon un nombre d'heures défini
Déterminer le montant de la rémunération brute à verser
En cas de mois incomplet, il faut calculer le salaire en fonction du nombre d'heures réellement travaillées au cours du mois par rapport à l'horaire mensuel réel.
ExemplePour un salarié embauché le 4 janvier 2023 pour un horaire hebdomadaire de 35 heures réparties sur 5 jours de travail du lundi au vendredi à raison de 7 heures par jour et un salaire mensuel de 3200 euros, vous devrez payer :
(3200/154) x 140 heures = 2909,10 €.
140 heures représente les heures travaillées du 4 au 31 janvier 2023.
154 représente le nombre total d'heures réelles de travail pour le mois de janvier 2023.
Calculer les charges sociales
Certaines cotisations sont calculées sur la base du salaire brut dans la limite du plafond mensuel de la Sécurité sociale (PMSS).
Ce plafond de référence est fixé à 3666 €/mois pour 2023.
Lorsque le salarié entre ou sort en cours de mois, ce plafond mensuel de référence doit être proratisé en fonction du nombre de jours calendaires de présence rapporté au nombre des jours calendaires du mois considéré.
ExempleSi l'on reprend l'exemple précédent, le plafond de janvier 2023 est égal à 3666 x 28/31 = 3311,23 €.
28 représente le nombre de jours calendaires de présence du salarié du 4 au 31 janvier 2023.
Si le salarié reste dans l'entreprise jusqu'à la fin de l'année, son plafond annuel sera donc égal à 3311,23 (janvier) + 3666 x 11 (février à décembre) = 43 637,23 €.
Vous appliquerez ce plafond réduit aux cotisations plafonnées notamment :
- une partie des cotisations d'assurance retraite ;
- la cotisation FNAL dans les entreprises de moins de 50 salariés ;
- la cotisation de retraite complémentaire ;
- les cotisations chômage et AGS, dans la limite de 4 fois le plafond de la Sécurité sociale.
Les cotisations de prévoyance sont souvent plafonnées et des taux différents s'appliquent selon que le salaire dépasse ou non le plafond de la Sécurité sociale.
Quant aux cotisations pour les mutuelles, elles sont souvent calculées en pourcentage du plafond mensuel de la Sécurité sociale.
Des règles spécifiques de calcul peuvent s'appliquer en cas d'entrée ou de sortie en cours de mois : pensez à vous renseigner auprès de l'organisme qui gère cette garantie.
ExemplesUn salarié qui débute son contrat après le 15 du mois ou qui quitte l'entreprise avant le 15 du mois ne paiera pas de cotisation ce mois.
Un salarié qui débute son contrat avant le 15 du mois ou qui quitte l'entreprise après le 15 du mois paiera sa cotisation en entier, sur la base du plafond non proratisé.
Cas
2 -
Calculer la paie d'un mois incomplet de salariés à temps partiel
Déterminer le montant de la rémunération brute à verser
Vous devez calculer le salaire en fonction du nombre d'heures réellement travaillées au cours du mois par rapport à l'horaire mensuel réel du salarié à temps partiel.
Exemple
Pour un salarié embauché le 5 janvier 2023 pour un horaire hebdomadaire de 20 heures à raison de 5 heures par jour les lundis, mardis, jeudis et vendredis, vous devrez établir le bulletin de paie suivant pour une rémunération de 2300 euros :
(2300/90) x 80 = 2044,45 €.
90 est le nombre d'heures théoriquement travaillées en janvier pour 20 heures de travail par semaine.
80 est le nombre d'heures travaillées par le salarié du 5 au 31 janvier.
Calculer les charges sociales
Pour calculer le plafond de la Sécurité sociale applicable, vous devrez effectuer une double proratisation :
Première proratisation pour temps partiel
Le plafond proratisé se calcule selon la formule suivante :
Plafond applicable à la période en cours x durée du travail prévue au contrat/durée légale du travail (ou conventionnelle si elle est inférieure).
Attention
En cas de réalisation d'heures complémentaires, la durée du travail à retenir pour le mois doit inclure ces heures.
ExempleReprenons le cas précédent : le salarié travaille 20 heures par semaine, soit 20 x 52/12 = 86,67 heures par mois.
Pour un mois « normal », le plafond sera proratisé comme suit :
3666 x 86,67/151,67 = 2094,89 €.
Le mois suivant, le salarié effectue 4 heures complémentaires. Le plafond proratisé sera alors égal à : 3666 x (86,67 + 4)/151,67 = 2191,58 €.
Seconde proratisation pour entrée et sortie en cours de mois
Cette proratisation survient également lorsque le salarié part ou revient d'un congé pour lequel il ne bénéficie pas du maintien de sa rémunération (congé sabbatique, congé parental d'éducation, etc.).
Exemple
Le plafond de notre salarié pour un mois de travail complet est de 2094,89 € (voir calcul ci-dessus).
Sachant qu'il commence le 5 janvier, il faut proratiser ce plafond en fonction du nombre de jours calendaires travaillés par rapport au nombre de jours calendaires du mois :
2094,89 x 27/31 = 1824,58 €.
