Cas
1 -
Gérer une absence motivée par un évènement d'ordre familial
Autorisations d'absences rémunérées dont le motif est un mariage, une naissance, une adoption ou un décès
Quels que soient son ancienneté et l'effectif de l'entreprise, le salarié bénéficie d'un ou plusieurs jours de congé pour les évènements marquants le concernant ou concernant ses proches :
- son mariage ou la conclusion d'un pacs (4 jours) ;
- le mariage de ses enfants (1 jour) ;
- la naissance ou l'adoption d'un enfant (3 jours). Depuis le 1er juillet 2021, la prise de ce congé est obligatoire ;
- le décès d'un enfant : 7 jours ;
- le décès d'un parent (frère, soeur, beau-père, belle-mère) (3 jours) ;
- le décès d'un conjoint (du pacsé ou du concubin) (3 jours) ;
- l'annonce de la survenue d'un handicap, d'une pathologie chronique ou d'un cancer chez un enfant : 2 jours. En pratique cela concerne :
- les maladies particulièrement coûteuses et nécessitant un traitement long (prises en charge au titre des articles D. 160-4 et R. 160-12 du Code de la Sécurité sociale), comme la mucoviscidose, le diabète type 1 et type 2, l'épilepsie grave ou une tumeur maligne,
- les maladies rares répertoriées dans la nomenclature Orphanet,
- les allergies sévères donnant lieu à la prescription d'un traitement par voie injectable.
Ces durées s'entendent en jours ouvrables.
Pour bénéficier de son congé, le salarié doit adresser à l'employeur une demande d'absence avec justification de l'événement (certificat de naissance, de décès, etc.). Le Code du travail n'imposant aucun formalisme particulier, le salarié peut donc apporter cette justification par tous moyens. Il doit toutefois s'assurer que la convention collective qui lui est applicable ne fixe pas d'exigences spécifiques sur ce point.
Le congé doit être pris au moment de l'événement qui le justifie, c'est-à-dire le jour même ou dans la période entourant cet évènement.
ExempleEn cas de mariage d'un enfant, le jour de congé peut être posé pour la date du mariage, mais aussi la veille de cette date ou le lendemain.
En cas de refus de l'employeur d'accorder ce congé, le salarié peut saisir le conseil de prud'hommes par la voie du référé.
Notez-le
Depuis le 1er juillet 2020, la durée légale de l'absence rémunérée est portée de 5 à 7 jours en cas de décès :
- d'un enfant âgé de moins de 25 ans ;
- d'un enfant, quel que soit son âge, s'il était lui-même parent ;
- d'une personne de moins de 25 ans à la charge effective et permanente du salarié.
Un congé dit « congé de deuil » cumulable avec cette autorisation d'absence pour décès est accordé pour une durée de 8 jours ouvrables en cas du décès :
- de son enfant âgé de moins de 25 ans
- ou d'une personne de moins de 25 ans à sa charge effective et permanente.
Le salarié pourra prendre ces 8 jours de façon fractionnée en 2 périodes maximum à prendre dans un délai de 1 an à compter du décès de l'enfant. Chacune de ces périodes doit être d'une durée au moins égale à 1 journée. Durant le congé de deuil, le salaire doit être maintenu par l'employeur : ce congé est en effet en partie pris en charge par la Sécurité sociale puisqu'il donne droit, selon les mêmes conditions de liquidation et de versement, à des indemnités journalières calculées comme en matière de maternité. Un dispositif de subrogation de plein droit permet à l'employeur de percevoir les IJSS (indemnités journalières de Sécurité sociale).
La convention collective des transports routiers prévoit des dispositions particulières, parfois plus favorables que le Code du travail.
Pour les ouvriers :
Sans condition d'ancienneté :
Evènement | Congé |
Mariage du salarié | 4 jours |
Mariage d'un enfant | 1 jour |
Congé de naissance ou d'adoption | 3 jours |
Décès du conjoint ou du pacsé* | 2 jours |
Décès d'un enfant* | 2 jours |
Décès du père ou de la mère* | 1 jour |
* Les dispositions légales étant plus favorables, ces dernières s'appliquent (voir supra).
Après 3 mois d'ancienneté de l'entreprise :
Evènement | Congé |
Mariage d'un enfant | 2 jours |
Décès du conjoint ou du pacsé | 3 jours |
Décès d'un ascendant ou descendant* | 2 jours |
Décès d'un frère ou d'une soeur* | 1 jour |
Décès d'un beau-parent* | 1 jour |
Stage pré-militaire | 3 jours |
* Les dispositions légales étant plus favorables, ces dernières s'appliquent (voir supra).
