La bonne méthode
Etape
1 -
Négocier une modification du lieu de travail qui a été contractualisé
Dès lors que le lieu de travail du salarié est précisé dans son contrat, tout changement constitue une modification du contrat de travail que le salarié est en droit de refuser sans commettre de faute. Aucune sanction ou licenciement ne pourra être pris à son encontre.
Cependant, son contrat de travail doit alors exposer de manière claire et précise que le travail s'exercera exclusivement dans un seul lieu. La mention d'une adresse même précise ne suffit pas pour contractualiser le lieu de travail.
Le contrat doit expressément indiquer que le travail du salarié s'effectuera en un lieu unique. Le lieu de travail devient alors un élément essentiel du contrat de travail qui ne peut être modifié sans son accord.
Etape
2 -
Imposer la délocalisation d'un lieu de travail indicatif ou non précisé
Dans ce cas, le consentement du salarié n'est alors requis que si le nouveau lieu de travail se trouve dans un secteur géographique différent de celui d'origine. Si le nouveau lieu se trouve dans le même secteur, alors le salarié commet une faute qui peut justifier un licenciement en refusant ce changement de ses conditions de travail.
Dans ce dernier cas, cette décision dépend donc de votre pouvoir de direction.
Mais qu'entend-on par secteur géographique ? Il n'existe aucune définition légale de cette notion. Pour le déterminer, il convient de prendre en compte différents éléments objectifs (distance, allongement de la durée du trajet, facilité d'accès, etc.).
Plus la distance ou la durée pour se rendre sur le nouveau lieu de travail est importante, plus il conviendra de considérer qu'il y a changement de secteur géographique.
Etape
3 -
Se prévaloir d'une clause de mobilité
La modification du lieu de travail dépend alors de votre pouvoir de direction, le salarié ayant déjà accepté par avance dans son contrat la possibilité d'un tel changement.
Cette clause peut également être prévue par la convention collective. Elle est alors en principe applicable au salarié s'il a été informé de l'existence de ce document au moment de l'embauche et s'il a été mis en mesure d'en prendre connaissance. Si cette clause est prévue dans la convention postérieurement à l'embauche du salarié, ce dernier devra alors l'accepter.
Cependant, en pratique, il est recommandé de faire apparaître cette clause dans le contrat ou dans l'avenant pour se prémunir d'une éventuelle contestation par le salarié lors de la mise en oeuvre de cette dernière.
Pour être valable, elle doit définir son champ d'application de manière précise. Elle ne peut pas vous donner la possibilité de modifier le lieu de travail du salarié dans n'importe quelle condition. Vous devez également éviter tout abus et ne recourir à cette possibilité que si cette décision est justifiée par la protection d'un intérêt légitime de l'entreprise, proportionné au but recherché.
Dans le cas contraire, vous ne pourrez pas vous en prévaloir et le salarié pourra à juste titre refuser l'application de cette clause, alors même qu'elle est conforme.
Etape
4 -
Analyser l'hypothèse d'un déplacement occasionnel
Si le déplacement est justifié par l'intérêt de l'entreprise et que les fonctions du salarié impliquent une certaine mobilité géographique, alors la décision relève de votre pouvoir de direction.