Ne sont pas concernés par ce type de proratisation :
- les salariés dont l'emploi donne lieu à des taux, assiettes ou montants de cotisations spécifiques (assiettes ou cotisations forfaitaires, etc.) ;
- les salariés indemnisés au titre de l'activité partielle ;
- les travailleurs à domicile ;
- les salariés à employeurs multiples ;
- les salariés ayant une rémunération en totalité ou partiellement constituée de pourboires.
Notez-le
Avec votre accord, le salarié peut renoncer à proratiser le plafond de Sécurité sociale pour le calcul des cotisations et de retraite de base et complémentaire.
Cas
3 -
Calculer la paie d'un mois incomplet des salariés ayant un horaire modulé
La modulation du temps de travail consiste à faire varier l'horaire sur tout ou partie de l'année entre un plancher et un plafond.
C'est l'accord collectif qui fixe les limites de la variation du temps de travail.
L'accord collectif peut également fixer un lissage de la rémunération, c'est-à-dire une rémunération identique en période haute et en période basse.
Déterminer le montant de la rémunération brute à verser si la rémunération n'est pas lissée
Vous pouvez établir le bulletin de paie conformément aux paragraphes ci-dessus, c'est-à-dire en fonction de l'horaire réellement pratiqué.
Par contre, vous ne devrez pas payer de majoration au titre des heures supplémentaires ou complémentaires si le salarié a travaillé dans les limites de la modulation fixées par l'accord.
ExempleLe 6 juin 2023, vous engagez un salarié pour un salaire horaire égal au SMIC pour un horaire moyen de 35 h. L'horaire est de 40 heures par semaine, à raison de 8 h par jour du lundi au vendredi (période haute, limite haute de la modulation : 41 heures).
Le salaire de juin sera 11,52 euros x 152 heures (horaires du 6 au 30 juin), soit 1751,04 euros.
En fin de période de modulation ou en cas de départ, vous devrez faire un décompte des heures travaillées et payées et rémunérer les heures supplémentaires ou complémentaires si la moyenne a dépassé l'horaire moyen de modulation.
Si le salarié a travaillé au-delà des limites fixées par l'accord, soit au-delà de 41 heures dans notre exemple, il s'agit d'heures supplémentaires que vous devrez rémunérer en plus le mois considéré.
Déterminer le nombre d'heures à rémunérer si la rémunération est lissée
Vous rémunérez alors selon l'horaire moyen de référence, soit 35 heures, et ce, quel que soit l'horaire pratiqué dans le cadre des limites de la modulation.
Ainsi, que le salarié travaille 32 heures ou 40, vous règlerez : 11,52 euros x 133 heures (horaires du 6 au 30 juin), soit 1532,16 euros.
En fin de période de modulation ou en cas de départ, vous devrez opérer un décompte des heures travaillées et payées, effectuer un réajustement et rémunérer également les heures supplémentaires ou complémentaires si la moyenne a dépassé l'horaire moyen de modulation.
Attention
La loi ne règle que le cas de la rupture du contrat pour motif économique qui prévoit que le salarié garde le bénéfice des heures payées par rapport aux heures réellement travaillées. Dans les autres cas, c'est l'accord qui doit prévoir les modalités de réajustement.
Calculer les charges sociales
Reportez-vous aux cas n° 1 et n° 2.
Cas
4 -
Calculer la paie d'un mois incomplet des salariés au forfait
Vous pouvez prévoir, en accord avec votre salarié et sous certaines conditions, une rémunération forfaitaire incluant les heures supplémentaires sous forme de conventions de forfait en heures sur la semaine, le mois ou l'année, ou de conventions de forfait en jours sur l'année.
Déterminer le nombre d'heures à rémunérer pour les forfaits en heures
Vous devrez calculer le salaire en fonction du nombre d'heures réellement travaillées au cours du mois.
Exemple
Pour un salarié embauché le 4 janvier 2023 pour un horaire hebdomadaire de 40 heures réparties sur 5 jours de travail du lundi au vendredi à raison de 8 heures par jour, vous devrez établir le bulletin de paie suivant pour une rémunération de 3350 euros :
(3350/176) x 160 heures = 3045,45 €.
160 heures représente les heures travaillées du 4 au 31 janvier.
176 représente le nombre total d'heures de travail pour le mois de janvier.
Dans la pratique, le taux horaire est valorisé par la formule suivante : salaire/horaire de travail correspondant au forfait.
Pour les conventions de forfait en jours, vous devez calculer les jours de travail (ou demi-journées si l'accord le prévoit).
Convention collective "Transports routiers"(n° de brochure 3085)Pas de dispositions particulières
AttentionPour les salariés sous convention de forfait en jours dont la durée sur l'année inférieur à 218 jours ou à la durée équivalente à un temps plein fixée par l'accord collectif si elle est inférieure, le plafond peut être proratisé avec l'accord du salarié, comme celui des salariés à temps partiel selon la formule suivante :
Valeur mensuelle du plafond x (durée du forfait en jours/218 jours)
Exemple : pour un salarié dont le forfait annuel est de 205 jours, le plafond sera égal à : Plafond mensuel × (205/218).
Le plafond applicable aux salariés en temps partiel thérapeutique peut être réduit dans les mêmes conditions, la formule étant la suivante :
valeur mensuelle du plafond x (durée de travail effectuée/durée légale du travail ou conventionnelle si inférieure)