Pour les employés, les techniciens et agents de maîtrise, ingénieurs et cadres :
Evènement | Congé |
Mariage du salarié | 4 jours |
Mariage d'un enfant | 2 jours |
Congé de naissance ou adoption | 3 jours |
Décès du conjoint | 3 jours |
Décès d'un ascendant ou descendant* | 2 jours |
Décès d'un frère ou d'une soeur* | 1 jour |
Décès d'un beau-parent* | 1 jour |
Stage pré-militaire | 3 jours |
* Les dispositions légales étant plus favorables, ces dernières s'appliquent (voir supra).
Secteur du transport routier des marchandises
Un accord du 3 février 2022 institue une autorisation d'absence de 2 jours pour chaque hospitalisation d'une durée minimale de 2 jours par enfant de moins de 16 ans, à charge effective et permanente des parents. Cette autorisation d'absence est rémunérée à 100 %.
Congés pour naissance ou adoption
Ces congés sont les suivants :
- congé de maternité : pour toute salariée enceinte, quelle que soit son ancienneté. Elle doit avertir l'employeur de sa grossesse et de sa date de retour, par lettre recommandée avec accusé de réception (LR/AR).
La convention collective des transports routiers rappelle les dispositions légales relatives à la durée du congé de maternité (16 semaines en principe) et l'interdiction absolue d'emploi pendant 8 semaines réparties dans les périodes précédant et suivant l'accouchement.
Les salariées, toutes catégories confondues peuvent également obtenir une prolongation du congé de maternité se terminant au plus tard 7 mois après l'accouchement.
En plus du système d'indemnisation légal du congé de maternité, la convention collective des transports routiers prévoit le maintien de salaire pendant une durée de 36 jours, 18 jours avant et 18 jours après l'accouchement, pour les salariées (toutes catégories confondues) ayant 1 an d'ancienneté.
Une durée d'indemnisation supplémentaire de 2 jours par enfant à charge est prévue pour les salariées de moins de 22 ans (25 ans pour les salariées cadres), sans que cette durée d'indemnisation supplémentaire excède 46 jours ; - congé de paternité et d'accueil de l'enfant : le bénéficiaire peut être le salarié père de l'enfant, mais également, le salarié conjoint de la mère, ou la personne vivant maritalement avec elle ou liée par un pacs, y compris dans le cadre d'un couple homosexuel.
Le congé de paternité et d'accueil de l'enfant est de 25 jours calendaires, 32 jours en cas de naissances multiples et composé :
- d'une période obligatoire de 4 jours calendaires consécutifs qui devront être immédiatement pris après le congé de naissance de 3 jours,
- d'une période de 21 jours calendaires, ou 28 jours en cas de naissances multiples. Cette période de congé est fractionnable en 2 périodes d'une durée minimale de 5 jours chacune.
En cas d'hospitalisation de l'enfant, le congé de 4 jours consécutifs est prolongé de plein droit, à la demande du salarié, pendant la période d'hospitalisation, dans la limite de 30 jours consécutifs. Sauf exception, il est interdit d'employer le salarié pendant le congé de naissance de 3 jours ouvrables et pendant la période de congé de paternité et d'accueil de l'enfant de 4 jours calendaires. Si la naissance de l'enfant intervient alors que le salarié a pris des congés payés ou un congé pour évènements familiaux, l'interdiction d'emploi débutera à l'issue de cette période de congé.
Le salarié doit respecter un délai de prévenance de 1 mois pour vous communiquer la date prévisionnelle de l'accouchement. Cette information peut intervenir par écrit ou verbalement. Si la naissance intervient avant la date prévisionnelle d'accouchement, le salarié peut, s'il le souhaite, faire débuter la période ou les périodes de congé au cours du mois suivant la naissance. Pour cela, il doit vous informer sans délai de son choix.
En cas de fractionnement du congé, le salarié doit vous informer des dates de prise et des durées de la ou des périodes de congé au moins 1 mois avant le début de chacune des périodes ; - congés possibles en matière d'adoption : depuis le 1er juillet 2021, la durée du congé d'adoption est augmentée de 10 à 16 semaines. En cas de répartition du congé entre les deux parents, l'adoption d'un enfant par un couple de parents salariés ouvre droit à 25 jours supplémentaires de congé (au lieu de 11 auparavant) ou à 32 jours supplémentaires (au lieu de 18 auparavant) en cas d'adoptions multiples. La durée de ce congé ne peut être fractionnée qu'en 2 périodes, dont la plus courte est au moins égale à 25 jours (au lieu de 11 auparavant). Le maintien de salaire par l'employeur en matière de congé de maternité est applicable au congé d'adoption dans les mêmes conditions.
Le congé d'adoption offre au salarié des garanties particulières (interdiction de licencier le salarié pendant son congé, droit de ce dernier de démissionner sans préavis pour élever l'enfant).
Dans le cas particulier où le salarié doit se rendre à l'étranger pour adopter l'enfant, il peut également bénéficier d'un congé spécifique à condition d'avoir reçu un agrément. Ce congé est non rémunéré et d'une durée de 6 semaines par agrément. Le salarié doit vous informer au moins 2 semaines avant son départ en indiquant la date du départ, ainsi que sa durée ; - congé parental d'éducation : à la suite d'une naissance ou d'une adoption, le salarié qui a 1 an d'ancienneté dans l'entreprise, peut s'absenter pour élever son enfant, dans le cadre d'un congé total ou d'une réduction de l'activité (d'au moins 16 heures par semaine). Il doit informer son employeur par LR/AR, 1 mois avant la fin du congé de maternité ou d'adoption, ou 2 mois avant si le congé parental ne suit pas le congé de maternité ou d'adoption.
Si le salarié opte pour un congé parental d'éducation à temps partiel, ses nouveaux horaires de travail seront idéalement déterminés par accord entre vous. Si toutefois aucun accord ne pouvait être trouvé, il vous appartient en dernier lieu de fixer ces horaires et le salarié devra s'y conformer... À condition bien entendu qu'il n'y ait pas d'abus de votre part !
Cas
2 -
Gérer les absences maladie
Maladie du salarié : l'arrêt maladie
Le salarié doit avertir son employeur de son état (suite à un accident ou une maladie non professionnels) le plus rapidement possible et au plus tard dans les 2 jours francs et justifier son absence et ses prolongations par certificat médical. Le salarié atteint d'une maladie grave bénéficie d'autorisations d'absences pour suivre les traitements médicaux nécessaires.
Attention
La femme enceinte bénéficie également d'autorisations d'absences rémunérées pour se rendre aux examens médicaux de surveillance de la grossesse et des suites de l'accouchement. Il en est de même également pour les salariés, femmes et hommes, engagés dans un parcours de procréation médicalement assistée (PMA).
Maladie de l'enfant : le congé pour enfant malade
Tout salarié, quels que soient son ancienneté et l'effectif de l'entreprise, peut bénéficier d'un congé en cas de maladie ou d'accident, constaté par certificat médical, d'un enfant de moins de 16 ans dont il a la charge. Le salarié dispose de 3 jours à prendre sur l'année (5 jours si l'enfant a moins de 1 an ou si le salarié a 3 enfants de moins de 16 ans à charge).
Il doit transmettre à l'employeur une copie du certificat. S'il a épuisé ses jours d'absence, il peut prendre une journée de RTT ou de congés payés, voire une journée sans solde.
Maladie grave de l'enfant : le congé de présence parentale
Ce congé est ouvert à tout salarié, sans condition d'ancienneté ni d'effectif, dont l'enfant à charge est victime d'une maladie, d'un handicap ou d'un accident particulièrement grave. Il prend la forme d'un congé total ou d'une réduction de l'activité.
La durée du congé est de 310 jours au plus sur une durée maximale de 3 ans. Elle est fixée par le médecin qui suit l'enfant, en fonction de la durée de traitement de l'enfant et indiquée dans le certificat médical initial. Le droit à un second congé de même durée est ouvert sur une nouvelle période de 3 ans, lorsque la pathologie de l'enfant malade qui avait ouvert le droit au premier congé connaît une rechute ou une récidive ou en cas de perpétuation de la gravité de l'état de l'enfant.
Le salarié a droit à une allocation journalière de présence parentale (AJPP) égale à 62,44 euros.
Le salarié doit envoyer à son employeur, au moins 15 jours avant la date prévue, une LR/AR avec certificat médical attestant de la gravité de l'état, du caractère indispensable d'une présence auprès de l'enfant et de la durée de traitement.
Le congé peut être, avec l'accord avec l'employeur, fractionné ou transformé en période d'activité à temps partiel.
L'allocation journalière de présence parentale peut en effet être versée à la demi-journée. Son montant est alors de 31,22 euros par jour.
Lorsque le congé de présence parentale est pris sous forme d'un temps partiel, le montant mensuel de l'allocation journalière de présence parentale versé est calculé sur la base du nombre de journées ou demi-journées non travaillées correspondant au titre de 1 mois civil.
Le réexamen de la durée initiale de traitement de l'enfant peut être prévu par le médecin, selon un calendrier qu'il détermine. Les parents peuvent également le demander. Le médecin peut alors fixer une nouvelle durée prévisible de traitement, entraînant ainsi une prolongation du congé.
En cas de décès de l'enfant ou de diminution importante des ressources, le salarié peut adresser une demande motivée de retour anticipé, par LR/ AR, au moins 1 mois avant la date de retour souhaitée.
Une fois la période de 3 ans écoulée, un droit à congé indemnisé de 310 jours ouvrés peut être ouvert :
- en cas de rechute ou récidive de l'enfant ;
- ou lorsque la gravité de la pathologie nécessite toujours une présence soutenue et des soins contraignants.
Depuis le 17 novembre 2021, il est également possible de bénéficier du congé et de l'indemnisation lorsque le plafond de 310 jours est atteint sur les 3 ans, sans attendre la fin du terme de la 3e année.
Pour cela, un certificat doit être établi par le médecin qui suit l'enfant afin d'attester le caractère indispensable de la présence soutenue au regard du traitement de la pathologie ou du besoin d'accompagnement de l'enfant. Ce certificat doit être validé par le service du contrôle médical de la CPAM de façon à éviter l'automaticité du renouvellement. Un décret est attendu qui devrait définir le délai de réponse accordé à ce service.
Notez-le
Le montant de l'allocation journalière de présence parentale va être revalorisé et aligné sur le SMIC journalier, sous réserve de ne pas excéder les revenus journaliers tirés de l'activité professionnelle des bénéficiaires. Cette revalorisation devrait intervenir au plus tard au 1er janvier 2023. À ce jour, les textes ne sont toujours pas parus.
Le renouvellement anticipé du congé de présence parentale est possible, lorsque le nombre maximal des 310 jours de congé est atteint au cours de la période de 3 ans pendant laquelle le congé peut être pris, sous réserve que les 2 conditions suivantes soient remplies :
- la production d'un nouveau certificat médical établi par le médecin qui suit l'enfant, attestant le caractère indispensable, au regard notamment de la pathologie ou du besoin d'accompagnement de l'enfant, de la poursuite de soins contraignants et d'une présence soutenue ;
- l'accord explicite du service du contrôle médical, qui doit intervenir dans un délai de 2 mois civils suivant la réception de la demande. Son silence vaut avis défavorable.
La caisse d'allocations familiales doit notifier au salarié l'avis favorable du service du contrôle médical dès qu'elle en a connaissance. Le salarié doit l'adresser à l'employeur, avec le certificat médical établi, au moins 15 jours avant le renouvellement du congé.
La caisse doit également donner son accord à la demande d'allocation journalière de présence parentale. Son silence pendant 3 mois civils suivant la réception de la demande vaut décision de rejet de la demande d'allocation journalière de présence parentale.
La durée maximale de versement de l'allocation journalière de présence parentale est alors également renouvelée pour 310 jours.
Fin de vie d'un membre de la famille : le congé de solidarité familiale
Ce congé permet sans conditions à tout salarié de s'absenter pour assister un proche [ascendant, descendant, époux, concubin, partenaire d'un pacte civil de solidarité (pacs), frère, soeur, personne désignée comme personne de confiance] souffrant d'une pathologie mettant en jeu le pronostic vital.
Avec l'accord de l'employeur, il peut être transformé en période à temps partiel. D'une durée maximale de 3 mois, renouvelable une fois, il peut être fractionné, sous réserve de votre accord et à condition que le salarié vous avertisse au moins 48 heures avant la date à laquelle il entend prendre chaque période de congé.
Le salarié qui souhaite bénéficier d'un congé de solidarité familiale doit faire sa demande initiale par tout moyen permettant de lui conférer une date certaine et doit y indiquer la date prévisible de son retour. En cas de modification de cette date, il doit informer l'employeur au moins 3 jours à l'avance avant son retour.
À défaut d'accord collectif sur ce point (les accords de branche « Transports routiers » ne prévoient rien), le salarié doit informer l'employeur au moins 15 jours avant le début du congé (ou de la transformation en temps partiel), par tout moyen conférant date certaine ; cette information doit être accompagnée d'un certificat médical du médecin traitant du malade. En cas d'urgence précisée par le médecin, le congé peut débuter dès réception de la lettre par l'employeur. L'intéressé doit prévenir l'employeur de sa date de retour au moins 3 jours à l'avance.
La demande de renouvellement du congé doit également s'effectuer, par tout moyen conférant date certaine, au moins 15 jours avant le terme initialement prévu.
Pendant son congé, le salarié perçoit une allocation journalière dite « d'accompagnement de fin de vie », versée par sa caisse d'assurance maladie. Son montant est égal à :
- 59,63 euros pour une interruption complète d'activité ;
- 29,82 euros pour une réduction d'activité (temps partiel).
La durée maximale d'attribution est de :
- 21 jours pour une interruption complète d'activité ;
- 42 jours pour une réduction d'activité.
Si l'allocation est fractionnée entre plusieurs bénéficiaires accompagnant la personne en fin de vie, le nombre maximal de journées indemnisées reste identique, dans le respect de la limite des versements journaliers autorisés. Ainsi, par exemple, une personne peut demander le versement de 10 jours d'allocations, et une autre demander à bénéficier des 11 autres jours de versement.
Le versement de l'allocation est maintenu lorsque la personne accompagnée à domicile doit être hospitalisée.
Le salarié doit adresser à la CPAM les documents suivants : une attestation remplie par l'employeur, précisant que le salarié bénéficie d'un congé de solidarité familiale (ou qu'il l'a transformé en période d'activité à temps partiel pour le salarié) ainsi que le formulaire de demande d'allocation journalière d'accompagnement à domicile d'une personne en fin de vie (Cerfa n° 14555*01).
Enfin, notez qu'en cas de fractionnement du congé, la durée minimale de chaque période est de 1 jour.
Enfin, sachez que, avant et après son congé, le salarié a droit à l'entretien professionnel qui est notamment consacré aux perspectives d'évolution professionnelle du salarié, en termes de qualifications et d'emploi.
Perte d'autonomie d'un membre de la famille : le congé de proche aidant
Il permet à tout salarié ayant 1 an d'ancienneté dans votre entreprise de s'occuper d'un proche atteint d'un handicap ou d'une perte d'autonomie grave :
- soit une personne appartenant à son cercle familial (ascendant, descendant, époux, concubin, partenaire d'un pacte civil de solidarité (pacs), frère, soeur, collatéral jusqu'au 4e degré (tante, oncle, cousin(e) germain(e), neveu, nièce, etc.), personne désignée comme personne de confiance) présentant un handicap ou une perte d'autonomie ; en ce qui concerne les enfants à charge, cette notion est indépendante de tout lien juridique (filiation ou décision judiciaire relative à l'autorité parentale) : il suffit que le salarié assume la charge effective et permanente de l'enfant ;
- soit l'ascendant, le descendant ou le collatéral jusqu'au 4e degré de son époux(se), son(sa) concubin(e) ou son(sa) partenaire de pacs ;
- soit une personne âgée ou handicapée avec laquelle le salarié réside ou entretient des liens étroits et stables, et à qui il vient en aide de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne.
Toutefois, depuis le 1er juillet 2020, l'existence de particulière gravité de l'état de la personne aidée est supprimée, ce qui permet d'élargir le champ d'application de ce congé aux personnes dont le handicap ou la perte d'autonomie peuvent, sans être d'une « particulière gravité », nécessiter l'aide régulière d'un proche (personnes invalides ou handicapées, bénéficiaires de rentes d'accident du travail ou de maladie professionnelle assorties de la majoration pour tierce personne, bénéficiaires de l'allocation personnalisée d'autonomie, etc.).
Attention
La personne aidée doit résider de manière régulière et stable en France et il n'est pas possible de mobiliser le congé pour des parents résidant à l'étranger.
Le congé de proche aidant ne peut pas dépasser une durée maximale de 3 mois mais il peut être renouvelé, sans pouvoir dépasser 1 an sur l'ensemble de la carrière du salarié.
Le salarié doit adresser sa demande à l'employeur par tout moyen permettant de lui conférer date certaine, au moins 1 mois avant le début du congé, précisant :
- sa volonté de suspendre son contrat de travail pour bénéficier du congé de proche aidant ;
- la date de son départ en congé ;
- et, s'il le souhaite, sa volonté de fractionner le congé (ou de le transformer en temps partiel).
Il doit joindre à sa demande les documents suivants :
- une déclaration sur l'honneur soit du lien familial du salarié avec la personne aidée, soit de l'aide apportée à une personne âgée ou handicapée avec laquelle il réside ou entretient des liens étroits et stables ;
- une déclaration sur l'honneur soit précisant qu'il n'a pas eu précédemment recours, au long de sa carrière, à un congé de proche aidant, soit, s'il en a déjà bénéficié, indiquant sa durée ;
- une copie de la décision justifiant d'un taux d'incapacité permanente au moins égal à 80 % (si la personne aidée est un enfant handicapé à sa charge ou un adulte handicapé) ou copie de la décision d'attribution de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) au titre d'un classement dans les groupes I, II et III de la grille AGGIR (lorsque la personne aidée souffre d'une perte d'autonomie) ;
- copie de la décision d'attribution d'une des prestations suivantes : majoration pour aide constante d'une tierce personne ou prestation complémentaire pour recours à tierce personne, ou majoration spéciale pour assistance d'une tierce personne (prestation concernant les retraités des collectivités territoriales, les fonctionnaires d'État, les magistrats ou les militaires et victimes de guerre).
Toutefois, aucun délai de prévenance n'est fixé lorsque le salarié doit prendre ce congé en cas de dégradation soudaine de l'état de santé de la personne aidée, de situation de crise nécessitant une action urgente du proche aidant ou de cessation brutale de l'hébergement en établissement dont bénéficiait la personne aidée, attestée par une personne responsable de cet établissement.
Le congé est également ouvert aux aidants de personnes placées en établissement ou chez un tiers.
Vous ne pouvez pas refuser le congé dès lors que le salarié remplit les conditions de son obtention et fournit les justificatifs nécessaires. Vous ne pouvez pas non plus exiger que le congé soit reporté. En cas de refus, le salarié peut saisir le conseil de prud'hommes en référé (procédure d'urgence).
Le salarié peut mettre fin au congé de façon anticipée (décès, diminution des ressources, admission dans un établissement de la personne aidée, recours à un service d'aide à domicile, congé de proche aidant pris par un autre membre de la famille, etc.), en adressant une demande motivée 1 mois avant la date de retour envisagée (15 jours en cas de décès).
Avec l'accord de l'employeur, il peut être transformé en période à temps partiel.
Le congé peut également être fractionné avec l'accord de l'employeur, mais sans pouvoir dépasser la durée maximale de trois mois renouvelable. Dans ce cas, le salarié devra avertir son employeur au moins 48 h avant la date à laquelle il prendra chaque période de congé.
En cas de dégradation soudaine de l'état de santé de la personne aidée, de cessation brutale de l'hébergement en établissement ou d'une situation de crise nécessitant une action urgente, le salarié peut bénéficier de ce congé immédiatement.
Le congé peut être renouvelé : le salarié adresse sa demande de renouvellement par tout moyen permettant de justifier de la date de la demande (lettre ou courrier électronique recommandé, par exemple) au moins 15 jours avant la date de fin du congé initialement prévu.
À l'issue du congé de proche aidant, le salarié retrouve son emploi ou un emploi similaire, assorti d'une rémunération au moins équivalente. Il a droit à un entretien professionnel avec son employeur (il peut aussi en bénéficier avant son congé).
Dans les trois derniers cas de congés (présence parentale, solidarité familiale et proche aidant), un accord d'entreprise peut prévoir, pour une durée déterminée (au minimum de 6 mois), le versement des cotisations de retraite complémentaire et l'acquisition de points pour les salariés concernés, pendant la période de leur congé. Le calcul des cotisations se fait comme s'ils avaient poursuivi leur activité dans les conditions normales.
Le congé de proche aidant n'est pas rémunéré par l'employeur mais le salarié peut percevoir une allocation journalière du proche aidant (AJPA) versée par la caisse d'allocations familiales qui vise à compenser une partie de la perte de salaire, dans la limite de 66 jours au cours du parcours professionnel du salarié.
Son montant est fixé à 62,44 euros par journée et 31,22 euros pour une demi-journée.
Le salarié a droit à un maximum de 22 jours d'AJPA par mois. Il doit remplir un formulaire et l'adresser à la caisse d'allocations familiales.
Notez-leLe montant de l'allocation journalière de proche aidant va être revalorisé et aligné sur le SMIC journalier, sous réserve de ne pas excéder les revenus journaliers tirés de l'activité professionnelle des bénéficiaires. Cette revalorisation devrait intervenir au plus tard au 1er janvier 2024. À ce jour, les textes ne sont toujours pas parus.